Lysidas se souvient-il d’une remarque bien fine et bien juste que faisait Uranie, le jour où L’École des femmes était si habilement attaquée, et si vivement défendue dans sa maison ? […] Il rit, à la vérité, et bruyamment, lorsqu’Arnolphe attend à la porte de sa propre maison, s’impatiente, tempête et reçoit un coup par la maladresse d’un lourdaud, qu’il a pris à son service à cause de sa simplicité ; il rit, non parce que ce coup est comique, et qu’Arnolphe ne l’a pas volé, mais parce que c’est un coup ; du même gros rire il éclaterait, s’il voyait l’acteur chargé du rôle grave et insignifiant d’Oronte, faire un faux pas en traversant la scène. […] Caldéron, Maison à deux portes, journée II, scène iii.
Ne sois pas dans ma maison planté tout droit comme un piquet, à observer ce qui se passe, & faire ton profit de tout.
Je vous promets, lui dit-il en se rendormant, que si je mets encore le feu à la maison, ce sera d’une autre maniere.
d’Orgon chassé de sa maison par le scélérat qu’il veut en bannir ?
Freeport ennuyé de réussir plus aisément à s’enrichir qu’à s’amuser, entre dans un café, demande au maître des nouvelles de ce qui se passe dans sa maison.
Camille écrit à son mari qu’elle ne peut supporter plus long-temps son absence, & le prie de revenir bien vîte reprendre le soin de la maison, parceque Lothaire songe plus à ses propres affaires qu’à celles de son ami. […] Dorante, ami de la maison, est de concert pour tromper le mari coquet.
Le théâtre est l’Église du diable Voilà comment tiennent, l’une à l’autre, ces œuvres fameuses de la comédie ; un lien secret réunit à Molière, au maître absolu de ce grand art, toutes les comédies qui ont été faites après lui, et de même que Longin appelait le théâtre d’Eschyle, d’Euripide et de Sophocle : le Relief des Festins d’Homère , on pourrait appeler les comédies qui ont suivi L’Avare, Les Femmes savantes, Le Misanthrope et L’École des femmes, le relief des soupers de de la petite maison d’Auteuil. […] Lui-même, il l’avoue, et il raconte qu’au sortir de ces fêtes de dommage, il rentrait dans sa maison, plus disposé à aimer l’argent, l’ambition, la luxure, qu’il ne l’était au moment d’en sortir, — « Eh !
Regnard y fait la description de la maison qu’il occupait dans la rue de Richelieu, qui était alors une extrémité de Paris. […] Au bout de cette rue où ce grand cardinal, Ce prêtre conquérant, ce prélat amiral, Laissa pour monument une triste fontaine, Qui fait dire au passant que cet homme, en sa haine, Qui du trône ébranlé soutint tout le fardeau, Sut répandre le sang plus largement que l’eau, S’élève une maison modeste et retirée, Dont le chagrin surtout ne connaît point l’entrée.
Les héros de Molière sont, en général, de bonne maison ; mais ils ne sont pas toujours, comme ceux de Racine, de grande maison.
Pour vous, Messieurs, n’attendez pas qu’ils sortent : ils se marieront dans la maison ; & s’il y a quelque autre chose à faire, elle s’y terminera aussi.
Chaque esclave de la maison, Maint perroquet, mainte perruche Lui cherche querelle & l’épluche, Tous jaloux du nouveau mignon : Il eut même plus d’un lardon De la pie & de la guenuche.
Celui-ci la conduit dans une maison qui appartient à M.
Chaque femme n’a-t-elle pas sujet de crier lorsqu’elle a un mari qui perd son temps, qui néglige sa maison, & qui laisse souffrir sa femme & ses enfants ?
Ils font partie du salon, de la famille, de la maison. […] Depuis longtemps déjà, elle vit dans cette maison où Tartuffe, gueux et déguenillé, s’introduisit un jour, revenant de l’église en compagnie du maître.
Un époux si extraordinaire auroit pu lui donner des remords, & la rendre sage : sa bonté fit un effet tout contraire ; & la peur qu’elle eut de ne pas retrouver une si belle occasion de s’en separer, lui fit prendre un ton fort haut, lui disant qu’elle voyoit bien par qui ces faussetez lui étoient inspirées ; qu’elle étoit rebutée de se voir tous les jours accusée d’une chose dont elle étoit innocente ; qu’il n’avoit qu’à prendre des mesures pour une separation, & qu’elle ne pouvoit plus souffrir un homme, qui avoit toûjours conservé des liaisons particulieres avec la ade Brie, qui demeuroit dans leur maison, & qui n’en étoit point sortie depuis leur mariage.
Maître juré filou, sortez de la maison.
Nous voici au théâtre ; on entre ; il y a quelque poussée ; comme d’habitude, les mousquetaires font tapage ; ils prétendent, étant de la maison du roi, entrer sans payer ; cas de querelle, et de temps en temps l’on tue à Molière un portier ; aussi Saint-Germain et Gillot ont-ils l’épée. […] Le décor est fort simple : c’est deux maisons sur le devant et, le reste, une place de ville. […] Il pourrait profiter du premier orage pour reparaître à la maison, calme, affectueux et consolateur.
Un jour que je l’accompagnois pour aller chez les gens qui gardent l’objet de ses vœux, nous entendîmes dans une petite maison d’une rue écartée quelques plaintes mêlées de beaucoup de sanglots.
LA MAISON DE CAMPAGNE.
Etendez la main vers ces admirables éditions que publie la maison Hachette, vers cette collection des Grands Écrivains de la France : vous tenez là Corneille, Racine, Molière tout rafraîchis et tout vivants1.
Il rentre : je me figure qu’il vient de rôder comme un voleur autour de la maison de Célimène, suspectant tous les bruits, épiant tous les pas, interrogeant peut-être les passants.
Dans l’Avare, il y a une invraisemblance qui est une faute ; c’est que Valère, présenté à la fin sous les plus nobles couleurs264, et montré dès le début comme plein des plus nobles sentiments265, puisse allier cette hauteur d’âme avec le misérable rôle auquel il s’est soumis par choix : entrer par un mensonge dans une maison, et, contre son propre cœur, y maltraiter volontairement, malgré toute raison, de pauvres domestiques qui n’en peuvent mais266, c’est incompatible avec tant de constance, d’esprit et de cœur.
Qu’à l’envi cependant, donnant dans l’épopée, Et mon épouse & moi nous ne lâchions par an, Moi, qu’un demi-poëme, elle, que son roman : Vers nous, de tous côtés, nous attirons la foule : Voilà, dans la maison, l’or & l’argent qui roule, Et notre esprit qui met, grace à notre union, Le théâtre & la presse à contribution.
« Figurez-vous, mes chers camarades, leur disoit-il, un honnête gentilhomme qui retire chez lui un misérable, à qui il donne sa fille avec tout son bien, & qui, pour le récompenser de ses bontés, veut séduire sa femme, le chasser de sa propre maison, & se charge de conduire un Exempt pour l’arrêter. » Ah !
La troupe qui y représentait alors ayant été augmentée de ce qu’il y avait de mieux parmi les acteurs du Marais, on fit un nouvel établissement dans une maison de la rue Mazarine, où quelques années auparavant on avait construit un théâtre. […] Je ne parle point du caractère d’un père qui veut faire croire à un chacun qu’il est le maître de sa maison, qui se fait fort de tout quand il est seul, et qui cède tout dès que sa femme paraît.
Sganarelle, inquiet, soupçonneux et toujours aux aguets dans sa maison, a l’habitude de s’écrier au moindre bruit qu’il entend à sa porte : « Qui va là! […] Un autre aliéné, qui lisait les journaux et qui, sous l’empire des passions orgueilleuses, se donnait le nom ambitieux de prince Paul-Émile, affirmait qu’il n’était pas assez sot pour prendre au sérieux ce qu’il lisait et ce qu’il voyait, que tout le bruit qu’il entendait était produit par des imbéciles qui tiraient le canon pour le pousser à bout, et qu’on avait réduit le régime alimentaire de la maison pour le faire crever de faim. […] Dans les deux cas, les facultés intellectuelles intactes, mais dirigées par des passions, ne produisent que des idées délirantes suivies et raisonnées, ainsi que Molière l’exprime si bien dans les vers suivants, par lesquels il énonce que la raison ne gît pas du tout dans la faculté de raisonner : « Raisonner est l’emploi de toute ma maison, et le raisonnement en bannit la raison. » Que de psychologie vraie dans cette boutade du bonhomme Chrysale ! […] De Laprade suppose que l’idée de Molière à l’égard des femmes est réellement « … qu’une femme en sait toujours assez quand la capacité de son esprit se hausse à connaître un pourpoint avec un haut-de-chausse. » Bien que ces paroles soient mises dans la bouche de Chrysale, personnage qui fait prouve de beaucoup de bon sens lorsqu’il n’est pas sous l’empire de la colère que suscitent en lui les extravagances qui se commettent dans sa maison, il ne faut pas cependant prendre ces paroles au sérieux.
Molière semble n’avoir oublié aucun des points sur lesquels doit être parfait son honnête homme : il ne tolère ni l’extravagance de l’important-, qui dérange tout le monde, qui veut que tous S’occupent de lui, et qui tranche toutes lés questions avec une suffisance burlesque176 ; ni la politesse écervelée de ceux qui se rendent importuns à force de civilités, et s’obstinent à rendre service aux gens malgré eux177 ; ni la sotte vanité de rougir de Ses pères, de se faire appeler M. de la Souche au lieu d’Arnolphe 178, ou de vouloir, au risque de ruiner sa maison, devenir, de bourgeois, gentilhomme179 : ce travers, qui semblerait au premier abord excusable, peut aller pourtant, jusqu’à une réelle dégradation morale, aboutir à la perle des biens péniblement acquis, et au malheur des enfants ridiculement mariés180.