126 Tout, dans cette pièce, semble annoncer qu’elle est moins faite pour amuser les gens délicats que pour faire rire la multitude ; mais une sorte d’intérêt né du sujet, et une plaisanterie gaie compensent ce qui s’y présente de défectueux.
En vérité, on ne massacre pas ainsi les gens. […] À force de voir des gens de théâtre, il s’était imaginé qu’on pouvait être Corneille à ses heures ; il ne fut pas même Campistron11. […] Ne prendront-ils jamais un air de gens sensés ? […] N’entre-t-on pas de plain-pied par ces précieux documents dans la vie intime des gens de théâtre au temps de Molière ? […] Ce paveur ordinaire du roi prit alors le titre de sieur des Carrières, ce qui fit dire, par les gens de théâtre, qu’il avait pris un nom à son gré.
Ces Miroirs montrent qu’il voyait tout ; ces Singes, qu’il contrefaisait bien tout ce qu’il voyait ; et ces Masques, qu’il a bien démasqué des gens, ou plutôt des vices qui se cachaient sous de faux masques. […] La cheminée et les gens qui s’y chauffent sont abrités par un large paravent. […] Celle du Palais-Royal, où Molière s’établit en 1661, était certainement plus grande et plus belle, puisque le Cardinal de Richelieu l’avait fait construire pour ses spectacles ; mais la disposition devait être toujours la même : le parterre pour la cohue, la livrée et les filous, les loges et l’amphithéâtre pour les personnes de qualité, les loges hautes pour la bourgeoisie en famille, les troisièmes loges pour les petites gens de la province, les gens de l’entriguet, et le théâtre pour les marquis. […] Orgon n’est pas bourgeois, d’abord, car il ne reçoit chez lui que des gens de qualité ; il n’est pas franc, parce qu’il n’est plus dans son naturel ; il n’est pas têtu, ou du moins son entêtement ne tient qu’à sa chimère, Orgon n’a de volonté que celle de Tartuffe. […] Molière en était souvent aussi ; mais non pas aussi souvent que nous le souhaitions, et mademoiselle Molière encore moins souvent que lui :mais nous avions toujours fort régulièrement plusieurs virtuosi (je puis me servir de cette expression dans la maison d’un Italien), et ces virtuosi étaient les gens de Paris les plus initiés dans les anciens mystères de la Comédie-Française, les plus savants dans ses annales, et qui avaient fouillé le plus avant dans les archives de l’Hôtel de Bourgogne et du Marais.
O, que ceci chez nous va surprendre les gens !
Que de gens à Paris, bien vêtus, gros & gras, Dont, sur ce beau secret, la cuisine se fonde !
J’avoue que tu es un grand homme, & voilà l’affaire en bon train : mais l’argent d’autre part nous presse pour notre subsistance ; & nous avons de tous côtés des gens qui aboient après nous.
« Je conclus donc que, si l’unité d’action est sans contredit la plus naturelle & la plus convenable au théâtre, il peut aussi se rencontrer des gens capables de faire des fables d’action double, tels que Guarini & Moliere ; & que loin de proscrire ces sortes de fables, on doit les adopter comme des modeles, ou du moins les citer comme des exemples que l’on peut suivre ».
Mais si quelques gens de cœur n’avaient pas été, pour ainsi dire, les gardes de mademoiselle Mars, il y a longtemps que le Théâtre-Français l’eût perdue : et comptez donc combien de grands hommes, combien de grands drames qui n’auraient pas vu le jour !
Les valets imaginent de dire que ce sont des gens sortant du théâtre qui les ont dévalisés, et ils ajoutent philosophiquement que, si les comédies apportent de la distraction et du plaisir, elles sont aussi l’occasion de nombreux scandales.
Si vous voyez madame de Richelieu, excitez-la à presser les gens de qui je dépens à songer un peu à mon établissement.
Les gens du service, qui voyaient les choses de plus près, étaient généralement pour madame de Maintenon.
Des artistes et des gens de lettres avaient eu la pensée d’élever la statue de Molière sur la place de l’Odéon. […] Enfin, en descendant des vices aux travers, Tous les faux sentiments sont par lui découverts : Le Bourgeois, dédaignant les vertus paternelles, Cherche parmi les grands de dangereux modèles, Le Valet qui naquit probe, sincère et bon, Veut imiter son maître et devient un fripon ; Le Médecin, gonflé d’orgueil et d’ignorance, Assassine les gens au nom de la science ; Dans sa prose ou ses vers un mauvais Écrivain Substitue à la langue un jargon fade et vain ; Et la Femme, suivant de pédantesques traces, Immole aux faux savoir son esprit et ses grâces !
La comédie choisit ses personnages parmi les petites gens, les petits caractères et les petits esprits, parce que les natures de cet ordre étant moins capables de passions profondes sont plus propres à figurer sur une scène d’où le pathétique doit être entièrement exclu. […] En attendant, il promet une récompense royale à celui de ses gens qui allumera le plus grand incendie et commettra le plus cruel assassinat. […] Si j’étais tenu pour imbécile par les gentilshommes, par les gens magnifiques, généreux, de haute naissance, ah !
Il surprit un soir à la comédie des signes d’intelligence qui lui firent soupçonner un rendez-vous : pour s’en assurer tout-à-fait il se retira, il donna ordre à un de ses gens d’attendre le Marquis à la porte, & de ne pas le perdre de vue.
Il la fait remarquer au Maréchal, & lui dit ensuite, avec un air de vérité, que notre héroïne étant un jour à table, en déshabillé, devant une jatte de crême qu’elle distribuoit à son mari & à ses enfants, une épingle, trop foible pour soutenir un énorme poids, avoit laissé tomber sa gorge, & qu’afin de ne point scandaliser ses gens, ses enfants & leur précepteur, elle avoit été obligée de la relever bien vîte pêle mêle avec ses larcins.
Qu’entends-je à ces gens-là dire de notre maître ?
Fabio sort avec ses gens pour courir après le ravisseur de celle qu’il croit sa fille.
On peut sans crainte jouer devant n’importe quels spectateurs n’importe laquelle de ses comédies : gens du commun et gens du monde, ignorants et lettrés, collégiens et hommes mûrs, tous, dès le rideau levé, sont pris, conquis aussitôt jusqu’au moment prochain où un éclat de rire général fait résonner la salle, de l’orchestre à l’amphithéâtre.
Ainsi, au deuxième acte de La Forsennata prencipessa, un navire est attaqué par une barque ; un combat se livre entre les gens qui montent la barque et ceux qui sont dans le navire ; et le navire vainqueur entre dans le port.
N’avons-nous pas tous été importunés par des gens qui viennent nous raconter avec exaltation et dans leurs plus petits détails certains faits d’une grande futilité qui intéressent leurs passions? […] « Puis, ajoute-t-il, quels sont les gens qui doivent le plus détester Tartuffe et Trissotin comme des ennemis personnels? […] Rien ne saurait leur être plus odieux que les gens ridicules et méchants qui compromettent par leurs simagrées les choses qu’ils vénèrent. […] « Ces gens vous aiment ? […] Ce sont choses de soi qui sont belles et bonnes ; mais j’aimerais mieux être au rang des ignorants que de me voir savant comme certaines gens.»
Mes amis, laissez-les dire et se plaindre, ces braves gens qui se plaignent que la mariée est trop belle, et que le journal est trop bien écrit. […] Gens longtemps redoutés et redoutables, dont le philosophe s’est occupé aussi bien que le romancier, dont le poète comique a fait sa pâture tout autant que l’orateur chrétien dans sa chaire, et qui ont cependant fini par être discrédités, comme tout le reste, par la raison que dit encore Bossuet « que les libertins et les esprits forts passeront, parce qu’un jour viendra où tout sera tenu dans l’indifférence, excepté les affaires et les plaisirs ». […] Lovelace est le type odieux et blafard des plus malhonnêtes gens qui aient déshonoré le caractère du peuple anglais. — Les uns et les autres, de Lovelace à Brummel, ils ne se doutent pas qu’ils ont pour aïeul… Don Juan ! […] Ils se battent ; Lauzun est désarmé, il ramasse son épée et il s’en va avec son démenti, en disant : — « Voilà ce qu’on gagne à parler à des gens qui ignorent le ton de la bonne compagnie. » La scène suivante, entre mademoiselle de La Vallière et Bragelone, n’est guère de meilleure compagnie. […] Le roi appelle un des gens de madame de La Vallière, et il demande — « Du vin !
Les gens bien élevés de la province ont-ils moins de goût, de jugement ?
Combien de gens n’ont pas l’idée qu’ils devroient avoir de l’intérêt théâtral !
Les scènes quatrième et sixième, où la comtesse gronde et instruit ses gens ; la scène quinzième, où on lit la jolie lettre de M.
Est-il moral de faire reposer toute une intrigue touchante sur l’adresse de telles gens, à qui l’on s’intéresse nécessairement, parce qu’on s’intéresse au succès de ce qu’ils entreprennent ?
Peu à peu, les petites intrigues se nouent391 ; le temps et le cœur s’usent à ménager les prétendants, et à tenir la balance égale entre tant de gens qui s’enhardissent pour la faire pencher de leur côté392 ; la vanité, l’audace grandit à mesure que le cœur s’amoindrit ; les vrais amis s’éloignent discrètement pour faire place aux faux amants ; on finit par se perdre soi-même au milieu de ses propres ruses, et par être impitoyablement humiliée par ceux-là dont on croyait s’être fait des esclaves en se compromettant393 ; et quand il n’en reste plus qu’un seul, celui qu’on a tourmenté sans pitié par tous les raffinements de la coquetterie, et qui pourrait seul rendre le bonheur avec l’honneur, celui-là, on n’est plus capable de l’aimer ; on le réduit au désespoir par une exigence indigne394 ; et l’on demeure perdue à l’amour qu’on n’a point connu, au monde qui met autant de froideur dans ses dédains qu’il apportait d’ardeur dans ses flatteries : heureuse encore si l’on n’est pas perdue au repentir, et si, dans l’âme desséchée, il reste encore de quoi aimer la vertu autrement que par nécessité : après cette jeunesse de Célimène, la triste chose \ de finir en Arsinoé !
Madame Scarron avait pris Gobelin pour directeur, comme beaucoup de gens d’esprit prennent pour conseil des personnes qui leur sont fort inférieures en mérite.