Il a pris la résolution aussi de marier son fils à la fille d’un homme d’affaires, & il ne laisse pas de dire de temps en temps, en parlant de sa maison & de ses ancêtres, que les Ménalque ne se sont jamais mésalliés. […] Elle met en jeu la fausseté & l’avarice de la Courtisanne, le penchant que les deux Menechme ont pour les plaisirs, la gloutonnerie du Parasite, les emportements d’une femme cruellement sacrifiée à sa rivale, la patience d’un vieillard qui veut maintenir la paix entre sa fille & son gendre. […] Est-il naturel que Démophon prétende cajoler sa sœur, & l’engager à donner son bien à sa fille, en lui disant sans cesse qu’elle est vieille ?
Dans l’Asinaire, un jeune homme a besoin d’argent pour acheter une fille : son pere lui conseille de voler à sa mere l’argent de quelques ânes qu’elle a fait vendre ; c’est à propos de ces ânes que la piece s’appelle l’Asinaire.
Mais elle aura des vapeurs si son époux ne donne pas sa fille ou sa niece à un prétendu philosophe, qui sera parvenu à glisser un chétif article dans l’Encyclopédie 51, & l’on fera enfin une femme savante déguisée sous le vernis d’une petite-maîtresse : cependant tout le monde sera frappé de sa ressemblance avec les héroïnes de Moliere.
Ne cessons de le dire; le naturel est le charme le plus sûr et le plus durable; c’est lui qui fait vivre les ouvrages, parce que c’est lui qui les fait aimer; c’est le naturel qui rend les écrits des anciens si précieux, parce que maniant un idiome plus heureux que le nôtre, ils sentaient moins le besoin de l’esprit; c’est le naturel qui distingue le plus les grands écrivains, parce qu’un des caractères du génie est de produire sans effort; c’est le naturel qui a mis la Fontaine, qui n’inventa rien, à côté des génies inventeurs; enfin c’est le naturel qui fait que les lettres d’une mère à sa fille sont quelque chose et que celles de Balzac, de Voiture, et la déclamation et l’affectation en tout genre sont, comme dit Sosie, rien ou peu de chose.
« Elle était située, dit-elle à sa fille, au fond du faubourg Saint-Germain, fort au-delà de madame de La Fayette, quasi auprès de Vaugirard, dans la campagne ; une belle et grande maison où l’on n’entre point ; il y a un grand jardin, de beaux et grands appartements.
Cette madame de Grignan était l’une des filles de la marquise de Rambouillet, et la première femme du comte de Grignan, qui épousa en troisièmes noces la fille de madame de Sévigné.
. — Conserver les scènes VIIIe (Oronte, Sbrigani) et IXe (dans laquelle la fille d’Oronte semble se refuser au mariage qu’elle désire). […] « Le sujet est qu’un riche païsan, s’estant marié à la fille d’un gentilhomme de campagne, ne reçoit que du mépris de sa femme, aussi bien que de son beau-père et de sa belle-mère, qui ne l’avoient pris pour leur gendre qu’à cause de ses grands biens...
Ismene, vieille coquette, est amoureuse d’Accante, amant d’Isabelle sa fille ; elle voudroit l’épouser, & fait confidence de ses amours à Laurette, sa femme-de-chambre : celle-ci promet de la servir.
Ce texte est donc resté fixé de la sorte dans toutes les éditions aussi bien qu’au théâtre, où cependant il est de tradition d’ajouter sur la fille aux pâles couleurs quelques vers qui rappellent un peu la longue tirade qu’on remarquera dans le livret de Rouen.
Voulant donner la définition de ce qu’on entendait par ce mot, qui, étymologiquement, veut dire liens (lazzi, parole lombarde, au lieu de lacci, parole toscane), Riccoboni se sert de l’exemple suivant : « Dans la pièce d’Arlequin dévaliseur de maisons, Arlequin et Scapin sont valets de Flaminia, qui est une pauvre fille éloignée de ses parents et qui est réduite à la dernière misère.
Mais, dites-moi, vous êtes-vous occupée de ce que je vous avais priée de trouver pour ma fille ?
Aimé Martin ; le premier, c’est qu’en 1672, le duc de La Rochefoucauld invita madame de Sévigné à venir entendre chez lui une comédie de Molière,comédie qui ne pouvait être autre que Les Femmes savantes, publiée au mois de mai de cette année ; le second, c’est que madame de Sévigné écrit elle-même à sa fille, dans le même temps, qu’elle a ménagé au cardinal de Retz, retenu chez lui par la goutte, la lecture des Femmes savantes, par Molière, et Le Lutrin de Despréaux.
Voyez dans L’Amour médecin ce père qui adore sa fille, qui mourrait si elle mourait, qui pleure comme un enfant en la voyant malade, qui, pour la soigner, fait accourir tous les médecins de Paris, qui lui promet tout, lui offre tout, lui donne tout, mais qui, lorsqu’elle fait signe que sa peine est une peine d’amour, n’entend pas et la quitte brusquement : « Va, fille ingrate, je ne veux plus te parler et je te laisse dans ton obstination. » Cette affection d’un père égoïste, qui aime sa fille pour lui, affection d’autant plus tendre en paroles et abondante en protestations et caresses, d’autant plus prompte à s’alarmer qu’elle est plus égoïste, n’est-ce pas la nature humaine prise sur le fait ? […] Le jour où Victor Hugo s’assit pour chanter sur la tombe de sa fille, tous les pères qui portent le deuil d’un enfant ont uni leurs larmes aux siennes; mais le jour où le même auteur, transporté dans un monde inconnu , entendit les oracles de La Bouche d’Ombre, il était seul, doublement seul, hélas ! […] À côté d’eux, ou plutôt entre Célimène et Philinte, vient se placer Eliante, excellente fille, d’un caractère indulgent, qui s’efface avec modestie, qui a plus de bonté que d’esprit, et plus de jugement que de saillies. […] Comme s’il eût désiré que personne ne pût s’y méprendre, Molière mit sur la scène une dispute assez plaisante, qui avait eu lieu entre ces deux auteurs chez Mademoiselle, fille de Gaston de France. […] Bélise, sa belle-sœur, est une vieille fille un peu simple, chez qui les mêmes travers sont sur le point d’atteindre à la folie ; elle a du sang de Chrysale dans les veines.
La fille la plus simple a de l’esprit de reste pour conduire une intrigue.
Si vous rendez Alceste amoureux, que ce soit d’une coquette ; Harpagon, d’une fille pauvre ».
Il ne laissa qu’une fille qui avait beaucoup d’esprit, et sa veuve épousa le comédien Guérin*.
Madame de Sévigné rapporte à sa fille (Noël 1671) ce que madame Scarron lui a dit de la lettre de son gendre.
Hérita de son bien, car ce Martin Braillard N’avoit, à son décès, laissé qu’un fils bâtard, Mort depuis en Espagne ; & pour toute famille, De son épouse Alix n’avoit eu qu’une fille, Trépassée, enterrée un an avant sa mort, Qui promettoit beaucoup, & qu’il chérissoit fort.
Voilà justement ce qui fait que votre fille est muette.
Moliere lui-même, au commencement de sa carriere, a suivi le torrent, s’est laissé entraîner par l’usage, & nous a peint les mœurs les plus anciennes, en introduisant dans ses premieres pieces quelques personnages tels que ses Marchands d’Esclaves & ses Filles dans l’esclavage.
Il refuse d’épouser une fille à laquelle il a promis sa foi.
Ce sont deux courtisanes effrontées, qui insultent à la pudeur par leur pose et leurs vêtements entr’ouverts ; il y a telles figures dans les musées secrets d’Italie, moins indécentes d’intention que ces deux courtisanes, exposées sur la voie publique aux regards de nos femmes et de nos filles.
Madame de Sévigné, qui était présente, lui décerne cette louange où l’on trouvera peut-être que la satire domine : « Ce n’était point Tartuffe, ce n’était point un pantalon, c’était un prélat de conséquence. » Un autre jour, elle écrivait à sa fille : « Il a fallu aller dîner chez M. d’Autun. […] Il est vrai qu’Orgon veut donner sa fille en mariage à Tartuffe ; mais Philaminte aussi veut prendre Trissotin pour gendre ; et Trissotin est bien l’abbé Cotin, comme le prouvent le sonnet et le madrigal tirés des œuvres mêmes de cet auteur, et la fameuse scène copiée d’après une dispute qu’il avait eue avec Ménage.
On l’accusa d’avoir épousé sa propre fille. […] Beffara, prouve que Molière avait épousé la sœur et non la fille de Magdelaine Béjart avec laquelle on suppose qu’il avait eut des relations.
J’ai vu le triomphe réel de ces idées et de ces sentiments dans l’apparente ruine de leurs droits, quand, tout à l’heure, le chef-d’œuvre de Sophocle et de la tragédie me montrait le duel à mort de deux vérités morales, sacrées en elles-mêmes, mais partielles, exclusives et contradictoires, filles de l’Absolu, mais détachées et précipitées de son sein sur la scène du monde, et, depuis cette chute, fatalement destinées à lutter l’une contre l’autre et à périr toutes deux, afin que la mort venant anéantir le néant de leur existence finie, et les délivrer de la contradiction qui les mettait aux prises, leur permît de reprendre leur vol, libres et réconciliées, vers le royaume de leur Père. […] À partir du moment où les lois, dans leur forme prosaïque, se sont constituées et commencent à prévaloir, l’aventureuse liberté des personnages chevaleresques se trouve jetée en dehors des mœurs, et si elle ne renonce pas à sa mission céleste de faire régner la justice, de venger les opprimés, de défendre les orphelins, les filles et les veuves, elle tombe dans le ridicule, et finit en prison ou à l’hôpital234. […] Agamemnon sacrifice, comme roi et comme chef de l’armée, sa fille à l’intérêt des Grecs et du succès de l’expédition contre Troie.
Le combat fini, les deux amis redevinrent bons amis, s’expliquerent, convinrent qu’ils avoient eu tort de se battre pour une fille dont l’esprit étoit aussi corrompu que le cœur, & jurerent en s’embrassant de ne plus la voir que pour la persiffler.
Mais lorsque nous verrons Harpagon avare avec ses enfants, ses domestiques, l’entremetteuse de ses amours, avec sa maîtresse elle même, avec le Commissaire, auquel il veut donner un homme à pendre en paiement de ses écritures ; lorsque nous le verrons préférer sans balancer sa cassette à ses amours, & exiger qu’on lui fasse un habit neuf pour les noces de sa fille & de son fils, écrions-nous hardiment : En tout cela, tout est de Bacchus.