Dès qu’Argentine est partie, Scapin vient annoncer à Arlequin que M. […] Scapin, piqué de son avarice, projette de lui jouer d’un tour. […] Arlequin met dans sa poche la clef de sa porte & celle de la chambre de Scapin, sans s’appercevoir de l’échange, & part. […] Il découvre enfin que Scapin a ordonné le repas : il se doute que la clef inconnue est celle de la chambre du fourbe ; il va l’essayer, ouvre la porte, entre, trouve une montre d’or, la vend, & invite ensuite Pantalon avec toute sa famille à souper. Scapin, ne pouvant rattraper sa clef, fait ouvrir sa chambre par un Serrurier, ne trouve plus sa montre, en demande des nouvelles : Arlequin lui apprend qu’il l’a vendue dix louis ; il lui en rend six, & en retient quatre, deux pour payer le dîner qu’il a commandé lui-même, deux pour le souper qu’ils vont manger.
Les Fourberies de Scapin (1671), pp. 5 209. […] les Fourberies de Scapin. […] Contraste amusant du caractère ferme de Scapin mûri par l’usage, et de sa facilité. […] On est curieux de savoir comment Scapin s’en tirera. […] Pour ces caractères la philosophie de Scapin est bonne.
Le Festin de Pierre, Le Médecin malgré lui et Les Fourberies de Scapin appartiennent à cette dernière classe. Comment, dans l’ordre des travaux et des pensées de Molière, Les Fourberies de Scapin auraient- elles pu prendre place entre Le Bourgeois gentilhomme et Les Femmes savantes ? […] Voilà, si je ne me trompe, l’histoire de la composition des Fourberies de Scapin. […] La comédie des Fourberies de Scapin a donc les deux caractères principaux d’une comédie grecque ou romaine, puisqu’un valet, Scapin, est la cheville ouvrière de l’action, et que le dénouement consiste dans la reconnaissance de deux jeunes filles, ravies depuis longtemps à l’amour de leurs pères, et que des incidents inattendus remettent entre leurs bras. […] Cléante se moque de la malédiction de son père, et se fait le receleur de la cassette qu’on lui a volée : Léandre abandonne le sien à la vengeance de Scapin, qui use de la permission en l’assommant de coups.
On dit, dans les Fourberies de Scapin, au bon Géronte, que son fils Léandre a fait des fredaines, qu’on le tient de Scapin lui-même. Géronte trouve son fils, le querelle sans lui dire précisément pourquoi, parcequ’il ne le sait pas, & lui dit, en sortant, que Scapin a donné de ses nouvelles. […] Scapin arrive ; Léandre met l’épée à la main & veut la passer au travers du corps de son valet, s’il ne lui avoue la perfidie qu’il lui a faite. L’ignorance de Scapin sur l’espece de perfidie qu’on lui reproche, lui arrache une infinité d’aveux plus plaisants les uns que les autres. […] Quel dommage que nous eussions perdu la confession du célebre Scapin !
LES FOURBERIES DE SCAPIN. […] La première scène du premier acte est un modèle d’exposition ; la scène quatrième, où Scapin donne des conseils à Octave ; la sixième, où Scapin raconte à Argante l’histoire du mariage de son fils ; dans le deuxième acte, la scène cinquième, où Scapin fait cette confession si plaisante ; la scène septième, où son maître a besoin de lui, et le supplie de lui pardonnes ; la huitième, où Scapin tire de l’argent d’Argante pour rompre le mariage de son fils, et où il lui détaille tout ce qu’il lui en coûtera pour plaider ; la onzième, où Scapin tire de l’argent de Géronte par le comité de la galère, sont à remarquer. […] La scène troisième, où Marine parle pour prouver à Scapin qu’elle n’est pas bavarde ; la vingt-deuxième, où Champagne, ivre, veut parler raison à M.
Psyché, tragédie-ballet, Les Femmes savantes ; Les Fourberies de Scapin. […] Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnais plus l’Auteur du Misanthrope. […] Pradon qui s’est imaginé que par cette légère censure on avait voulu profiter de la mort du lion pour lui tirer les poils, prétend8 que Molière n’est pas si défiguré dans le Scapin qu’on ne l’y puisse reconnaître. Il dit qu’il n’a pas prétendu faire dans Scapin une satire fine comme dans Le Misanthrope. Scapin, selon lui, est une plaisanterie, qui ne laisse pas d’avoir son sel et ses agréments, comme Le Mariage forcé, ou Les Médecins.
Dans gli Perdigi le Docteur envoie des perdrix à son voisin Pantalon ; Arlequin, qui les porte, rend compte à Scapin du message dont il est chargé ; Scapin escamote le panier où sont les perdrix proprement couvertes d’une serviette, & met un autre panier à la place, dans lequel il y a une paire de sabots. […] Celui-ci se doute bien que Scapin a fait le coup ; il le guette, le trouve comme il alloit porter les perdrix à Argentine dont il est amoureux, les reprend, met les sabots à la place. Scapin les présente fort galamment à sa maîtresse, qui les lui jette à la tête, &c.
Les Fourberies de Scapin Comédie en trois actes, en prose, de M. […] Térence se retrouverait encore dans la scène où Argante raisonne tout haut, tandis que Scapin répond sans être vu ni entendu d’Argante pour instruire le spectateur de la fourberie qu’il médite. […] VI. p. 396 de cette Histoire, nous avons dit que la première scène de cette pièce est l’original sur lequel Molière avait composé la première scène de ses Fourberies de Scapin. […] La seconde scène du premier acte des Fourberies de Scapin présente la même situation. […] Molière ne pensait pas que Les Fourberies de Scapin et Le Mariage forcé valussent L’Avare, Le Tartuffe et Le Misanthrope, ou fussent même du même genre.
LES FOURBERIES DE SCAPIN. […] Scapin a besoin que Silvestre le seconde dans ses fourberies. Il ne s’amuse pas à lui demander si son maître l’a regardé en face ; il lui dit : Scapin.
Scapin imagine de piquer la jalousie de Flaminia. […] A peine est-elle entrée chez Lélio, que Scapin, qui l’a introduite, prie tout bas son maître de lui donner quelques coups de bâton. Lélio ne comprend rien à cette demande ; mais Scapin l’en instruit, & Lélio lui dit, après l’avoir frappé en présence de Violette : « Je t’apprendrai, maraud, à introduire chez moi une suivante de Flaminia, pour apporter une lettre de sa part ». Violette est fort étonnée de la maniere dont on l’a reçue, & fait le récit de tout ce qui s’est passé à Flaminia, qui ne sait plus comment faire pour fléchir Lélio : elle découvre enfin à Scapin qu’elle aime son maître. Scapin conduit Flaminia chez Lélio, où, après quelques reproches obligeants de part & d’autre, Lélio lui découvre l’amour qu’il a toujours eu pour elle : Flaminia lui dit à-peu-près la même chose, & l’hymen acheve de les réunir.
Scapin est chargé de ce soin. […] Arlequin, après avoir fait deux fagots, veut en charger son âne ; il est surpris de trouver au lieu de sa souquenille un habit magnifique, une perruque, un masque, un chapeau bordé : il demande à son âne s’il sait comment tout cela a été changé ; il s’en pare, en disant qu’il en vendra mieux son bois à la ville, quand Scapin, qui vient à la tête de quelques soldats, reconnoît l’habit de l’homme qui a blessé Silvio, fouille dans ses poches, trouve une lettre de Rosaura, se confirme dans l’idée qu’il arrête Celio, & emmene Arlequin. […] Scapin annonce qu’il conduit Celio ; on lui dit de le faire entrer.
Argentine se déshabille ; Arlequin, charmé de la revoir, lui parle de son pouvoir magique ; elle se moque de lui, ainsi que Scapin qui est présent. […] Arlequin est très comique en Princesse, sur-tout lorsqu’impatienté par Scapin, il veut gager douze sols ou une bouteille de vin qu’il le mettra à la porte. […] Lelio, Scapin, Argentine sont ainsi successivement enchantés.
Scapin veut enlever Tiennette. […] Arlequin se met sous la protection de Célio, qui lui dit de se présenter fiérement devant Scapin, & de l’assurer qu’il n’aura pas Tiennette. […] Célio le renvoie encore vers Scapin, & lui dit de lui parler avec plus de fermeté que la premiere fois : il reçoit la même récompense. Célio lui fait le même lazzi de la tabatiere, & va ensuite lui-même vers Scapin, qui le traite comme il a traité Arlequin. […] Célio dit à Arlequin qu’il faut absolument céder Tiennette à Scapin, qu’il va la chercher.
Lisez la derniere scene du premier acte des Fourberies de Scapin. […] SCAPIN, SILVESTRE. […] Scapin. […] Scapin.
Il frappe, Scapin paraît. […] Tu prétends, toi Scapin, trouver un homme ? — Oui, je l’ai trouvé, moi Scapin. — Bah ! […] Scapin n’insiste pas, renouvelle ses offres de service et lui dit : au revoir ! […] Et puis cela donnait bon air au jeune marquis ou vicomte de bâtonner Scapin ou Gros-René dans la rue ; mais quelles jolies revanches Scapin et Gros-René savaient prendre, surtout lorsque Scapin faisait le loup-garou, pour faire rompre le col à son jeune maître Léandre !
Scapin reçoit des coups de bâton de Célio. Arlequin, camarade de Scapin, est indigné & menace Célio. […] Scapin veut faire voir de près à la belle Angelica les bagues de Magnifico, & l’oblige à les garder, en lui disant que Magnifico lui en fait un présent. Le vieillard enrage ; mais, crainte de déplaire à sa maîtresse, il n’ose contredire Scapin. […] Il suffit, pour en faire convenir le Lecteur, de lui dire que dans la Piece Italienne Angelica suit sans cesse les conseils d’Arlequin & de Scapin, qui sont deux insignes coquins, & qu’elle feint d’être une courtisanne.
Comme on a été obligé, pour que les rôles des Sganarelle, des Mascarille, des Scapin et des Crispin ne perdissent pas entièrement leur physionomie, de conserver leurs costumes, ils sont maintenant devenus tout à fait surannés. […] De toutes les comédies que Molière a imitées des anciens, aucune sans contredit n’a plus mal réussi que Les Fourberies de Scapin. […] L’intrigue n’a d’autre but que de servir de cadre aux tours de Scapin ; ces tours sont l’essentiel de la comédie ; mais méritent-ils d’y occuper tant de place ? […] N’est-il pas encore très invraisemblable que Zerbinette qui, en sa qualité de bohémienne, doit bien savoir cacher une friponnerie, s’en aille courir dans la rue, et raconter au premier venu, c’est à dire à Géronte lui-même, comment Scapin a attrapé Géronte. La farce du sac dans lequel Scapin fait entrer ce vieillard pour l’emporter et le battre sous prétexte de le défendre, n’est qu’un hors-d’œuvre à tous égards déplacé ; aussi Boileau a-t-il justement reproché à Molière d’avoir, dans cette occasion, allié Térence à Tabarin.
Qui peut repenser sans charme à tous ces amoureux du Dépit, des deux Écoles, de la Princesse d’Elide, de l’Amour médecin, du Misanthrope, du Médecin malgré lui, de Mélicerte, de l’Amour peintre, du Tartuffe, de l’Avare, de M. de Pourceaugnac, des Amants magnifiques, du Bourgeois gentilhomme, de Psyché, des Fourberies de Scapin, de la Comtesse d’Escarbagnas, des Femmes savantes, du Malade imaginaire 446 ? […] Dans F Etourdi, le Dépit amoureux, l’Amour médecin, les deux Écoles, le Médecin malgré lui, l’Avare, les Fourberies de Scapin, M. de Pourceaugnac, on voit sans cesse les amants tomber des sentiments les plus beaux dans les ruses les moins dignes, et employer des chemins honteux pour atteindre un but honorable qu’ils n’ont pas la constance de chercher par la seule route de l’honneur. […] Les Fourberies de Scapin, act. […] IV ; les Fourberies de Scapin, act.
Dans ce sac ridicule, où Scapin s’envelope, Je ne reconnois plus l’Auteur du Misantrope. […] On y reconnoît le genie admirable de leur Auteur ; qu’on lise ou qu’on voye representer les Fourberies de Scapin, le Malade imaginaire, le Bourgeois Gentilhomme ? […] Les Fourberies de Scapin, Comédie en Prose, trois Actes, 1671.
Les Fourberies de Scapin, acte II, scène VIII. […] Il n’y a qu’au mot. — Les Fourberies de Scapin, acte II, scène VIII.
Nous en avons un exemple frappant dans les Fourberies de Scapin, de Moliere. […] Je suis fâché, pour la gloire de son Scapin, que ses fourberies redoublées ne contribuent pas au bonheur des amants qu’il protege.
Molière même, à qui Boileau reprochait d’avoir partagé son talent entre Térence et Tabarin, entre Scapin et le Misanthrope, Molière n’a rien laissé percer de Sganarelle ni de Scapin dans Le Tartuffe et Le Misanthrope, ni des beautés sérieuses de ces deux chefs-d’œuvre dans les badinages de son théâtre.
Une farce est une petite pièce, où domine un comique bouffon et outré, comme Pourceaugnac ou Les Fourberies de Scapin. […] S’ils ont pu retrancher des Fourberies de Scapin (voy. t. […] Entre Le Malade imaginaire et Les Fourberies de Scapin, c’est plus qu’une imitation, une ressemblance ; c’est une répétition. […] J’observerai que les éditeurs de 1682 ont jugé à propos de retrancher Les Fourberies de Scapin tout ce passage, qui existe pourtant dans l’édition originale de 1671. […] En tout cas, ce sont les éditeurs de 1682 qui l’on fait disparaître de la comédie des Fourberies de Scapin, et il est assez difficile de deviner leur motif.]
Les Fourberies de Scapin , comédie en trois actes et en prose, représentée sur le même théâtre, le 24 mai 1671. Dans le sac ridicule où Scapin s’enveloppe, je ne reconnais plus l’auteur du Misanthrope.
Que si enfin, animé par une veine heureuse de folie, le poète comique se joue de ses propres inventions, les exagérant à dessein et transformant ses portraits en caricatures, alors il s’élève jusqu’à la farce, et les critiques en chœur s’écrient qu’il dégrade et avilit son talent, qu’il écrit pour la foule, et que Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe On ne reconnaît plus fauteur du Misanthrope. […] C’est Scapin, lorsqu’il se borne à donner à Géronte des coups de bâton. […] Guizot, ne parlait des Fourberies de Scapin qu’avec admiration, et ne parlait avec admiration que des Fourberies de Scapin. […] Ier, p. 299), l’absence d’intérêt (73, 304), l’absence de vraisemblance (303, 350, 364) et l’absence d’unité (303, 307, 351), pour venir ensuite dire, comme un critique ordinaire, que « le plan des Fourberies de Scapin est extrêmement négligé », que « les tours de Scapin ne sont pas assez intéressants pour occuper dans cette comédie la place essentielle », qu’« il est tout à fait invraisemblable que Zerbinette qui, en sa qualité de bohémienne, doit bien savoir cacher une friponnerie, s’en aille courir dans la rue et raconter au premier venu, c’est-à-dire à Géronte lui-même, comment Scapin a attrapé Géronte » ; enfin, que « la farce du sac n’est qu’un hors-d’œuvre déplacé » (t.
adopté par Molière dans les Fourberies de Scapin.