Alceste a raison, quand il veut qu’on soit sincère, et qu’en homme d’honneur On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur ; quand il déclare que L’ami du genre humain n’est pas du tout son fait, et quand il condamne sans pitié Ce commerce honteux de semblants d’amitié, ces protestations que le monde prodigue au premier faquin, en prostituant cette chose sacrée, l’amitié135. […] Nisard l’a fort bien dit, la même chose de Sganarelle dans l’École des Maris (1661) : « Sganarelle n’est qu’un fort vilain homme ; un mot le résume : c’est l’égoïste, etc. » Histoire de la Littérature française, liv.
Jourdain, qui, avant de lui accorder sa fille, lui demande s’il est gentilhomme : Monsieur, la plupart des gens, sur cette question, n’hésitent pas beaucoup ; on tranche le mot aisément. […] En un mot, on y trouve la grande conception de l’égalité des hommes, tous chargés de devoirs réciproques, et incapables d’acquérir dans la république aucune dignité ni aucune estime, si ce n’est par le mérite personnel et par les services rendus à la patrie.
Il est vrai, mon oncle, qu’une oreille un peu délicate pâtit furieusement à entendre prononcer ces mots-là ; et le nom de Polyxène que ma cousine a choisi et celui d’Aminte que je me suis donné, ont une grâce dont il faut que vous demeuriez d’accord... […] Les libelles se remplirent d’imprécations; le dépit, la jalousie se changèrent en rage, en lourdes menées ; ce ne furent plus seulement bons mots et quolibets, mais des guet-apens et des coups. […] Il trouve les docteurs Marphurius et Pancrace enflammés de colère, hébétés de systèmes, prêts à se déchirer pour des mots ; et l’un d’eux, au lieu de l’écouter, lui soutient qu’il faut dire, non pas la forme, mais la figure d’un chapeau. […] En un mot comme en cent, vous m’avez habitué au carrosse, je ne puis plus m’en passer, et je serais déshonoré si l’on me voyait aujourd’hui derrière. […] Tous les bons mots sont des sottises Partant d’un homme sans éclat ; Ce seraient paroles exquises Si c’était un grand qui parlât.
A ce mot de régaler, Mendoce, qui avoit une faim cruelle, & qui par conséquent fut touché par son endroit sensible, ne douta point que l’autre ne le connût le mieux du monde.
On rit aux vérités les plus graves, pour peu qu’un mot nouveau s’y montre qui contredise nos habitudes. […] Comme la théorie de la comédie, dans l’Esthétique de Hegel, n’est pas très étendue, nous allons la transcrire ici mot à mot. […] Ou les sottises et les travers des personnages ne sont plaisants que pour les autres, ou ils le sont en même temps pour les personnages eux-mêmes ; en un mot, les figures comiques le sont seulement pour les spectateurs, ou aussi à leurs propres yeux, Aristophane, le vrai comique, avait fait de ce dernier caractère seulement la base de ses représentations.
Pendant ces mots l’époux pleuroit de joie, Et, tout ravi, disoit entre ses dents : Loué soit Dieu, dont la bonté m’envoie Femme & valet si chastes, si prudents. […] Je dis les Auteurs, parceque Thomas Corneille, Boisrobert, Montfleury, & mille autres, qui tous avoient du mérite, ont cependant cru enrichir notre scene en traduisant mot à mot des pieces étrangeres ; encore choisissoient-ils bien souvent les plus extravagantes, les plus contraires à nos mœurs, & à la nature telle que nous la voyons ou que nous devons la voir.
Un mot qui eût annoncé l’arrivée de Géronte, auroit détruit l’embarras des uns & le plaisir des autres.
Il proteste ne savoir pas un mot de Médecine : on le bat ; il convient qu’il est très savant.
Voiture s’était fait remarquer, dès l’âge de quinze ans, par une longue épitre au roi, ouvrage de jeune homme, mais où, parmi les antithèses et les jeux de mots, on ne peut s’empêcher de reconnaître de l’esprit, du talent et surtout de l’élévation.
(Voyez Moréri aux mots Bernard de La Guiche et Charles de Souvré.)
Quand nous aurons vu le roi, je vous écrirai le jour que M. du Maine et moi partirons, etc. » La même lettre, dans l’édition de Nancy, renferme ces mots : « Ne vous croyez point mal à la cour, nous nous y soutiendrons. » Ce que madame de Maintenon attendait du roi était un accueil bienveillant, pas autre chose.
Présentez-lui des pièces telles que Figaro, les Femmes, Heureusement ; étalez à ses yeux les scènes les plus licencieuses, les images les plus indécentes, pourvu qu’elles paraissent voilées d’une gaze légère et transparente, elle n’en sera point effarouchée ; mais prononcez devant elle un mot trop nu, quoique innocent, vous la ferez crier au scandale, à l’horreur.
On a peut-être remarqué tout à l’heure ce mot de Fripesauces à Lisandre : Et venez comme en masque apporter un momon.
L’école critique n’a pas le dernier mot.
Pourquoi trouvons-nous si sublimes les cinq à six mots qu’emploie le caractere pour combattre la ruse de l’intrigante ?
Hector, en lisant Séneque, épele en effet, & met chaque mot en pieces, comme un enfant qui lit pour la premiere fois : surcroît d’invraisemblance qui fait bien rire le parterre des Dimanches, mais qui fait, avec juste raison, secouer la tête aux connoisseurs.
Le titre de Philosophe m’annonce beaucoup ; le mot marié qu’on y ajoute, met tout de suite mon imagination à l’étroit.
« Mais qu’on lise les Poétiques, on n’y trouvera pas un mot de ces contrastes.
En un mot, ayez de l’orgueil ou non, peu m’importe.
Il imita si bien de Villiers, qu’il l’a presque copié mot à mot.
Il annonce un esprit bien plus foible, bien plus minutieux ; il est beaucoup moins intéressant, excepté pour des femmelettes, qui ne demandent qu’à pleurer, ou pour des adolescents, à qui le mot d’amour, prononcé sur un ton d’élégie, fait verser des larmes.
Ce fut pour elle que ce mot fut employé originairement comme désignation d’un caractère.
Il faut bien se garder d’imiter Clavaret, poëte tragique : cet Auteur prétendit sauver le reproche qu’on faisoit à ses rivaux, en mettant ces mots à la tête de sa tragédie du Ravissement de Proserpine : « La scene est au Ciel, en la Sicile, & aux Enfers, où l’imagination du lecteur se peut représenter une certaine espece d’unité de lieu, les concevant comme une ligne perpendiculaire du ciel aux enfers ».
Il a eu quatre ou cinq cents mots de la langue pour son partage, qu’il blute, qu’il sasse & resasse, & qu’il pêtrit le mieux qu’il peut ».
Or, les hommes de tous les pays & de tous les siecles sont plus semblables les uns aux autres dans les grands vices & dans les grandes vertus, qu’ils ne le sont dans les coutumes, dans les usages ordinaires, en un mot, dans les vices & les vertus, que la comédie peut copier : ainsi les personnages de comédie doivent être taillés, pour ainsi dire, à la mode du pays pour lequel la comédie est faite.
Il demande encore conseil à Pancrace, Philosophe Aristotélicien ; celui-ci, tout échauffé d’une dispute qu’il vient d’avoir pour savoir s’il faut dire la forme ou la matiere d’un chapeau, ne l’écoute pas d’abord, & l’impatiente ensuite en lui demandant en quelle langue il veut lui parler, & en ne lui donnant pas le temps de dire un mot.