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180. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

J’envoie les uns à l’opéra bouffon, & je conseille aux autres de ne plus corrompre le goût par de vaines simagrées qui ne séduisent que les enfants & les sots.

181. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

Diderot dit, dans ses réflexions sur la Poésie dramatique, page 11 : « Que quelqu’un se propose de mettre sur la scene la condition de Juge ; qu’il intrigue son sujet d’une maniere aussi intéressante qu’il le comporte & que je le conçois ; que l’homme y soit forcé par les fonctions de son état, ou de manquer à la dignité & à la sainteté de son ministere, & de se déshonorer aux yeux des autres & des siens, ou de s’immoler lui-même dans ses passions, ses goûts, sa fortune, sa naissance, sa femme, ses enfants ; & l’on prononcera après, si l’on veut, que le Drame honnête & sérieux est sans chaleur, sans couleur & sans force ».

182. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVI. De l’opposition des Caracteres. » pp. 398-416

Sans aigreur, sans courroux, Votre oncle va vous voir vous livrer à vos goûts : Je l’en ai tant prié qu’à la fin il m’a crue.

183. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

Livrons-nous uniquement au plaisir d’admirer Dufresny dans ses deux dernieres imitations, les seules où nous reconnoissons cet art qu’il avoit, dit-on, pour composer un dessein parfait avec des découpures, des pieces de rapport prises çà & là & réunies, mariées ensuite avec goût : jusqu’à son Dédit, nous ne l’avions que trop vu mutiler des chefs-d’œuvre pour en former des monstres.

184. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Catherine de Médicis en avait introduit l’usage à la cour de France et inspiré le goût à ses enfants.

185. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Il suffit de se rappeler ce que dit Brantôme du goût de Catherine de Médicis pour les spectacles de la commedia dell’arte, pour qu’on ne doute pas que l’apparition des artistes italiens parmi nous dût suivre de près le mariage de cette princesse et devenir, dès lors, de plus en plus fréquente.

186. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Ce fut un témoignage de l’honnêteté de mœurs, de la sagesse d’esprit, de la pureté de principes et de goût qui régnaient dans cette société, de la considération qu’y avait acquise madame Scarron, et du fonds de raison qui caractérisait Louis XIV.

187. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. De l’Entr’acte. » pp. 289-308

Je ne décide point si les entr’actes d’Eugénie sont bons ou mauvais ; mais il m’ont paru très contraires au goût, tout-à-fait hors de la nature & de la vraisemblance, d’autant plus dangereux que l’Auteur les établit avec adresse, & qu’avec beaucoup d’esprit on peut non seulement persuader, mais éblouir les personnes qui ne veulent pas se donner la peine de réfléchir, ou qui ont encore de meilleures raisons pour n’en rien faire.

188. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Un ascendant mutin fait naître dans nos ames, Pour ce qu’on nous permet, un dégoût triomphant, Et le goût le plus vif pour ce qu’on nous défend.

189. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143

Moliere n’a pas fait comme ces Architectes ignorants & sans goût qui mêlent à un bâtiment moderne les débris d’Herculanum, sans se donner la peine de les réparer ou de les rajeunir.

190. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Lorsqu’il a été manié par des acteurs de quelque génie, il a fait les délices des plus grands rois et des gens du meilleur goût ; c’est un caméléon qui prend toutes les couleurs. » Arlequin, s’il n’était jadis naïf qu’à demi, devient alors tout à fait scélérat : « Arrogant dans la bonne fortune, dit M Jules Guillemot 48 , traître et rusé dans la mauvaise ; criant et pleurant à l’heure de la menace et du péril, en un mot Scapin doublé de Panurge, c’est le type du fourbe impudent, qui se sauve par son exagération même, et dont le cynisme plein de verve nous amuse précisément parce qu’il passe la mesure du possible pour tomber dans le domaine de la fantaisie. » Arlequin, avec ses nouvelles mœurs, court fréquemment le risque d’être pendu ; il n’y échappe qu’à force de lazzi.

191. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

de la Bruyere a senti qu’en accumulant tant de traits de distraction sur Ménalque, il ne faisoit pas un portrait naturel ; aussi a-t-il dit lui-même : « C’est moins un caractere particulier qu’un recueil de faits de distraction : ils ne sauroient être en trop grand nombre s’ils sont agréables ; car les goûts étant différents, on a à choisir ». […] Puisque ce fut là son unique but, rions, avec la multitude, de ses quolibets, de ses jeux de mots : mais rions de lui-même avec les gens de goût, quand, par exemple, dans Démocrite amoureux il peint un pédant ennuyeux au lieu d’un philosophe aimable ; lorsqu’il prévoit que le rôle d’Agélas, Roi d’Athenes, sera joué par un petit-maître François jaloux de sa frisure.

192. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Toutefois, étant donné la mobilité des vues du Cardinal et son goût pour s’allier avec ses ennemis quand il pouvait les espérer utiles, rien encore n’était perdu, lorsque parurent, dans le courant de cette année 1660, à Caen, deux libelles qui portaient brusquement la question devant le public : un Mémoire pour faire connaistre l’esprit et la conduite de la Compagnie establie en la ville de Caen, appellee l’Hermitage, et un Extrait d’une lettre du 25 mai 4060, contenant la relation des extravagances que quelques-uns de l’Hermitage ont faites à Argentan et à Séez, avec la sentence du lieutenant criminel du Bailliage et siège présidial de Caen portant condamnation et de deffences ausdits particuliers de s’assembler à l’avenir. […] Ce n’est pas davantage la ressemblance de l’intrusion et de la tyrannie exercée par Tartufe chez Orgon, de son goût avoué pour toutes les intrigues souterraines, avec les méthodes d’action clandestine que la Compagnie du Saint-Sacrement s’imposait, et avec ces ingérences tyranniques dans la vie privée dont les parlemens, — nous l’avons vu tout à l’heure, — s’étaient émus.

193. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Je vais extraire un prologue dans ce goût : il est trop long pour le répéter en entier.

194. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

D’ailleurs, dans le moment où je relis ce chapitre, le 14 Juillet 1771, je viens de voir sur le bureau d’un homme de goût un manuscrit, au haut duquel il y a en très gros caractere *** Drame héroïque.

195. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20

Dans une mesure fixée par son goût, il outre les vertus ou les vices humains, afin d’attacher les regards par des traits saillants, et de remuer les âmes par des émotions supérieures.

196. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Le théâtre italien de l’Hôtel de Bourgogne montre un goût tout particulier pour la peinture des coutumes locales : il donne des pièces sur les Promenades de Paris58, sur les Bains de la Porte Saint-Bernard59.

197. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

  Après avoir rendu justice à Moliere sur le discernement & le goût avec lequel il choisissoit des sujets chez l’étranger, & les imitoit, ne pourrions-nous pas desirer qu’il eût banni de sa Princesse d’Elide, & les tournois, & les bouffons de Cour, du moins les bouffons du genre de Moron qui n’y sont plus de mode ?

198. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

Au reste, ces règles, essentiellement fondées sur la nature, reconnues par la raison et le goût, ont produit de si grandes beautés, qu’elles sont universellement connues.

199. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Levallois constate, avec le sentiment littéraire et le sentiment de la passion, l’influence de Mlle Du Parc sur le génie de Corneille. « Il n’éprouva point pour elle un goût médiocre ni un attachement passager. […] Le tragique était son fort ; on prétend qu’elle a joué d’original le rôle d’Hermione, dans l’Andromaque de Racine, que Mlle Champmeslé joua ensuite en concurrence ; sur quoi on fait dire au feu Roi, dont le goût était si sûr en toutes choses, que pour remplir ce rôle parfaitement il faudrait que la Des Œillets jouât les deux premiers actes, et la Champmeslé les deux autres ; voulant faire entendre par là que celle-ci avait plus de feu, pour faire sentir Les emportements du personnage représenté dans les derniers actes de cette pièce, et l’autre plus de délicatesse et de finesse. […] En ce temps-là, pendant l’entracte, comme il n’y avait pas encore de café à la Procope et comme les spectateurs de M. de Molière ne voulaient pas aller au cabaret, « on se réjouissait le goût par quelques douces liqueurs ». […] « Un jour, Molière, pour éprouver le goût de sa servante, lui lut quelques scènes d’une pièce de Brécourt.

200. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

de Voltaire, d’une liberté plus dangereuse qu’utile, & qui flatte plus la malignité humaine qu’elle n’inspire le goût ! 

201. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

 » Il pouvait ajouter qu’une certaine joie aisée, agréable, piquante, vaut cent fois mieux, dans ces dissertations d’art et de goût, que toutes les formules algébriques. — Mais que fais-je, en ce moment, pourquoi donc cette dissertation à propos de mademoiselle Mars ? […] on ne résistait pas à cet entraînement contenu dans les plus correctes limites ; au contraire, on s’abandonnait volontiers à cette force sincère, à cette passion naturelle, à cet entraînement, qui obéissent à toutes les règles du goût, du bon sens, de la grâce, du sentiment.

202. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Ce qui fait la singulière valeur comique et poétique du théâtre d’Aristophane, c’est qu’il laisse, avec un goût parfait, ce monde de l’immoralité, du mensonge et de la sottise se détruire de lui-même, sans lui opposer ostensiblement la sagesse et les vertus du monde idéal. […] « Winckelmann, dit-il, compare la beauté à l’eau qui, puisée à sa source, est regardée comme d’autant plus salutaire qu’elle a moins de goût.

203. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

C’était un homme sans goût, sans tact, sans délicatesse, et, en effet, quelle délicatesse pouvait-on attendre d’un homme qui vivait dans ce milieu de théâtre où les mœurs sont si mauvaises ?

204. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Les Auteurs qui voudroient introduire sur notre théâtre toutes les indécences & les impertinences possibles, & qui pensent les excuser en disant qu’elles sont dans la nature, n’ont qu’à mettre en action les abominations dont nous venons de parler, & qu’on traite de gentillesses dans le monde : ils seront peut-être approuvés par quelques personnes sans goût, sans délicatesse, sans mœurs ; mais les connoisseurs & les ames honnêtes les siffleront à coup sûr.

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