Il est probable que le mot athée est ici synonyme de criminel et que les auteurs n’y ont pas vu autre chose que la licence des mœurs. […] Deux répliques furent adressées à l’auteur des Observations : l’une assez faible, l’autre un peu plus forte. […] Disons d’abord que l’on exagère quelque peu en disant, même avec l’auteur de la Notice, M. […] Nous pouvons donc dire, avec l’auteur de la notice, M. […] L’auteur de ce pamphlet parle d’un philosophe d’Athènes qui se vantait, dit-il, que « personne ne sortit chaste de ses leçons ».
Les Auteurs qui ont écrit sur l’Art de la Comédie n’ont point parlé du genre mixte, ou l’ont mal connu. […] Les pieces mixtes peuvent être fort agréables, parcequ’il est très possible que le caractere & l’intrigant se rendent mutuellement plus piquants, & qu’ils redoublent tous les deux la vivacité de la machine ; mais il faut que l’Auteur, guidé par beaucoup d’adresse, prenne les plus grandes précautions pour cela. […] parceque l’Auteur a eu l’adresse de faire imaginer à son intrigant des fourberies qu’une étourderie du caractere peut détruire : d’un autre côté, les étourderies du caractere sont imaginées de façon que, quoique difficiles à réparer, elles peuvent cependant l’être par l’adresse d’un bon intrigant. […] Opposons à la mal-adresse de Palaprat l’adresse de Moliere, & prouvons qu’il est un moyen sûr pour éviter les défauts reprochés avec juste raison à l’Auteur du Grondeur.
La réponse de Préville est une leçon aussi bonne pour les auteurs que pour les acteurs : ils doivent d’ailleurs savoir que Zeuxis, voulant peindre une Helene, ne se contenta pas de prendre une seule belle femme pour modele, qu’il mit pour ainsi dire toutes les beautés d’Agrigente à contribution, qu’il copia ce que chacune d’elles avoit de plus parfait, & qu’il en composa son chef-d’œuvre. […] Mais quel Auteur est capable de faire des contre-sens pareils ? […] Nous avons dit ailleurs qu’un Auteur devoit donner à son héros l’âge où sa passion, son vice, son ridicule ont ordinairement le plus de force ; mais ne pourroit-on pas aussi, à l’exemple des Italiens qui font plusieurs pieces sur le même sujet pour suivre une intrigue, ne pourroit-on pas, dis-je, faire plusieurs pieces pour épuiser un caractere, en nous peignant sa naissance, ses divers progrès, & sa fin ? […] Le célebre Auteur de la Métromanie a suivi dans cette piece le systême de Moliere.
Dieu paraissait d’abord tout seul en Paradis, puis il créait le Ciel : « Adoncques, dit l’auteur, se doit tirer un ciel couleur de feu, auquel sera écrit Cœlum empyrœum. »Puis venaient les anges et parmi eux Lucifer. […] Notre auteur de Mystères n’en est pas plus embarrassé que de la mer Rouge et du reste : « Ici, dit-il, surmonteront les eaux tout le lieu où l’on joue les Mystères, et y pourra avoir plusieurs hommes et femmes qui feront semblant d’eux noyer. » Quand nous sommes à Moïse gardant les troupeaux de Jéthro et au Buisson ardent, nous trouvons cette mention : « Ici fault un Désert. » L’auteur n’indique pas comment se fait ce Désert : il paraît qu’il y en avait en magasin. […] Ce n’est pas toutefois, Messieurs, pat ces côtés un peu grotesques qu’il faudrait juger, soit le goût de nos aïeux, soit les efforts de nos premiers auteurs dramatiques. […] Quant à la géographie et à la chronologie, ces deux poètes en font tout aussi peu de cas que nos auteurs de mystères. […] Ce chef-d’oeuvre est anonyme ; mais si l’auteur est inconnu, l’ouvrage n’en a pas moins un nom célèbre, un nom immortel est que vous connaissez tous, Messieurs : c’est Patelin.
Moliere doit ses plus grandes beautés au célebre Augustin Moreto, Auteur Espagnol : ceux de mes Lecteurs qui entendent sa langue peuvent s’en convaincre en recourant à l’original ; il suffit aux autres de lire un extrait de la comédie, dans lequel j’aurai soin de faire connoître le génie du Poëte, & celui de sa nation. […] Je vais plus loin : ne pourrions-nous pas souhaiter qu’un Auteur adroit, en s’emparant des beautés de Moliere & de celles de Moreto, remaniât le même fond plus heureusement que Coypel & Marivaux, & le rendît tout-à-fait propre à nos mœurs ? […] Voici ce qu’on dit de cet Auteur dans la Bibliotheque du Théâtre François. […] L’Auteur, comédie en trois actes, en prose. […] Si le Seigneur éclairé à qui nous devons la Bibliotheque du Théâtre, donnoit au Public le recueil de Coypel, il feroit de cet Auteur un homme célebre, quand même toutes ses pieces ne seroient que médiocres.
Pour le remplacer, ils ont demandé à l’auteur quelques vers. […] Entre Molière, Regnard, Beaumarchais, Marivaux, représentés on sait comme, et les auteurs vivans, qui trouvons-nous sur le terrain de la comédie ? […] A ce petit nombre d’ouvrages conservés après la mort des auteurs ajoutez quelques pièces d’écrivains vivans qui sont admises dans le répertoire : Le Demi-Monde et L’Étrangère de M. […] Sans doute, au quartier Latin, on aime à rire avec les bons auteurs : en ceci, du moins, nous serons satisfaits. […] A transcrire cette liste, je me souviens de la rencontre que je fis, il y a quelques années, d’un jeune auteur.
Et cela enfla le courage de l’Auteur. […] Le Public justifia bien la prédiction de l’Auteur de l’Art Poétique ; & depuis long-temps les François citent le Misanthrope comme l’honneur de leur Scene Comique. […] Bel exemple de modération d’un Auteur du siecle passé, qui sera peu imité par les Auteurs du siecle présent. […] Et sur ce que Chapelle tiroit vanité du bruit qui courut dans le monde, qu’il travailloit avec Moliere, ce fameux Auteur lui fit dire par M.
Les Auteurs qu’il surpassoit, les originaux qu’il peignoit, ses camarades qu’il enrichissoit, étoient ses ennemis. […] Chapelle n’en étoit pas plus l’Auteur, qu’un facteur l’est des lettres qu’il apporte.
Le fameux Garrik, cet Auteur, cet Acteur Anglois, si cher à Thalie, à Melpomene, & sur-tout à l’honnêteté, sait si bien composer à son gré l’expression de son visage, qu’il a fait ébaucher son portrait sous deux figures différentes, & par le même Peintre, sans en être reconnu : cette singularité, quoique vraie, seroit bien difficile à mettre, avec vraisemblance, sous les yeux du spectateur. […] Il est inutile de s’étendre sur la seconde espece : on le sait assez, les Auteurs qui font des Drames à baguette, ou qui en prennent le sujet dans la fable, ont de très grands privileges. […] Que les Auteurs, trop indulgents pour leurs productions, ne se disent donc plus, en combinant un plan, ou en le travaillant : Cela peut être vrai, ceci est très possible. […] Quelle a été l’intention de l’Auteur ?
Ce n’est pas qu’il ne plaisante quelque fois agréablement dans les rôles de Sganarelle et de monsieur Dimanche ; mais le tout ensemble n’était pas digne de passer sous la plume de notre auteur, et l’on ne peut qu’applaudir au mot ingénieux de cette femme qui dit à Molière, votre figure de D. […] Voici cette scène très courte que Voltaire nous a donnée, après l’avoir vue écrite de la main de Molière, entre les mains du fils de l’un des amis de notre auteur.
Dans les Fâcheux, Moliere devoit peindre nécessairement plusieurs importuns, & soutenir l’attention du public par la variété autant que par la vérité de ses images ; il eût manqué son but si l’un de ses portraits eût été assez fort pour dominer sur les autres d’une façon sensible : aussi tous les caracteres qu’il introduit dans cette piece ont-ils à-peu-près la même force, la même valeur ; ce qui devoit être nécessairement, puisque l’Auteur les destine tous à la même chose : l’un ne doit pas faire plus qu’un autre, les coups qu’ils portent doivent donc être également frappés. […] Bobinet est un pédant de Précepteur qui ne sait point parler naturellement comme le reste des hommes, & qui ne voit rien au-delà de ses Auteurs classiques. […] Quel parti prend l’Auteur ?
Les Auteurs qui en ont parlé ne sont pas d’accord sur les dates de ces trois différentes représentations. […] Je n’entreprendrai pas de louer Moliere sur l’invention du projet de Caritidès ; je laisse ce soin à l’Auteur du Spectateur Anglois, il s’en acquitte mieux que je ne saurois faire, peut-être sans avoir eu dessein de donner des applaudissements à notre Comique : n’importe, les éloges ne sont pas moins pour lui. […] Je crois devoir faire remarquer en passant que l’Auteur Anglois, en imitant le placet du Fâcheux, lui donne une tournure un peu trop basse, & lui enleve en même temps toute la vigueur comique, même la morale, qui naît des prétentions ridicules de Caritidès adressant directement un placet au Roi, & se vantant d’un savoir aussi rare qu’éminent. […] Concluons donc, d’après l’Auteur Anglois, que Moliere en l’imaginant a fait la critique de tous les faiseurs de projets. […] Les Auteurs avoient donc quelque crédit dans ce temps-là.
Car elle n’était pas seulement faite, cette indignation, des griefs et des rancunes du comédien traqué et de l’auteur combattu. […] Jean du Ferrier, vicaire général de Rodez, de Narbonne et d’Albi, mort en 1685, l’auteur de Mémoires précieux sur le Jansénisme, en fut certainement. […] Or, en 1660-1661, si le directeur de la Compagnie du Saint-Sacrement est un sieur Gambard, fougueux auteur de l’Almanach de la déroute des Jansénistes, c’est M. de Morangis qui est supérieur. […] Notons que le confrère de Bernières-Louvigny voyez plus haut) est l’auteur du Chrétien intérieur. […] Le second, — et le principal, — auteur de la Relation de l’Ermitage.
On la représentoit encore cinq cents ans après la mort de son Auteur : ce qui doit paroître singulier, c’est qu’on la jouoit dans des temps de calamité, ou dans les fêtes consacrées à Jupiter. […] Soyons aveuglément de son avis, quand il nous dictera, d’après Horace, des loix poétiques ; mais gardons-nous de décider du mérite d’un Auteur dramatique sur son jugement ; nous mépriserions Quinault, &, toute comparaison faite, l’Auteur d’Armide & de la Mere coquette vaut peut-être bien le Satyrique François. […] Jupiter, chez l’un & l’autre Auteur, vient imposer silence au mari qui fait tapage devant sa porte. […] Il m’est bien aisé de prouver le contraire en rapportant une scene dans laquelle les deux Auteurs ont suivi le même plan & les mêmes idées. […] « Ceux qui ont dit que Moliere a imité son prologue de Lucien, ne savent pas la différence qui est entre une imitation & la ressemblance très éloignée de l’excellent dialogue de la Nuit & de Mercure dans Moliere, avec le petit dialogue de Mercure & d’Apollon dans Lucien ; il n’y a pas une plaisanterie, pas un seul mot que Moliere doive à cet Auteur Grec. » Il faut être juste : si nous avouons que Moliere fut heureux de trouver un beau sujet, travaillé déja par plusieurs Auteurs ; convenons aussi qu’il a vu bien mieux qu’eux & l’ordonnance générale & les détails.
Le seul auteur de ce siècle, que notre cerveau puisse absorber sans fatigue, est Alexandre Dumas. […] Un auteur qui ne veut pas tomber à tous moments dans le genre officiel doit garder l’anonime. […] C’est peut-être un de ces traits pour lesquels Bourdaloue blâme l’auteur. […] Il n’y a ni caractères ni événemens qui soutiennent l’auteur. […] L’habit noir une habitude du siècle de l’auteur.
Grimaret, Auteur d’une vie de Moliere, dit que Pourceaugnac fut fait à l’occasion d’un Gentilhomme Limousin, qui, un jour de spectacle, & dans une querelle qu’il eut sur le théâtre avec les Comédiens, étala une partie du ridicule dont il étoit chargé. […] Il joue autant bien qu’il se peut Ce Marquis de nouvelle fonte, Dont par hasard, à ce qu’on conte, L’original est à Paris : En colere autant que surpris De s’y voir dépeint de la sorte, Il jure, il tempête & s’emporte, Et veut faire ajourner l’Auteur En réparation d’honneur, Tant pour lui que pour sa famille, Laquelle en Pourceaugnacs fourmille. […] De toutes les imitations, celles qu’on fait d’après la nature même sont les meilleures & les plus flatteuses pour l’Auteur ; mais dans celle-ci Moliere s’est borné sans doute à copier l’habit ou l’allure de son Limousin, puisque tout ce qui arrive au héros de la piece est imité de deux autres comédies, & d’un roman de Scarron.
Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène1, est connu dans la république des lettres par une Histoire des révolutions de la ville et du royaume de Naples 2, où lui-même avait joué un très grand rôle, en sorte que cet ouvrage a l’intérêt qu’excite toujours un auteur qui parle des événements dont il a été le témoin, et auxquels il a pris part. […] Il n’y a pas jusqu’au Nobiliaire du comté Vénaissin 32, dont l’auteur, travaillant sur les Mémoires fournis par la famille de Modène, dit (en 1750) que la fille de M. de Modène a épousé Molière. […] Les points placés avant le mot Bejard, font voir que ce qui précède était une simple note en marge, et que le manuscrit portait : « Le baron de Modène eut de la nommée Bejard, comédienne de la troupe de Molière, une fille naturelle que celui-ci épousa (Guérin, femme de). » Le texte ainsi rétabli, par une simple transposition facile à comprendre pour, un manuscrit dont l’auteur n’est pas l’éditeur, prouve que la tradition n’a pas varié, qu’elle est universelle, et ne peut être détruite par un acte que toutes les parties ont eu intérêt à falsifier, comme tant d’autres que nous connaissons. […] Auger n’a pas cru devoir les examiner dans l’article Molière qu’il a composé pour ce même ouvrage ; mais il n’a sans doute qu’ajourné la question ; il pourra s’en occuper dans son édition des Œuvres de cet auteur, qui s’est rendu si intéressant dans les moindres détails de sa vie privée, et pour la postérité la plus reculée.
Et enfin l’auteur de Dom Juan converti en chrétien, et en chrétien plus parfait que Bossuet, c’est un peu fort ! […] Il dit cela avec fierté, avec orgueil, et ces auteurs de Paris dont il est fier d’être le confrère, je viens de vous les nommer ! […] » Et cependant, parmi tous les auteurs comiques, pas un ne l’a trouvée ! […] On admire Shakespeare et Goethe, on se passionne pour Schiller, on ne joue assidûment que nos auteurs. […] Lettre aux deux apologistes de l’auteur des hérésies imaginaires.
Les choses étant ainsi, Molière put croire que ce serait un coup de maître de faire maltraiter les mauvais auteurs par Montausier sous le nom d’Alceste, de la même manière que Boileau et lui en usaient dans leurs ouvrages, c’est-à-dire de le montrer faisant la guerre au mauvais goût sans la faire aux personnes. C’était en effet un coup de maître pour Molière, de représenter Montausier, ce censeur énergique, sous les couleurs les plus nobles, et d’opposer son caractère même aux prétentions de bel esprit sans esprit, et le poète sans talent ; de le montrer intraitable pour un mauvais ouvrage, quelque honnête, quelque estimable que fut l’auteur, en respectant en lui l’homme de bien et de mérite ; précisément comme Racine et Boileau prétendaient en user avec Chapelain, Cottin et leurs semblables.
Mais cette conférence, qui remonte au 1er juin 1663, avait, aux yeux des contemporains, un tort considérable, celui d’être de l’auteur de la pièce, de M. de Molière lui-même. On trouva outrecuidant qu’un auteur attaqué se défendit en personne, et, qui pis est, se défendît en poète comique, c’est-à-dire fit de ses critiques une comédie, et des plus vives. […] — Vous ne connaissez pas Dorimon, l’auteur de cette pièce de, l’an passé, l’École des Cocus ? […] Les auteurs s’indignent au nom des règles, les dévots au nom de la morale ; les uns invoquent Aristote, les autres citent les Pères de l’Église, et le traité des spectacles de saint Cyprien, et la première catéchère mystagogique de saint Cyrille. […] ajoutant ainsi deux syllabes à son vers et estropiant son auteur.
Mais leur sermonnaire n’est pas plus responsable de leur chute que l’auteur dramatique. […] Larroumet, auteur d’un livre sur Marivaux, qui a été couronné par l’Académie française. […] L’auteur n’a pas même pris la peine de le dire. […] Ils trouveront que l’auteur se moque deux avec ces puérilités et ces minuties. […] Il suit docilement l’auteur qui le mène.
L’Auteur Italien fait trouver par Arlequin, dans l’appartement de la Princesse, une manchette d’homme qui alarme le Roi. […] L’Auteur auroit dû lui sauver cette maladresse. […] J’en doute, puisqu’il emploie dans plusieurs endroits les termes mêmes de l’Auteur Italien ; cependant je ne risquerai point ma décision, parceque j’ai cherché inutilement la piece espagnole. Quoi qu’il en soit, Moliere n’en a pas moins tort : imiter n’est pas copier ; c’est accommoder un ouvrage étranger aux mœurs, aux usages, au goût de son pays : par conséquent Moliere devoit imiter l’Auteur Espagnol de façon à rendre sa piece aussi propre à son théâtre que l’Auteur Italien l’a rendu propre au sien. […] Mais un Auteur est-il toujours secondé par les comédiens, même lorsqu’il veut leur rendre service ?
Le plus grave et le plus savant d’entr’eux, Bernier, auteur d’un abrégé de la philosophie de Gassendi, était surnommé le joli philosophe et faisait les délices de la société du Temple. […] De la traduction d’Hénault, il n’est resté que l’invocation à Vénus, l’auteur, avant de mourir l’ayant fait jeter au feu par scrupule religieux. […] Car assurément Molière ne veut pas se moquer de Montaigne et de Charron, qui étaient les auteurs favoris de Gassendi et sans doute aussi les siens, mais du scepticisme théorique et absolu par lequel Descartes se fraie hardiment et sûrement les voies à la certitude. […] « Molière, dit-il, n’était pas seulement bon acteur et excellent auteur, il avait toujours soin de cultiver la philosophie.
Voici comment les choses se passèrent, d’après l’auteur de la Fameuse comédienne. […] Racine, la troupe ne crut pas devoir les parts d’auteur audit M. […] Ne pouvant ainsi s’en prendre à l’auteur, la rage de l’abbé s’acharna du moins sur la pièce. […] Les menus détails y fourmillent, tant sur l’auteur que sur l’œuvre. […] L’auteur de Zèlinde continue avec la même platitude la curiosité du renseignement.
Riccoboni, qui rapporte cette imitation, loue Moliere d’avoir écarté du comique de la liste, l’outré & l’extravagant que l’Auteur Italien y avoit mis. […] Il est singulier que, de tous les Auteurs qui l’ont mise sur la scene, aucun n’ait imaginé d’en retrancher cette malheureuse apostrophe faite au Public, & qui vient si mal à propos lui enlever le plaisir de l’illusion, en l’avertissant qu’il est à la comédie. […] L’Auteur de l’Embarras des richesses s’est emparé avec succès de ce que Moliere a négligé. […] Nous ne saurions mieux le faire qu’en rapprochant premiérement ce qu’on a dit de l’un & de l’autre, pour prouver leur avarice ; secondement, ce qu’ils ont dit eux-mêmes, & ce qu’ils ont fait dans les diverses situations où les Auteurs les ont mis. […] Le même Auteur fait ordonner par son Avare qu’on écrive en lettres d’or cette sentence qui le charme : Il faut manger pour vivre, & non pas vivre pour manger.