Rien n’est plus naturel que votre changement : Je le vois sans douleur & sans étonnement.
Son esprit étant continuellement occupé, soit par son penchant naturel, soit par les réitérées sollicitations du cavalier, à chercher quelque expédient pour se voir, elle crut en avoir trouvé un.
Tous les vieillards de Molière sont des imbéciles qu’on fait bien de duper, la proie naturelle et légitime de leurs neveux.
La Magie naturelle, ou la Magie sans magie, en décembre 1678.
a On pourroit partager & distinguer les pieces de Moliere en trois classes ; la premiere seroit pour des genies superieurs & des Maîtres de l’Art ; la seconde, pour des personnes nées avec un goût naturel pour les bonnes choses, & qui ont la pratique du beau monde ; la troisiéme, pour la bonne Bourgeoisie & pour le Peuple : cependant on dira aussi en même tems que les personnes d’un genie superieur & du meilleur goût trouveront toûjours quelques beautez, jusques dans les Pieces qu’on pourroit mettre dans la troisiéme classe.
Est-il naturel que celui-là rompe en visière à un ancien ami aussi fortement qu’il fait dans cette conversation ?
Supposons présentement un comédien qui ait obtenu tous les dons naturels, & à qui l’art ait découvert tous les secrets dont nous venons de parler, il sera encore loin de la perfection, s’il ne connoît pas le méchanisme d’une piece, s’il ne sent, non seulement les détails, mais l’ensemble d’un drame.
Est-il naturel que des domestiques, affectés du malheur de leur maîtresse, & qu’un pere craignant pour les jours de sa fille, observent exactement les loix de la pantomime ?
Il est impossible d’avoir plus de naturel, plus de grâce, et d’introduire plus de nuances délicates et variées dans une situation qui, pour toute autre, aurait été monotone.
. — Dites cela tout bas, lui répondit Arlequin, parce que, si le roi le savait, il me congédierait avec ma troupe. » Dominique joignait l’étude à ses dispositions naturelles.
Elles étaient très naturelles.
les deux excellents naturels !
Voici quel est mon sentiment, & comme je raisonne : Celui qui est contraint de faire son devoir par la peur qu’il a du châtiment, prend garde à lui pendant qu’il appréhende d’être découvert : qu’on lui ôte cette crainte, il retourne incontinent à son naturel.
Sans doute, le sujet de, la pièce est heureux, les caractères sont d’un comique irrésistible, le dialogue est d’une vivacité naturelle, le style d’une pureté hardie : tout cela fait un plaisir extrême.
Je suppose pour un moment que l’amour soit un monstre comme le prétendent les amants dans un moment de dépit, les vieillards dans leur humeur chagrine ; il n’est pas pas naturel qu’une jeune beauté préfere le monstre des forêts à celui qui est civilisé, dont la griffe n’est rien moins que mortelle, & qu’elle peut enchaîner si facilement.
Enfin les voilà près, en se tuant, de finir cette piece : mais ce pere, dont le naturel est bon, n’a pas la cruauté de souffrir à ses yeux une si tragique aventure.
Il n’en aurait nul besoin, il ne faudrait ni fable, ni fiction, il suffirait d’un style droit, pur et naturel. » Quoiqu’elle n’ait rien dit de trop ici, il faut pourtant remarquer que homme à qui elle écrivait lui avait témoigné l’ambition d’être l’historien du roi.
Marie Hervé n’avait-elle pas déjà accepté d’être la marraine de l’autre enfant de Madeleine, ce qui indique une mère bien facile à vivre, puisque Madeleine ne mettait au monde que des enfants naturels ? […] Elle avait raison, mais on eut peur du comédien qui jouait les bretteurs d’après le naturel (La Rapière dans Le Dépit amoureux, le maître d’armes dans Le Bourgeois gentilhomme) et on n’osa pas réduire sa part de moitié. […] C’est qu’il jouait si bien ce rôle au naturel ! […] Il fut aimé pour sa gaieté, pour le naturel de son jeu, pour la vérité de son comique dans les rôles de paysan.
Bossuet, lui-même, n’a pas de plus vives peintures, quand il s’écrie : « Ne me dites rien des libertins ; je les connais ; tous les jours je les entends discourir, et je ne remarque dans tous leurs dis cours qu’une fausse capacité, ou, pour parler franchement, une vanité toute pure ; et pour fond, des passions indomptables, qui, de peur d’être réprimées par une trop grande autorité, attaquent l’autorité de la loi de Dieu, que, par une erreur naturelle à l’esprit humain, ils croient avoir renversé à force de le désirer. » Don Juan n’a jamais été mieux représenté que dans ces paroles ; il est bien dans le nombre de ces impies qui blasphèment ce qu’ils ignorent, qui se corrompent dans ce qu’ils savent. […] C’est le même bon sens, le même naturel, la même sagacité cachée sous l’enveloppe grossière ; c’est la même patience surtout. […] Un naturel un peu plus fort que le sien aurait déjà fait plus d’un pas, mais il ne faut pas l’engager à plus qu’elle ne saurait soutenir… » Certes, nous voilà bien loin de la hâte et de la précipitation de M. […] Le beau rôle appartient à ces deux jeunes filles qui se défendent avec leur amour, avec leur bon sens, avec leur honnêteté naturelle, et qui se sauvent, en fin de compte, des griffes de ce bandit.
Ils n’ont point connu qu’il doit servir à toutes sortes de Lecteurs, & que par cela même qu’il ne seroit fait que selon le goût des plus grands puristes33 il sortiroit de sa sphere naturelle.
Si le personnage se fait de sang froid une longue récapitulation de ce qu’il sait déja, la mal-adresse de l’Auteur perce ; l’exposition est mauvaise, parcequ’il n’est pas naturel qu’un homme se fasse confidence à lui-même d’une chose qu’il n’ignore pas : mais l’exposition est bonne, si les événements passés causent à ce même personnage assez de joie ou de chagrin pour que ses transports le forcent comme malgré lui à se les rappeller.
Dans cet acte l’Auteur peint au naturel l’ame de Henri IV, celle d’un Ministre digne de lui, & les cabales auxquelles les plus grands hommes sont exposés.
C’est la représentation naïve d’une action plaisante, où le Poète, sous l’apparence d’un arrangement facile et naturel, cache les combinaisons les plus profondes, fait marcher de front d’une manière comique le développement de son sujet et celui de ses caractères mis dans tout leur jour par leur mélange et par leur contraste avec les situations, promenant le spectateur de surprise en surprise, lui donnant beaucoup et lui promettant davantage, faisant servir chaque incident, quelquefois chaque mot, à nouer ou à dénouer, produisant avec un seul moyen plusieurs effets tous préparés et non prévus, jusqu’à ce qu’enfin le dénouement décèle par ses résultats une utilité morale, et laisse voir le Philosophe caché derrière le Poète.
La troupe de Molière, qui avait fait son apprentissage dans les provinces du Midi les plus fréquemment visitées par les comédiens d’au-delà des monts, où les populations avaient aussi pour l’improvisation un goût vif et naturel, était demeurée fidèle à ces libres divertissements dont les Italiens avaient, à Paris, le privilège presque exclusif.