Faut-il qu’une femme soit née à Paris pour être coquette ? […] Charles Riviere Dufresny, né à Paris en 1648.
Rapin1 n’ont que des valets pour les plaisants de leur théâtre ; et les plaisants du théâtre de Molière sont les marquis et les gens de qualité : les autres n’ont joué dans la comédie que la vie bourgeoise et commune ; et Molière a joué tout Paris et la Cour. […] Jusque-là nous n’avons encore trouvé rien de trop favorable à ceux qui nous vantent si fort la morale de M. de Molière, et qui publient hautement dans Paris, qu’il a corrigé plus de défauts à la Cour et à la ville lui seul que tous les prédicateurs ensemble.
Je ne savois pas qu’une des graces du mariage fût de mettre les hommes à l’abri des fourberies, & sur-tout à Paris. […] Comédie en un acte, en vers, de Joseph de la Font, né à Paris l’an 1686, mort dans la même ville le 20 Mars 1725.
1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 209 La première comédie que vit à Paris le célèbre Piron*, ce fut le Tartuffe de Molière ; son admiration alla jusqu’à l’extase.
Ce n’était plus une maladie localisée à la cour et à Paris ; elle envahissait la province, où elle était encore plus malséante en des personnes moins polies par l’usage et plus disposées à outrer les modes293. […] madame, depuis qu’elle a été deux mois à Paris294 ; sa bonne, son marmiton et son cuisinier deviennent un petit laquais, une demoiselle suivante et un écuyer ; son armoire, une garde-robe, et son grenier, un garde-meuble 295 ; « le petit voyage qu’elle a fait à Paris l’a ramenée dans Angoulême plus achevée qu’elle n’étoit ; l’approche de l’air de la cour a donné à son ridicule de nouveaux agréments, et sa sottise tous les jours ne fait que croître et embellir296 : » elle ne peut plus vivre sans avoir des soupirants ; il lui faut un M. […] « L’air précieux n’a pas seulement infecté Paris, il s’est aussi répandu dans les provinces. » Les Précieuses ridicules, sc.
Le 22 du même mois, il fut joué à Paris, avec la même division d’actes, mais probablement sans les accessoires de danse et de musique dont il était orné à la cour, et cette représentation fut suivie de vingt-six autres sans interruption. […] Enfin, les mules ou les chevaux pacifiques sur lesquels ils parcouraient les rues de Paris ; l’habit de forme et de couleur doctorale dont ils étaient sans cesse affublés ; le grec et le latin dont ils lardaient leurs moindres discours, tout leur donnait cette physionomie pédantesque, qui peut bien imprimer quelque respect à l’ignorante multitude, mais qui ne manque jamais d’exciter la risée des hommes éclairés. […] Tout Paris y va en foule, pour voir représenter les médecins de la cour, et principalement Esprit et Guenaut, avec des masques faits tout exprès. […] Dans la distribution des madrigaux que Benserade adressait aux nobles acteurs de son ballet, Molière eut pour sa part ce méchant quatrain : Le célèbre Molière est dans un grand éclat ; Son mérite est connu de Paris jusqu’à Rome.
Molière, dit-on, ne l’appelle Qu’une petite bagatelle, Mais cette bagatelle est d’un esprit si fin, Que s’il faut que je vous le die, L’estime qu’on en fait est une maladie Qui fait que dans Paris tout court au médecin.
La pièce ayant eu l’approbation de tout Paris, on l’envoya à la cour, qui était alors au voyage des Pyrénées, où elle fut très-bien reçue.
Elle est de Chapelle* : Puisqu’à Paris on dénie La terre après le trépas, À ceux qui, durant leur vie, Ont joué la comédie, Pourquoi ne jette-t-on pas Les bigots249 à la voirie ?
[35, p. 64] 1705, Grimarest, p. 116-120 Un jour Molière et Chapelle, revenant d’Auteuil à Paris par la rivière, disputaient sur une question philosophique ; un religieux, assis à côté d’eux, paraissait prendre beaucoup d’intérêt à leur dispute ; tantôt il les encourageait par un air d’applaudissement, tantôt il les enflammait par un air de doute et d’objection.
Coquille : Belcocq → Bellocq Bellocq, Pierre (Paris, 1646 – 1704) : lettré et poète, s’était lié d’amitié avec Molière, Racine et Boileau.
1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 347 La première représentation du Tartuffe fit un bruit étonnant dans Paris.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 559-560 Les hypocrites avaient été tellement irrités par le Tartuffe, que l’on fît courir dans Paris un livre abominable, que l’on mit sur le compte de Molière pour le perdre.
Giordano Bruno composa et fit imprimer à Paris, en 1582, une comédie intitulée Il Candelaio, comedia del Bruno Nolano, achademico di nulla achademia, detto il Fastidito, « le Chandelier (fabricant de chandelles), comédie de Bruno de Nola, académicien de nulle académie, surnommé le Dégoûté. » Avec cette épigraphe : In tristitia hilaris, in hilaritate tristis. […] À Paris, chez Pierre Menard, 1633. » Bruno explique lui-même qu’il y a dans sa pièce trois personnages principaux : Boniface, l’amoureux ridicule, l’alchimiste Bartolomeo, avare sordide, et Mamfurio, le pédant imbécile, « desquels, ajoute-t-il, le premier n’est pas non plus sans ladrerie ni imbécillité, le second n’est pas sans niaiserie ni ridicule, et le troisième n’est pas moins sordide que sot ».
Mais la grande innovation qu’il faut remarquer et qui nous oblige de fixer à cette date le point de départ d’une nouvelle période dans l’histoire de la comédie italienne à Paris, c’est que ces acteurs commencent alors à insérer dans leurs pièces des scènes en français, des chansons en français, ce qui amène peu à peu une transformation complète dans leur répertoire. […] Sa mort fut suivie d’une révolution dans les théâtres de Paris.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 213 Un bon bourgeois de Paris, vivant bien noblement, s’imagina que Molière l’avait pris pour l’original de son Cocu imaginaire.
Robinet283, dans sa lettre en vers du 23 novembre 1669, paraît appuyer cette anecdote lorsqu’il dit : Il joue autant bien qu’il se peut, Ce marquis de nouvelle fonte, Dont par hasard, à ce qu’on conte, L’original est à Paris.
Du Bos, ou Dubos Jean-baptiste, abbé (Beauvais 1670 – Paris 1742) : historien, critique et diplomate français.
L’homme en question se trouva si honoré de ce compliment, que, toutes affaires cessantes, il donna parole pour le lendemain ; et il courut tout Paris pour tirer vanité de la lecture de cette pièce.
Mauvillain, Jean-Armand de : docteur en médecine, doyen de la faculté de Paris en 1666, ami intime de Molière.
Moliere, né à Paris, fut, sans contredit, le plus grand Philosophe de son siecle.
ces admirables couplets d’une malice populaire qui se chantaient de Paris à Versailles. […] tel fut le cri de ralliement de tous les huissiers, recors et gens d’armes de Paris. […] Le peuple de Paris le trouvait un maître quelque peu dur. […] Il est sans cesse sur la route de Passy à Paris pour une lady qu’on ne voit pas. […] Cette comédie, c’est la rage de Paris.
De pélerins, dit-on, une troupe grossiere, En public à Paris, y monta la premiere, Et sottement zélée en sa simplicité, Joua les Saints, la Vierge, & Dieu, par charité. […] Il mourut à Paris le 9 Janvier 1757, à cent ans moins un mois deux jours.
La suite prouverait qu’alors les yeux de cette femme respectable furent dessillés sur les relations du roi avec madame de Montespan ; qu’elle fut épouvantée de l’idée d’avoir opposé de la résistance à un mari qu’elle croyait follement jaloux d’une femme irréprochable : il est du moins certain, par le témoignage de mademoiselle de Montpensier, par celui du duc de Saint-Simon, qu’à la suite de l’apparition qui eut lieu dans le passage de l’appartement de la reine, madame de Montausier rentra chez elle malade, ne sortit plus de sa chambre que pour quitter la cour et rentrer dans sa propre maison, à Paris, où elle languit, ne recevant qu’un petit nombre d’amis particuliers. […] Elle alla à son retour voir madame de Montausier qui était malade à Paris depuis longtemps : l’origine de son mal venait d’une peur qu’elle avait eue dans un passage derrière la chambre de la reine. » Mademoiselle continue à dissimuler que la véritable cause de la maladie de madame de Montausier fût la certitude acquise inopinément de la trahison dont la reine et elle avaient été les dupes, et la honte d’avoir inconsidérément protégé l’outrage fait à un mari malheureux.