/ 139
17. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

Mais un fat peint à Paris, ne ressemblera pas du tout à un fat de Londres ; cependant la fatuité, quoique plus rare chez certains peuples que parmi nous, est connue de toutes les nations policées. […] Cependant si j’osois risquer mon avis après celui de personnes aussi respectables, je dirois que dans tous les pays, chez tous les peuples, les hommes ont un culte ; qu’on y voit des dévots & des indévots, des crédules à l’excès, & des incrédules ; que les derniers, cherchant à profiter de la crédulité des autres, se couvrent du manteau révéré.

18. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Dans cette étude des mœurs d’un grand peuple, l’antiquité n’est guère représentée que par Homère et Théophraste, Aristophane, Plaute et Térence, et chez nous Molière et La Bruyère, et puis rien, sinon — tout en bas — des barbouilleurs : Rétif de La Bretonne et Mercier du Tableau de Paris ! […] C’est la loi universelle ; s’il est très vrai de dire que les idées font le tour du monde, et qu’elles aillent, de peuple en peuple et de siècle en siècle, cherchant leur vie jusqu’au jour où elles revêtent définitivement la forme lumineuse qui les fait éternelles, un temps arrive, beaucoup plus rapide, où dans un certain lointain, favorable à la poésie autant qu’à la réalité, les choses humaines vous apparaissent sous un jour tout nouveau. […] et peuple ! […] De cette Cité du peuple et de Dieu : dont le centre est partout, et la circonférence nulle part, La Bruyère passe à un autre pays, qui était quelque chose, au temps de La Bruyère, il passe ou plutôt il revient à la cour. […] cinquante ans plus tard, dans ce même palais de Versailles qui était la citadelle imprenable de cette royauté d’Asie, le peuple arrivait qui s’emparait du roi et de la reine de France, et qui les emportait eux, leur famille, et la couronne de tant de rois, pour tout briser sur un échafaud sanglant et sous la hache des bourreaux !

19. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Peuple cruel, même dans ses sympathies ! […] Toujours est-il que ces bouffonneries intraduisibles faisaient rire aux éclats le peuple d’Athènes. […] Aussi bien quand le peuple de France, ce peuple oisif, amoureux et goguenard, sur lequel a déteint Rabelais, et qui sait à fond la langue de Mathurin Regnier, devina qu’il ne s’était pas trompé, et qu’il avait frappé au bon coin pour avoir de la bonne comédie, le peuple fut heureux et bien fier. […] Molière… en l’aimant avec passion, tenait son peuple à distance. […] Le peuple de Paris le trouvait un maître quelque peu dur.

20. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Il y a un ridicule commun à tous les tems & à tous les Peuples, & un ridicule particulier à certains Siecles, & à certaines Nations. […] Il semble même qu’à l’égard de ces pensées, & de ces fines railleries à quoi tous les Siecles & tous les Peuples polis sont sensibles, il soit plus fécond qu’Aristophane, & que Terence. […] C’est par là que Moliere illustrant ses écrits Peut-être de son Art eût remporté le prix ; Si moins ami du peuple en ses doctes peintures, Il n’eût point fait souvent grimacer ses figures, Quitté pour le bouffon, l’agreable & le fin, Et sans honte à Terence allié Tabarin. […] Si nous ne representions que nos anciennes Pieces, me dit-il, notre Hôtel seroit peu frequenté, & je vous répons ce que Cinthio répondit autrefois à saint Evremont, que l’on verroit mourir de faim de bons Comediens avec des Comedies excellentes31. » Souvenons-nous que les frais des Comédiens sont grands, & que l’usage de la Comédie est de divertir le Peuple, aussi bien que le Sénat32. Il faut donc qu’elle soit proportionnée au goût du public, c’est-à-dire, qu’elle soit capable d’attirer beaucoup de monde ; car sans cela, ne fût-elle qu’un elixir de pensées rares, ingénieuses, fines au souverain point, elle ruïneroit les Acteurs, & ne serviroit de rien au peuple.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVII. Du titre des Pieces à caractere. » pp. 417-432

 Chez ce peuple tout est sublime ; Et chez nous il n’est rien d’utile ni de beau. […] Tout peuple a ses défauts, & tout peuple a son prix.

22. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Plaute, dans quelques-uns de ses prologues, sollicite pour les acteurs la bienveillance des Juges, la faveur du Peuple, tel que celui du Pseudole : dans les autres, il parle pour son intérêt, en exposant aux auditeurs le sujet de la piece ; c’est même sa méthode la plus ordinaire, & celle qu’il a mise en usage dans le prologue des Captifs, du Pænulus, des Menechmes, &c. […] La premiere fois qu’elle fut donnée au public, il arriva un malheur que notre poëte n’avoit jamais éprouvé : elle ne put être jouée, & on n’en put connoître les beautés, le peuple étant entiérement appliqué à regarder des danseurs de corde. […] Le peuple n’eut nul égard à la priere, le prologue ne lui en imposa pas. […] Le Roi Ling-coug mon maître avoit deux hommes auxquels il se fioit sans réserve ; l’un pour gouverner le peuple, c’est Tchao-tun ; l’autre pour gouverner l’armée, c’est moi.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

C’est toi qui me l’offris contre ce peuple impie ; Il lui donna la mort : qu’il me rende la vie : Semblable à ce rocher dont Moïse autrefois Vit jaillir un torrent sur ton peuple aux abois. […] Bazile, Roi de Pologne, apprend à Ulric son confident, que cette tour renferme Sigismond son fils unique, qu’il y fait garder depuis son enfance, pour prévenir les malheurs que le destin a prédits, si jamais ce jeune Prince, d’un naturel farouche, regnoit sur ses peuples. […] Depuis leur départ ces deux tyrans ayant été tués à la prise de Jaca, Don Raymond, qu’ils y tenoient prisonnier depuis six ans, apprend à ces peuples que Don Sanche, leur Prince, étoit vivant, & part aussi-tôt pour le chercher à Bubierça, où il apprend que le pêcheur, qui le croyoit son fils, l’avoit perdu depuis huit ans, & l’étoit allé chercher en Castille, sur quelques nouvelles qu’il en avoit eues par un soldat qui avoit servi sous lui contre les Maures.

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283

Ceux qui transplantent quelque art que ce soit d’un pays étranger dans leur patrie, en suivent d’abord la pratique de trop près, & ils font la méprise d’imiter chez eux les mêmes originaux que cet art est en habitude d’imiter dans les lieux où ils l’ont appris : mais l’expérience apprend bientôt à changer l’objet de l’imitation ; aussi les Poëtes Romains ne furent pas long-temps à connoître que leurs comédies plairoient davantage s’ils en mettoient la scene dans Rome, & s’ils y jouoient le peuple même qui devoit en juger. […] Il ne doit voir dans tout l’Univers que deux peuples, les hommes bons & les hommes méchants ; donner les vertus des uns pour exemple, faire la guerre aux vices des autres, mais toujours sans égard à la distance des lieux & aux circonstances qui les séparent de lui. […]  Crois-moi, Milord, j’ai parcouru le monde :  Je ne connois sur la machine ronde   Rien que deux peuples différents : Savoir, les hommes bons & les hommes méchants.

25. (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15

Si tu voyais les Arts, courtisans de Louis, Du faste de son règne esclaves éblouis, Demander leur salaire à son royal caprice, C’est le peuple à présent dont la main protectrice, De ses dignes élus sanctifiant les droits, Couronne les héros, les poètes, les rois. […] Tout un peuple ameuté, t’outrageant par ses cris, D’un cortège bruyant d’insulte et de mépris Poursuivit ton convoi ; maintenant, ô contraste !

26. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XII » pp. 100-108

La cour fit arrêter les magistrats les plus ardents de l’opposition ; le peuple se souleva. […] Les princes, les ambassadeurs, le parlement, le peuple, tout s’empressa à lui rendre hommage.

27. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

Le temps n’a pas vieilli les Français, et Paris Est encore aujourd’hui ce qu’il était jadis : Chez ce peuple léger, d’une humeur si commode, L’inconstance toujours est le vice à la mode ; Au moindre vent qui souffle aussitôt nous tournons ; Nous savons à propos, adroits caméléons, Prendre forme nouvelle, et changer de visage, De goûts, d’opinion, d’esprit et de langage ; Libres ou dans les fers, sans nous plaindre de rien, Optimistes prudents nous disons : tout est bien. […] Le Français, peuple roi, peuple amant de la gloire, Un moment descendu de son char de victoire, Retrouve dans les arts, doux enfants de la paix, Des lauriers que les pleurs n’arrosèrent jamais.

28. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

ne craignez rien, lui répondit un de ses amis ; l’homme qui veut rire se divertit de tout, le Courtisan, comme le Peuple. […] Mais le Peuple pour qui Molière avait eu intention de les faire, les vit en foule, et avec plaisir. […] Il n’y a pas le mot pour rire à tout cela pour l’homme de Cour, et pour le Peuple. […] Le jour qu’on le porta en terre il s’amassa une foule incroyable de Peuple devant sa porte. […] Le peuple ne cherchait que la farce, et négligeait ce qui était au-dessus de sa portée.

29. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Cet homme aime à parler au peuple : il n’en sortira jamais : il croit encore être sur son Theâtre de campagne. […] Il n’y a pas le mot pour rire à tout cela pour l’homme de Cour, & pour le peuple. […] Le peuple croit qu’il mourut à la premiere & même qu’on l’emporta mort du Théatre, ce qui est entierement faux. […] Le jour qu’on le porta en terre il s’amassa une foule incroyable de Peuple devant sa porte. […] Le Peuple ne cherchoit que la farce, & negligeoit ce qui étoit au dessus de sa portée.

30. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Le long règne de Mazarin avait été celui de la fausseté et de la débauche ; une cour dissolue, une noblesse intrigante, un clergé sans mœurs, une bourgeoisie sans lumières, un peuple fanatique, tel était l’état de la société. […] Organe du démon, il corrompt les mœurs, il tourne en ridicule le paradis et l’enfer, il décrie la dévotion sons le nom d’hypocrisie, il prend Dieu à partie et fait gloire de son impiété à la face de tout un peuple. […] Révolté de cette vile jonglerie, il va droit à l’aventurier, lui rappelle sa vie passée, et cherche à dissuader le peuple de sa stupide admiration. Montufar se permettant d’insulter le gentilhomme, celui-ci le frappe dans un mouvement de colère ; et aussitôt le peuple se soulève en criant au sacrilège. […] Vous vous êtes trompés, mes frères ; faites-moi le but de vos injures et de vos pierres, et tirez sur moi vos épées. » Cette conduite adroite de Montufar produit sur la multitude le même effet que la feinte humilité de Tartuffe sur Orgon ; l’engouement d’un peuple hébété redouble pour l’imposteur, et le trop véridique gentilhomme est obligé de se soustraire par la fuite à la vindicte publique.

31. (1871) Molière

Aussi bien, à l’appel de Sganarelle et d’Ariste, aux chansons de Valère, aux gaietés d’Isabelle, accourut un peuple entier de spectateurs contents. […] Il aidait l’une par l’autre ; il attirait son peuple à ses gaietés, pour lui imposer ses leçons. […] Ami du peuple, et favori du roi Louis XIV, on a poussé si loin la flatterie à son égard, que les courtisans vous raconteront que le roi fit déjeuner Molière à sa table, et le servit de sa main. […] cet ami du peuple aurait été bien malheureux, si quelqu’un lui eût prédit que ses restes mortels seraient insultés par ce peuple qu’il avait tant aimé.

32. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Ce petit peuple, bouffi d’ineptie et de mauvaises passions, qui déblatère et se démène contre la saine politique et contre l’ordre social, ces enfants qui insultent à la majesté paternelle, sont réellement en guerre contre le Divin et non contre son apparence. […] Bon citoyen, bon patriote, conservateur de l’ordre social et de la paix, il donne au peuple le spectacle hardi de sa corruption morale, de sa turbulence étourdie, de sa faiblesse crédule et de son imbécile confiance en ceux qui le perdent. […] Les peuples se rangeaient autour des hommes forts qui les avaient délivrés de la main de quelque géant ennemi ou de la griffe des bêtes féroces, et la bonne volonté de ces libérateurs puissants devenait leur loi. […] Ni les peuples, ni les rois ne sont libres. […] Et, ainsi, ces tableaux où respire encore le bien-être, une sérénité naïve, sont en réalité les derniers grands résultats que produit la poésie du peuple grec.

33. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

Et on ne peut douter que les âmes du peuple ne perdent, à force de se courber sous ce vent du plaisir, l’énergique élasticité nécessaire pour se redresser ensuite dans toute la rigueur du devoir. […] Je ne parle ni de vous, ni de moi, mais du peuple qui, depuis deux cents ans, vient tous les soirs remplir ce théâtre. Et quand je dis peuple, je ne dis pas populace : mais tout le public pour qui Molière écrivait, et dont l’immense majorité va toujours croissant, tandis que diminue le petit groupe des rêveurs qui usent le temps à penser.

34. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

On a dit que les conquêtes légitimes étaient celles des peuples parvenus à la civilisation sur les peuples encore barbares qu’ils font participer à leurs lumières et à leurs progrès.

35. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Des vers qui étaient entendus avec frémissement comme les blasphèmes d’un insensé contre les prêtres, Les prêtres ne sont pas ce qu’un vain peuple pense, Notre crédulité fait toute leur science. […] Mais renfermer l’espace accordé à une pièce de théâtre en du temps, en un lieu, c’est imposer une sujétion qui se conçoit mieux dans la littérature d’une nation alignée et symétrisée par des habitudes de respect que dans celle d’un peuple moins ordonné et à qui il prendrait de fréquents accès d’anarchie.

36. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Taine, sorti de l’école historique, prétend réduire toutes les facultés d’un artiste à une seule faculté maîtresse, toutes les facultés maîtresses de tous les artistes d’un même peuple à une grande faculté générale qui sera, par exemple, le génie oratoire pour Rome, enfin les divers génies des peuples issus d’une souche commune à l’unité de la race, et ainsi, d’abstraction en abstraction, il raréfie la critique littéraire.

37. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [88, p. 132] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 93-94 Molière eut, comme les premiers farceurs, l’objet d’amuser et de faire rire ; mais par des moyens moins libres, et moins éloignés de la vraie comédie. « Je suis comédien aussi bien qu’auteur, disait-il, il faut réjouir la cour et attirer le peuple, et je suis quelquefois réduit à consulter l’intérêt de mes acteurs aussi bien que ma propre gloire. »

38. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

La 10e entrée : Réunion du Carnaval et des peuples qui forment cette mascarade, Corrigeons de l’hiver la rigueur naturelle... […]  »... pendant que l’avocat bredouilleur dit : « Tous les peuples... […] Tous les peuples policés .Et bien sensés... […] Tous les peuples policés Et sensés Etc....

39. (1739) Vie de Molière

Il eut un grand succès sur ce théâtre irrégulier ; on ne se révolta point contre le monstrueux assemblage de bouffonnerie et de religion, de plaisanterie et d’horreur, ni contre les prodiges extravagants qui font le sujet de cette pièce : une statue qui marche et qui parle, et les flammes de l’enfer qui engloutissent un débauché sur le théâtre d’Arlequin, ne soulevèrent point les esprits : soit qu’en effet il y ait dans cette pièce quelque intérêt, soit que le jeu des comédiens l’embellit ; soit plutôt que le peuple, à qui Le Festin de Pierre plaît beaucoup plus qu’aux honnêtes gens, aime cette espèce de merveilleux. […] Molière ayant suspendu son chef-d’œuvre du Misanthrope, le rendit quelque temps après au public, accompagné du Médecin malgré lui, farce très gaie et très bouffonne, et dont le peuple grossier avait besoin ; à peu près comme à l’opéra, après une musique noble et savante, on entend avec plaisir ces petits airs qui ont par eux-mêmes peu de mérite, mais que tout le monde retient aisément. […] Loin d’examiner sévèrement cette farce, les gens de bon goût reprochèrent à l’auteur d’avilir trop souvent son génie à des ouvrages frivoles qui ne méritaient pas d’examen ; mais Molière leur répondait qu’il était comédien aussi bien qu’auteur, qu’il fallait réjouir la cour et attirer le peuple, et qu’il était réduit à consulter l’intérêt de ses acteurs aussi bien que sa propre gloire. […] On pourrait répondre à ce grand critique que Molière n’a point allié Térence avec Tabarin dans ses vraies comédies, où il surpasse Térence : que s’il a déféré au goût du peuple, c’est dans ses farces, dont le seul titre annonce du bas comique ; et que ce bas comique était nécessaire pour soutenir sa troupe. […] Cette comédie, qui est mise par les connaisseurs dans le rang du Tartuffe et du Misanthrope, attaquait un ridicule qui ne semblait propre à réjouir ni le peuple, ni la cour, à qui ce ridicule paraissait être également étranger.

/ 139