Ce n’est pas Elmire qui l’aurait contrariée : Elmire écoute la mère de son mari, on le voit bien dans la scène de Molière, et la laisse pérorer sans lui répondre. […] Deux enfants malheureux d’un infidèle père, Joindront leur faible voix à celle de leur mère, Et ces deux innocents auront bien le crédit De vous persuader tout ce qu’elle vous dit. […] LA NOURRICE Votre bien-aimé parle en loyal gentilhomme, et courtois, et affable et gracieux, et, j’ose le dire, vertueux… Où est votre mère ? JULIETTE Où est ma mère ? […] Votre bien-aimé parle en gentilhomme loyal ; où est votre mère ?
Écoutez Agrippine : Moi, femme, fille, sœur et mère de vos maîtres !
Elle en avait besoin dans l’exercice de son office de gouvernante, pour conserver la liberté de se retirer et en trouver un prétexte dans ses devoirs religieux, si la mère des enfants qu’elle allait élever lui rendait la vie désagréable, et que le roi ne la dédommageât point de ses disgrâces.
Heureusement que la dame veuve était une noble et honnête dame, et que sa fille était la digne fille de sa mère, et qu’elles étaient à l’abri, l’une et l’autre, de ces poursuites amoureuses. […] Plus tard, et dans la même maison, le fils aîné, l’héritier de ce grand titre gagné sur tous les champs de bataille de l’Empereur devait suivre sa mère infortunée ! […] Ce n’est pas celle-là dont la mère a battu les épaules ou comprimé la poitrine ! Ce n’est pas celle-là à qui sa mère coupe les vivres, pour en faire un véritable roseau ! […] La jeune fille est mère, la mère est grand-mère, la coquette est dévote, la dévote est morte en odeur de sainteté.
et les mères, accoutumées à conduire leurs filles au spectacle, reconnaissent-elles l’Isabelle de Molière, cette jeune personne honnête, intéressante, que la crainte d’être à jamais malheureuse force à une démarche qu’elle se reproche ? […] L’intrigue. — Bonne si le plaisant de cour ne se contentait pas de combattre l’astrologue, seulement par ses discours ; bonne surtout, si l’astrologue, en amenant avec emphase la fausse divinité qui ordonne à la princesse mère de prendre pour gendre son libérateur, imaginait en même temps un moyen pour que le choix tombât sur l’amant qu’il protège, et si l’adresse de Clitidas tournait à l’avantage de l’amant aimé les ruses de l’astrologue ; mais point du tout, c’est le hasard seul qui expose la princesse mère à la fureur d’un sanglier, c’est le hasard seul qui amène Sostrate pour le combattre, et mériter par là d’être uni à ce qu’il aime ; par conséquent, la catastrophe n’étant nullement amenée par l’intrigant, ne peut satisfaire entièrement le spectateur. […] bien, puisque, sans m’écouter, Vos sentiments brutaux veulent se contenter, Puisque pour vous réduire à des ardeurs fidèles, Il faut des nœuds de chair, des chaînes corporelles ; Si ma mère le veut, je résous mon esprit À consentir pour vous à ce dont il s’agit. […] Pour nous préparer au dépit qu’elle éprouvera, lorsqu’elle se verra sacrifiée, lorsqu’elle s’en plaindra à sa mère, et que celle-ci lui répondra : Ce ne sera pas vous que je leur sacrifie, Et vous avez l’appui de la philosophie. […] « Madame de Villarceaux, jalouse des soins que son mari rendait à Ninon, avait un jour beaucoup de monde chez elle ; on désira de voir son fils ; il parut avec son précepteur ; on le fit babiller, et l’on ne manqua pas de louer son esprit : la mère, pour mieux justifier les éloges, pria le précepteur d’interroger son élève sur les dernières choses qu’il avait apprises.
« La Folle supposée (La Finta Pazza) ouvrage du célèbre Giulio Strozzi, très illustre poète italien, qui se doit représenter par la grande troupe royale des comédiens italiens entretenus par Sa Majesté dans le Petit-Bourbon, par le commandement de la Reine mère du roi Très Chrétien (Louis XIV).
Ce dessous de carte est que, malgré les apparences d’amitié qui, aux yeux du public, unissent mesdames de Montespan et de Maintenon, elles se détestent depuis près de deux ans ; « que la première est révoltée de l’orgueil de la seconde, qui veut bien être au père, point à la mère » ; et qui a bien d’autres torts.
Quand il mourut, ce fils, l’objet de tant d’amour, Au destin de qui, même avant qu’il vint au jour, Le testament d’un oncle abondant en richesses D’un soin particulier avait fait des largesses, Et que sa mère fit un secret de sa mort, De son époux absent redoutant le transport, S’il voyait chez un autre aller tout l’héritage Dont sa maison tirait un si grand avantage ; Quand, dis-je, etc. […] Ainsi, dans nos desseins l’une à l’autre contraire, Nous saurons toutes deux imiter notre mère ; Vous, du côté de l’âme et des nobles désirs, Moi, du côté des sens et des grossiers plaisirs ; Vous, aux productions d’esprit et de lumière, Moi, dans celles, ma sœur, qui sont de la matière25. […] En 1664, cela ne pouvait s’appliquer à rien ni à personne ; personne n’assassinait avec un fer sacré ; la seule persécution religieuse était l’ordonnance presque anodine par laquelle l’archevêque de Paris avait condamné les mères du Port-Royal ; en 1664, tout cela n’avait pas d’application ; — tout cela était d’une vérité épouvantable en 1700 : Molière était mort depuis vingt-huit ans. […] Je vais prendre le plus universel des sentiments, l’amour maternel ; en apparence, rien de plus uniforme que cet amour dans les êtres créés, puisque les êtres les plus violents en connaissent toutes les tendresses, et que les êtres les plus doux peuvent en connaître toutes les violences, toutes les colères : voilà bien un sentiment qui paraît toujours uniforme : eh bien, prenez une mère spartiate, et une mère française, allemande, anglaise, — une mère moderne, qu’est-ce qu’elles auront de commun ? […] Ç’a été Ève, notre mère commune, réduite à supporter si longtemps la vie sans avoir auprès d’elle aucune de ses pareilles de qui elle pût médire.
Notice historique et littéraire sur Les Amants magnifiques Dans l’avant-propos qui précède la comédie des Amants magnifiques, on lit ces mots : « Sa Majesté a choisi pour sujet deux princes rivaux qui, dans le champêtre séjour de la vallée de Tempé, où l’on doit célébrer la fête des Jeux Pythiens, régalent à l’envie une jeune princesse et sa mère, de toutes les galanteries dont ils se peuvent aviser. » Ainsi, Louis XIV qui, jusque-là, s’était contenté de protéger, d’applaudir, de récompenser les ouvrages de Molière, cette fois s’associe au poète, et se met, pour ainsi dire, de moitié avec lui dans la composition d’une comédie. […] Tous deux avaient eu naguère leurs modèles dans le lieu même où on les voyait figurer : l’un rappelait ce fameux L’Angéli, dont le grand Condé avait fait présent à Louis XIV ; l’autre faisait souvenir de ce non moins fameux Bautru, dont les bons mots facétieux avaient souvent égayé l’enfance du monarque, à la cour de sa mère.
Et la façon dont Louis XIV, s’émancipant de son confesseur et de sa mère, se vengeait sur les dames d’honneur trop rigides des verrous opposés à ses amourettes, semblait présager que le futur souverain malmènerait les « austères » et les « hypocrites. » — Dans le monde, qui devenait assez fier et bruyant, des « beaux esprits, » même impatiente hostilité se marquait contre les influences religieuses militantes. […] La Reine mère a beau continuer, jusqu’à sa mort, — arrivée en 1660, — de témoigner aux croyans pieux une faveur que, du reste, même au temps de sa mondanité, elle leur avait toujours marquée.
; Orgon Et je verrois mourir frère, enfants, mère, et femme, Que je m’en soucierois autant que de cela. […] Deuxième situation : La mère, femme de la cour avec les principes de la maréchale de Luxembourg (quand Boufflers parut à la cour), et portant sa fille qui est vertueuse et qui hésite, à prendre un amant en lui demandant si elle a pris ses manières de penser là dans la noble famille de son mari, en se moquant de ses petits scrupules bourgeois. […] [Acte premier, scène III] Scène III George Dandin (seul) Il me faut, de ce pas, aller faire mes plaintes au père et à la mère, et les rendre témoins, à telle fin que de raison, des sujets de chagrin et de ressentiments que leur fille me donne. […] [Acte premier, scène IX] Scène IX George Dandin (seul) Allons, il s’agit seulement de désabuser le père et la mère ; et je pourrai trouver peut-être quelque moyen d’y réussir. […] [Acte III, scène première] ACTE IIIScène première Philaminte, Armande, Bélise, Trissotin, Lépine Philaminte Pour me le rendre cher, il suffit de son père Trissotin Votre approbation lui peut servir de mère.
Le ridicule entêtement qu’une mère, que la lecture a gâtée, fait voir pour ce M. […] « [*]Le roi, qui ne veut que des choses extraordinaires dans tout ce qu’il entreprend, s’est proposé de donner à sa cour un divertissement qui fut composé de tous ceux que le théâtre peut fournir ; et pour embrasser cette vaste idée, et enchaîner ensemble tant de choses diverses, Sa Majesté, a choisi pour sujet deux princes qui, dans le champêtre séjour de la vallée de Tempé, où l’on doit célébrer la fête des jeux Pythiens, régalent à l’envi une jeune princesse et sa mère de toutes les galanteries dont ils se peuvent aviser. » [*].
C’était déjà, d’ailleurs, flatter délicatement l’orgueil des deux princesses, dont l’une était la mère et l’autre la femme de Louis XIV, que de prendre pour modèle un des meilleurs ouvrages d’un des poètes les plus estimés de leur nation.
Voyez-vous cette maison honnête qu’il a désunie81, dont il a aveuglé l’aïeule82, ébloui le père83, fait maudire et chasser le fils84, désolé la fille85, insulté la mère par la déclaration de son lubrique amour86 ?
J’ai entendu Hamlet dire : Ma mère en épouse un autre au bout d’un mois, un autre qui n’approche pas plus de lui qu’un satyre d’Apollon. […] La nature, méchante mère, t’avait prodigué « tout ce qui constitue le mauvais critique ». […] Si ma mère le veut, je résous mon esprit / À consentir pour vous à ce dont il s’agit.
Il était fils et petit-fils de valets de chambre-tapissiers du roi ; sa mère, fille aussi de tapissiersa, s’appelait N… Boutet ; il passa quatorze années dans la maison paternelleb, et l’on ne songea qu’à lui donner une éducation conforme à son état ; la famille, qui le destinait à la charge de son père, en obtint pour lui la survivance, mais la complaisance qu’avait eu son grand-pèrec de le mener souvent à l’Hôtel de Bourgogne ayant déjà commencé à développer en lui le goût naturel qu’il avait pour les spectacles, il conçut un dessein fort opposé aux vues de ses parents ; il demanda instamment, et on lui accorda avec peine, la permission d’aller faire ses études au collège de Clermont. […] Molière s’est imaginé avec raison qu’il ferait sentir par là que si Cléante avait eu en effet des sentiments contraires à son devoir, bien loin de venir apprendre à son père que la cassette était retrouvée, il l’eût gardée avec soin, ou qu’il lui eût demandé le bien de sa mère que celui-ci ne pouvait lui refuser. […] Leur mère, Madame Pernelle 3, Est une fringante femelle, Et s’acquitte ma foi des mieux, De son rôle facétieux. […] On disait que Molière, qui était amoureux de Mlle Béjart, avait épousé sa propre fille, mais elle était née en Languedoc avant qu’il eût fait connaissance avec sa mère.
Les mères, les maris me prendront aux cheveux Pour dix ou douze contes bleus !
Pendant que cette nouvelle troupe se faisait valoir, le petit Baron était en pension à Villejuif ; et un oncle et une tante, ses tuteurs, avaient déjà mangé la plus grande et la meilleure partie du bien que sa mère lui avait laissé5, et lui en restant peu qu’ils pussent consommer, ils commençaient à être embarrassés de sa personne. […] Molière n’eut qu’une fille dont l’éducation fut négligée par sa mère.
S’il a mis sur la Scène des intrigues avec de jeunes personnes, c’est qu’alors on s’adressait à elles plutôt qu’à leurs mères, qui avaient rarement la prétention d’être les sœurs aînées de leurs filles.
J’en ai tant vu de ces orphelins du divorcé, qui cherchent en vain un foyer où réchauffer leur cœur, — car. ils ne sont plus chez eux, ni dans la maison du père, ni dans la maison de la mère.
Vous voilà, vous, par exemple, vous êtes là : est-ce que vous vous êtes fait tout seul, et n’a-t-il pas fallu que votre père ait engrossé votre mère pour vous faire ?
Encourager un amour qu’elle ne partage pas ne sera jamais pour une femme un rôle moral, un rôle d’accord avec la dignité d’épouse et de mère.
Et cet appel à la piété de la reine-mère que la cabale représente comme indignée de l’audace sacrilège de Molière, et comme souffrant en secret de l’appui que lui accorde le prince ; ce calcul perfide qui montre le fils en opposition avec la mère, qui reproche à l’un une complaisance coupable aux yeux du ciel et des hommes, qui représente l’autre faisant vainement entendre une voix fervente et pieuse, et obligée d’étouffer les scrupules de sa conscience, n’achèvent-ils pas de dévoiler la méchanceté atroce et profonde de ces hypocrites qui enfoncent saintement le poignard dans les cœurs ? […] Montufar s’affuble d’une soutane, et fait passer l’une de ses compagnes pour sa mère, et l’autre pour sa sœur.