Schereizer ont beaucoup contribué à réveiller en Allemagne la sympathie pour le plus grand poète français. […] Molière ne nous appartiendra peut-être jamais tout à fait comme Shakespeare ; mais, précisément parce qu’il est le plus français des auteurs français, il appartient à l’humanité tout entière comme les deux poètes nationaux de l’Italie et de l’Espagne : Dante et Cervantes. […] À quelle hauteur s’élève le Don Juan français ! […] Mais imiter, mais vêtir à l’allemande, à l’espagnole ou à l’italienne la pensée française, c’était une autre espèce d’apostasie. […] Cette opinion humouristique de l’acteur anglais vaut bien celle d’un critique allemand ou français.
Quand il fut question d’y mettre une inscription, quelqu’un proposa d’écrire : Molière, de l’académie française, après sa mort ; mais on préféra ce vers de Saurin234 : Rien ne manque à sa gloire, il manquait à la nôtre. […] Houdon, Jean Antoine (20 mars 1741 – 15 juillet 1828) : sculpteur français. […] Malgré l’échec d’une comédie en 1743, puis d’une tragédie en 1752, il persévère et obtint le succès en 1760, et en 1761, il succède à Du Resnel à l’Académie française.
« Quoi, disait-il, des symboles mythologiques à des chrétiens, des inscriptions latines à des Français ! […] L’Académie française prit l’initiative. […] Enfin un autre buste de Molière décore le foyer de la Comédie française. […] La première statue élevée à Molière, l’a été par l’Académie française ; mais, ainsi qu’on a pu le voir dans la notice de M. […] Regnier, digne interprète de Molière et sociétaire du théâtre Français.
Nous ne parlons pas, bien entendu, de la Cantilène de Sainte-Eulalie, qui, après le serment de Strasbourg, est le premier monument connu de la langue française. […] Metz était alors, ville impériale libre ; mais déjà son cœur était français, et il n’a pas cessé de l’être. […] Le XVe siècle fut peut-être l’âge le plus critique de la langue française. […] La comédie française ne compte pas, je crois, une seconde scène comme celle-là. […] Pingaud, transféré de la chaire du Littérature, française dans la chaire d’Histoire et de Géographie.
Un monument s’élèvera donc pour apprendre à la postérité que, blessés de l’oubli de la nation française, de l’indifférence des Parisiens, qui ont déjà pourtant une rue Molière, un passage Molière, deux cents établissemens Molière, les comédiens français ont consacré un monument de 15,000 francs à la mémoire de Molière. […] Il y avait cependant un moyen de rattacher affectueusement l’attention du siècle au projet de MM. les comédiens français. […] — Si les comédiens français avaient ainsi intéressé au souvenir de Molière, peut-être aurait-on répondu à l’appel d’une souscription destinée à transformer en monument la maison de la rue Richelieu. […] Ce genre si facile, si naturel aux Français ?
La troupe italienne était-elle donc autorisée à jouer de véritables pièces françaises, entièrement françaises ? […] Motteux, un Français réfugié à Londres à cause de la révocation de l’Édit de Nantes, et est rempli d’obscénités. […] De là vient l’allusion à un Arlequin français et à un eunuque italien. […] Le second acte est une traduction de Sganarelle, joué par des acteurs français imaginaires, qui baragouinent un jargon moitié français, moitié anglais. […] REVILLOUT, Professeur de littérature française à la Faculté des Lettres de Montpellier.
Baron, ou plutôt, à ce que l’on croit, le père La Rue sous son nom, transporta sur la scène française la meilleure pièce de Térence, l’Andrienne. […] Arrivé dans la capitale, il sentit ce qui lui manquait, et s’appliqua sérieusement à s’instruire au moins dans la langue française. […] Il fut accompagné dans ce voyage par deux gentilshommes français qui avaient voyagé en Asie, nommés, l’un Fercourt, et l’autre Corberon. […] Regnard avait essayé son talent pendant dix ans sur le théâtre italien ; il fit environ une douzaine de pièces, moitié italiennes, moitié françaises, tantôt seul, tantôt en société avec Dufrény. […] On peut remarquer que les Français, nation en général plus pensante que les Italiens et les Grecs, sont les seuls qui aient établi la bonne comédie sur une base de philosophie morale.
La scène italienne est bouffonne, puisqu’Arlequin confie même à son cheval les secrets de son maître ; la française est du meilleur comique. […] La pièce italienne mérite de préférence que nous la mettions en comparaison avec la française. […] Mais le cadeau était tout à fait étranger au costume français. […] Quels sont, va-t-on me demander, les traits dignes d’être distingués dans l’ouvrage français ? […] La pièce française parut sur le théâtre du Palais-Royal, au commencement de janvier, et son succès ne fut pas contesté.
Molière était désigné pour remplir la première place vacante à l’Académie française ; la compagnie s’était arrangée au sujet de sa profession. […] Il prétendait que le prologue de Plaute vaut mieux que celui du comique français. […] Le poète français embrasse un objet plus étendu et plus utile. […] C’est le jugement qu’en fait Mlle Le Fèbvre (Mme Dacier), qui l’a traduite en français avec d’excellentes notes. […] Combien de choses n’a-t-il pas fallu retrancher de la comédie de Plaute, qui n’eussent point réussi sur le théâtre français ?
Molière appartient avant tout à la tradition française. […] L’action dramatique ne paraît pas avoir été très naturelle à l’esprit français qui a toujours été fort enclin aux discours. […] Jusqu’à la mort de Molière et au-delà, Français et Italiens se firent concurrence, s’imitèrent, s’empruntèrent réciproquement ce qu’ils avaient de meilleur, rivalisèrent dans les fêtes de cour, où ils étaient fréquemment réunis et mis en présence.
Avant d’entrer dans ce brillant avenir, je crois à propos de dire avec quelque précision quel était en 1660 l’état de la langue et de la littérature française. […] De notre temps (de notre temps qui, selon les uns fait époque, et selon les autres lacune dans la littérature française) on pense que les genres en se démêlant se sont appauvris, que les tons en se soutenant se sont affaiblis. […] La littérature anglaise n’a jamais présenté cette séparation des styles qui a été si rigoureusement observée en France, parce qu’elle n’a jamais connu comme les Français ce quadruple culte des prêtres, des grands, des rois et des femmes. […] « L’on est, dit-il, esclave de la construction ; l’on a enrichi la langue de nouveaux mots, secoué le joug du latinisme, et réduit le style à la phrase purement française.
C’était le centre de la vraie préciosité définie par Huet une galanterie honnête dans le sens qu’on donne au mot galant homme 282 ; » c’était, en un mot, l’Académie française, avec les femmes de plus et les pédants de moins283. […] Harpin pour lui offrir des vers de quinze syllabes et des poires de bon chrétien, pour jouer tour à tour l’amant langoureux et l’amant emporté 297 ; le beau style lui a si bien tourné la tête qu’elle ne sait plus parler français, excepté quand le naturel revient au galop 298 avec son vocabulaire trop peu précieux 299. […] Nisard, Histoire de la Littérature française, liv. […] Nisard, Histoire de la Littérature française, liv. […] Nisard, Histoire de la Littérature française, liv.
La Nation française, naturellement portée à ce genre d’esprit, s’y prêta, le goûta, et lui donna par son approbation le moyen de s’emparer en peu de temps de la scène. […] Racine, qui fut le dernier ouvrage que cet illustre auteur donna au théâtre français, le genre tragique éprouva un changement encore plus marqué que le genre comique. […] Quinault composa les paroles françaises, qui furent mises en musique par Lully. […] Charpentier, de l’Académie française, qui parle2. […] [Note marginale] Histoire de l’Académie française, tome II, p. 185.
Les Français rougiront un jour De leur peu de reconnaissance. […] Il n’y avait alors de bonne comédie au théâtre français que le Menteur. […] Jamais pièce française n’a été maniée par un de nos poëtes, quelque méchant qu’il fût, qu’elle n’ait été rendue meilleure. […] On ne croyait pas alors que les Français pussent jamais soutenir trois heures de musique, et qu’une tragédie toute chantée pût réussir. […] Depuis lui, le théâtre français s’est soutenu, et même a été asservi à des lois de décence plus rigoureuses que du temps de Molière.
Un autre littérateur, qui ne connaît point de rival dans les succès de l’esprit, et qui ne s’est pas moins illustré dans nos débats politiques que sur la scène française, M. […] Voyez-le donnant au jeune Baron des leçons de son art, et lui révélant peut-être les secrets qui en firent depuis un des plus grands comédiens dont s’honore la scène française. […] Mais, ayant eu le malheur de tuer un cocher sur la route de Fontainebleau, il fut obligé de se sauver, et se retira en Hollande, où il s’engagea dans une troupe française qui appartenait au prince d’Orange. […] Chapuzeau et les frères Parfaict (dans leur Histoire du Théâtre français) lui rendent à cet égard le témoignage le plus flatteur. […] Madame Molière était excellente comédienne ; elle avait une voix charmante, chantait avec beaucoup de goût le français et l’italien.
(Dictionnaire de l’Académie Française, 1694). […] (Dictionnaire de l’Académie françaises, troisième édition, 1740)
Plusieurs fois réimprimée, en 1589, en 1632, cette pièce fut traduite en français sous ce titre : « Boniface et le Pédant, comédie en prose imitée de l’italien de Bruno Nolano. […] Le Mascarille des deux premières pièces du comique français avait donc, à l’origine des deux œuvres, porté les masques divers des deux zanni italiens, ce qui explique comment il se ressemble si peu à lui-même. […] Comme la Franceschina des Gelosi, elle rendrait des points aux Marinette et aux Dorine du théâtre français ; elle est surtout beaucoup moins sage que celles-ci. […] Rappelons en quelques mots où en était la scène française à la même époque.
L’Académie française a mis au concours cette question : « De la nécessité de concilier dans l’histoire critique des lettres le sentiment perfectionné du goût et les principes de la tradition avec les recherches érudites dites et l’intelligence historique du génie divers des peuples » ; et, bien que les concurrents aient évidemment peu de foi dans cette nécessité, puis que, d’année en année, le prix ne se décerne point, nous ne pouvons-nous empêcher d’admirer avec joie la foi de l’Académie elle-même dans cette nécessité non douteuse ; car, voyez ! […] Elle a si peur de n’être pas tout intelligence, de conserver la moindre apparence d’âme, de partialité, d’enthousiasme ; elle s’applique avec un dépouillement si entier, si farouche, à se faire toute à tous, à être anglaise avec les Anglais, allemande avec les Allemands, française avec les Français, qu’elle méconnaît une chose : c’est que les Anglais, les Allemands, les Français sont des hommes, et que dans Molière, dans Shakespeare, dans tous les grands poètes il y a, sous les différences de temps et de lieux, un pathétique capable de faire battre toute poitrine humaine, sans distinction de nationalités.
Bazin, « se serait avisé de reconnaître dans -Oronte, dans ce faquin de qualité tout au plus, qui prétend que le ni en use honnêtement avec lui, le duc de Saint-Aignan (Beauvillers), mauvais poëte, sans douée, comme tout grand seigneur de l’Académie française, homme d’esprit pourtant et du plus exquis savoir-vivre, le Mécène d’alors, respecté de tous, tendrement aimé du roi, comblé de ses plus hautes faveurs, cité partout pour le modèle du plus parfait courtisan10 ? […] Victor Cousin, La société française au XVIIe siècle, d’après le Grand Cyrus de Mlle de Scudéry. […] Nisard, Histoire de la littérature française. […] Nisard, Hist. de la littérature française, etc. ; Janin, Hist. de L’art dramatique ; Hippolyte Lucas, Histoire philosophique et littéraire du théâtre français; voir aussi Émile Deschanel, La Vie des Comédiens ; Paul Lacroix (Bibliophile Jacob), La jeunesse de Molière, lettre de Félix Delhasse, p.’13; etc., etc. […] Pour se faire une idée de cette troupe accomplie que dirigeait Molière, on peut consulter L’Histoire du théâtre français, par les frères Parfait, t.
Les français rougiront un jour De leur peu de reconnaissance ; Il leur fallut un comédien Qui mit à les polir sa gloire et son étude ; Mais Molière à ta gloire il ne manquerait rien, Si parmi les défauts que tu peignis si bien, Tu les avais repris de leur ingratitude. […] Ce bel esprit, un des plus fins connaisseurs de la langue française, passait pour l’héritier et l’émule de Vaugelas.
Molière devait lire une traduction de Lucrèce* en vers français, chez un ami, où étaient Boileau et plusieurs autres personnes de mérite. […] Voici la note : Elle [La satire II] fut faite en 1664. la même année, l’auteur étant chez M. de Broussin, avec M. le duc de Vitry et Molière, ce dernier y devait lire une traduction de Lucrèce en vers français, qu’il avait faite dans sa jeunesse.
Ô la belle Française ! la vraie Française. […] Ce fut une grande originalité à notre poète, de mettre des Français sur la scène. […] La tragédie, avant de se permettre des héros français, a attendu jusqu’à Voltaire. […] Il est Espagnol, il est Italien, il est même Français, mais si peu, mais si peu !
Rose147, de l’académie française, et secrétaire du cabinet, fit des paroles latines sur cet air, d’abord pour se divertir, et ensuite pour faire une petite pièce à Molière, à qui il reprocha, chez le Duc de Montausier*, d’être plagiaire ; ce qui donna lieu à une vive et plaisante dispute. […] Rose soutint toujours, en chantant les paroles latines, que Molière les avait traduites en français, d’une épigramme latine, imitée de l’anthologie.