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155. (1739) Vie de Molière

Le grand Condé exigeait de lui qu’il le vînt voir souvent, et disait qu’il trouvait toujours à apprendre dans sa conversation. […] Lélie, en rendant une bourse qu’il a trouvée, en secourant un homme qu’on attaque, fait des actions de générosité plutôt que d’étourderie. […] Il est vrai qu’on a trouvé le déguisement d’une fille en garçon peu vraisemblable. […] Le style du Cocu imaginaire l’emporte beaucoup sur celui de ses premières pièces en vers ; on y trouve bien moins de fautes de langage. […] C’est une de ces farces de Molière dans laquelle on trouve beaucoup de scènes dignes de la haute comédie.

156. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [65, p. 101-102] »

Ce dernier allant voir cette dame, après la première représentation des Femmes savantes, où elle s’était trouvée, elle ne put s’empêcher de lui dire : Quoi, monsieur, vous souffrirez que cet impertinent de Molière nous joue de la sorte ? Ménage* lui répondit : madame, j’ai vu la pièce, elle est parfaitement belle : on n’y peut rien trouver à redire ni à critiquer.

157. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

— Comment vous trouvez-vous, madame ? […] ne trouvez-vous pas cela plaisant, seigneur Arnolphe ? […] … Vous ne craignez donc plus de trouver des esprits ? […] Moi, je les trouve ressemblants. […] Et ce catéchisme sera l’unique entretien d’Agnès ; elle y devra régler sa vie ; sans doute elle trouvera en tête le Calendrier des vieillards…..

158. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

C’est une chose merveilleuse que cette tyrannie de messieurs les maris ; et je les trouve bons de vouloir qu’on soit morte à tous les divertissements et qu’on ne vive que pour eux. […] Trouve-t-il dans la société une femme tranquille et réfléchie, il la met en scène telle qu’il l’a rencontrée. […] Le ciel défend, de vrai, certains contentements, Mais on trouve avec lui des accommodements. […] Tout d’abord, Dorine a trouvé cet intrus suspect et ce dévot dangereux. […] Et Dorine qui a vu Elmire souffrir, Tartuffe manger, dormir et boire, s’étonne et s’indigne de trouver son maître si indifférent à l’égard de sa femme.

159. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

D’où vient qu’on dit qu’au monde On ne peut rien trouver de si stable que l’onde (27). […] Trouver à laquelle appartint Molière, ce sera achever de résoudre la question que nous avons posée au début de cette seconde étude. […] C’est là ce que Molière a trouvé de plus fort en faveur de sa philosophie favorite ! […] Voilà bien, ce me semble, la dernière réponse à notre dernière question. — Mais à peine trouvée, je la vois tout à coup grandir en importance. […] Serait-on tenté de voir ici une contradiction avec les pages (voir le premier article) où nous disons que Molière, après avoir sondé jusqu’au fond le cœur de l’homme, l’avait trouvé mauvais ?

160. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

On regarde, on observe, on s’imagine, on croit voir des rayons de lumière sur des visages que l’on trouvait indignes, il y a un mois, d’être comparés aux autres. » Ces on là, c’est la cour. […] Le Nôtre, et j’y trouve tous les jours des présents de la belle dame. […] Les présents que madame de Montespan faisait trouver chaque jour à Maintenon, prouvaient un retour de sécurité sur l’amour dont le roi lui redonnait des marques.

161. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

On trouve leur menu dans leurs Annales, entre Deux notes à propos de Tartufe et un Compte d’apothicaire au temps de Molière. […] Le profit qu’il en devait tirer, nul ne l’ignore  : dans aucune littérature peut-être on ne trouverait un autre exemple d’une éducation puisée plus directement à l’école de la vie réelle. […] En vérité, ne vaut-il pas mieux, si Molière s’est trouvé mêlé à de semblables misères et de pareilles hontes, lui en épargner la mémoire ? […] Enfin l’on trouve chez Molière un accent d’expérience personnelle qui, à lui seul, suffirait à le distinguer des poètes comiques de son temps. […] Et c’est pourquoi, si l’on avait besoin d’une preuve nouvelle de la nature des intentions de Molière, on la trouverait dans les discours et dans le rôle de celui de ses personnages que l’on nous donne comme son « truchement ».

162. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Il n’est pas douteux que si les Auteurs sont aussi peu instruits qu’elles, ils croiront bien souvent avoir trouvé un sujet neuf & fertile, tandis que leurs prédécesseurs auront, sous un autre titre, épuisé la matiere, ou n’en auront laissé que pour faire un acte tout au plus. […] Tenez, Monsieur, il y a dans ce pays une espece de gens qui, voyant qu’on ne leur fait pas l’honneur de les élever dans les charges & dans les emplois de distinction, trouvent le moyen, par leur propre industrie, de se faire valoir eux-mêmes. […] Ils n’y ont pas véritablement grand crédit ; mais ils trouvent des gens à qui ils persuadent qu’ils en ont beaucoup. […] Ces deux mille pistoles me font souvenir que j’ai oublié de me trouver ce matin au petit lever. […] Vous irez trouver le Prince de...

163. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Il ne peut vivre plus longtemps dans une telle inquiétude et veut aller trouver Ricciardo pour lui rendre ce qui lui appartient. […] mon cher époux, je vous en conjure par cette soupe aux choux que je vous fis manger hier et que vous trouvâtes si bonne !  […] En revanche, rien n’est plus français que l’esprit qui anime d’un bout à l’autre le dialogue ; on y trouve le tour naïf et des réminiscences nombreuses de nos conteurs du seizième siècle. […] Molière l’avait déjà employé dans la petite Farce du Médecin volant ; c’était peut-être là qu’il l’avait trouvé : Sganarelle existait peut-être dans l’ancien canevas d’Il Medico volante, au temps où Molière l’avait vu jouer dans le midi de la France, et avant qu’Arlequin, ayant la vogue à Paris, se fût emparé de ce rôle et de tant d’autres. […] On trouvera sans doute que la physionomie qu’il donne à Molière a peu de ressemblance avec celle que lui prête la tradition et que le buste de Houdon a consacrée.

164. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [9, p. 41] »

Molière trouva de nombreuse assemblée, et mon homme qui présidait. […] Ce secret de faire passer sur le théâtre des traits un peu hardis, a été trouvé si bon que plusieurs acteurs l’ont mis en usage depuis avec succès.

165. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [34, p. 62-63 ] »

Colbert feront ce qu’il leur plaira, dit-il brusquement : mais à moins que le roi ne m’ordonne expressément de trouver bons les vers de Chapelain, je soutiendrai toujours qu’un homme, après avoir fait la Pucelle,198 mérite d’être pendu ». […] Hors qu’un commandement exprès du roi ne vienne, De trouver bons les vers dont on se met en peine ; Je soutiendrai toujours, morbleu !

166. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

La ressemblance que l’on pourroit trouver entre l’école des maris & l’école des femmes, sur ce qu’Arnolphe & Sganarelle sont tous deux trompés par les mesures qu’ils prennent pour assûrer leur tranquillité, ne peut tourner qu’à la gloire de Moliere, qui a trouvé le secret de varier ce qui paroît uniforme. […] Dès qu’elle eut été connuë, les vrays dévots furent désabusés, les hypocrites confondus, & le poëte justifié ; on trouva dans le caractére & dans les discours du vertueux Cléante, des armes pour combattre les raisonnemens faux & spécieux de l’hypocrisie. […] Aussi cette piéce eut-elle des censeurs, & peu de critiques ; elle parut devant le Roi avec des intermédes, qui n’ont encore été imprimés dans aucune des éditions de Moliere, & que l’on trouvera dans celle-ci, avec la relation de la fête ou George Dandin fut représenté. […] Il y a quelques phrases & quelques incidens qui ont trouvé leur place dans le médecin malgré lui ; & l’on voit dans la jalousie de Barbouillé un canevas, quoi qu’informe, du troisiéme acte de George Dandin. […] On trouve à la fin du tome VI de cette édition le remerciement que Moliere fit au Roi à ce sujet.

167. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [87, p. 131-132] »

Nous la trouvons également cité dans Les Réflexions sur la poésie et dans Les Mémoires sur la vie de Jean de Racine de Louis Racine de 1747 (Tome II, p. 256 et Tome II, p. 103). […] Nous n’avons trouvé aucune information sur cette personne.

168. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

Elle trouve le secret de glisser à son amant une clef du jardin. […] Il est des choses que je trouve meilleures dans l’original que dans la copie. […] Je trouve ensuite fort comique que l’Etourdi Italien, après avoir continuellement gâté ses affaires par sa présence, prenne la fuite quand on a besoin de lui. […] Ce filou, en fort mauvais équipage, & couvert seulement avec de vieux haillons qui lui servoient de chausses, vint trouver le marchand drapier, à qui il dit qu’il avoit une bonne & une mauvaise nouvelle à lui dire. […] Avec cette lettre il arrive à Chartres ; il la présente à Philippe d’Estampes, qui fut bien marri d’apprendre une si mauvaise nouvelle ; &, sachant que cet homme étoit venu exprès de Paris, envoyé par sa belle-sœur, il lui fit faire bonne chere, lui disant qu’il s’en retournât le lendemain au matin avertir sa belle-sœur qu’il s’alloit faire habiller de deuil, & que dans deux jours il l’iroit trouver, & lui donna un mot de lettre.

169. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

Vous devriez donc songer, mon cher, que quand on trouve en son chemin un homme de ma qualité... […] Cela me faisoit peine de vous voir mollir ; & je suis ravi de vous trouver un brave homme : car enfin vous avez du mérite d’ailleurs. […] Vous êtes ravi de me trouver brave ? […] Un instant après, Catho trouve Manon avec le Chevalier, est piquée à son tour, appelle aussi son pere : l’amant l’appaise ; & lorsque le Procureur accourt aux cris de sa fille, elle lui demande s’il veut dîner. […] L’autre est une prude : Frontin prend le nom & le titre du Sénéchal Groux, un habit sérieux, un maintien grave, trouve aussi le secret de lui plaire, & de la déterminer au mariage.

170. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

Oui, ils sont beaux ; mais ils ne sont point là spécialement pour instruire ; ils s’y trouvent seulement au nom de l’art et du génie ; ils font partie de la matière humaine remuée et transformée par ce hardi créateur ; ils ajoutent à l’intérêt, à l’émotion, au charme victorieux qui domine la foule enivrée. […] Avec cette vertu peu scrupuleuse, on n’a pas honte de pratiquer agréablement le vol à la tire237 et autres plaisanteries que la justice a le tort de trouver mauvaises. Que tout cela soit fort réjouissant, nul n’en disconvient ; mais n’est-il pas funeste pour la morale de forcer, pendant deux heures, l’honnête spectateur à trouver plein de grâce et d’intérêt le plus insigne des voleurs et des fourbes ? […] N’est-on pas choqué de trouver qu’un amant délicat et distingué comme Eraste n’a pas honte de se faire le second d’un Sbrigani 256 ? […] IX, § 2), qui met trop de bonne volonté à trouver une morale à cette farce : « Sganarelle nous fait honte de la jalousie dans le ménage ; il nous rend moins chatouilleux aux apparences, nous rassure pleinement sur notre mérite. » — J.

171. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

M. le Prince de Conti, qui l’avoit fait venir jouer plusieurs fois dans son Hôtel à Paris, l’encouragea ; & ce Prince allant en Languedoc pour y tenir les Etats, ordonna à Moliere de le venir trouver avec la Troupe qu’il avoit formée, pour y jouer la Comédie : Moliere partit avec sa Troupe, qui eut bien de l’applaudissement en passant à Lyon en 1653. où il donna au Public l’Etourdi, la premiere de ses Pieces, qui eut autant de succès qu’elle en pouvoit esperer. […] Personne n’a reçu de la nature plus de talent que Moliere pour jouer tout le genre humain, pour trouver du ridicule dans les choses les plus serieuses, & pour l’exposer avec finesse & naïveté aux yeux du Public. […] Rare & sublime esprit, dont la fertile veine Ignore en écrivant le travail & la peine, Pour qui tient Apollon tous ses trésors ouverts Et qui sçait à quel coin se marquent les bons Vers ; Dans les combats d’esprit sçavant Maître d’escrime, Enseigne-moi, Moliere, où tu trouves la rime. […] a On pourroit partager & distinguer les pieces de Moliere en trois classes ; la premiere seroit pour des genies superieurs & des Maîtres de l’Art ; la seconde, pour des personnes nées avec un goût naturel pour les bonnes choses, & qui ont la pratique du beau monde ; la troisiéme, pour la bonne Bourgeoisie & pour le Peuple : cependant on dira aussi en même tems que les personnes d’un genie superieur & du meilleur goût trouveront toûjours quelques beautez, jusques dans les Pieces qu’on pourroit mettre dans la troisiéme classe. […] Voici encore une troisiéme Epitaphe en Vers François    Cy gît qui parut sur la Scene,    Le singe de la vie humaine,    Qui n’aura jamais son égal ; Mais voulant de la mort, ainsi que de la vie, Etre l’imitateur, dans une Comédie, Pour trop bien réussir il réussit très-mal ;    Car la mort en étant ravie,    Trouva si belle la copie,    Qu’elle en fit un original.

172. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Vitu, « il n’est peut-être pas impossible, dit-il dans son premier article, de trouver une explication qui ne coûte rien à la vraisemblance et dégage l’honneur de Molière. […] Larroumet, peut-être son jugement sur les dispositions testamentaires de Madeleine s’en fût-il trouvé modifié, et les eût-il jugées moins sages et moins bien justifiées. […] Ne fallait-il pas que la réputation de Mlle Molière fût bien compromise pour qu’un libertin trouvât tout simple d’acheter ses faveurs ? […] C’est là qu’il fouille et qu’il trouve ou croit trouver Molière ; puis, quatre mois et demi après, il fait creuser au pied de la croix, au milieu de l’enclos réservé aux fidèles, et il y découvre les restes de La Fontaine, ou plutôt il s’imagine les découvrir, car l’acte de décès du fabuliste atteste qu’il fut inhumé, non au cimetière Saint-Joseph, mais bien dans celui des Innocents. […] Parmi tous ces Molière, en trouve-t-on un seul qui fut acteur et directeur d’une troupe de comédiens ?

173. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

Molière, qui eut quelque honte de se sentir si peu de constance pour un malheur si fort à la mode, résista autant qu’il put; mais, comme il était alors dans une de ces plénitudes de cœur si connues par les gens qui ont aimé, il céda à l’envie de se soulager, et avoua de bonne foi à son ami, que la manière dont il était obligé d’en user avec sa femme était la cause de l’accablement où il le trouvait. […] Mais j’eus le chagrin de voir qu’une personne sans grande beauté, qui doit le peu d’esprit qu’on lui trouve à l’éducation que je lui ai donnée, détruisit en un instant toute ma philosophie. […] Ma passion est venue à un tel point qu’elle va jusqu’à entrer avec compassion dans ses intérêts; et, quand je considère combien il m’est impossible de vaincre ce que je sens pour elle, je me dis en même tems, qu’elle a peut-être la même difficulté à détruire le penchant qu’elle a d’être coquette, et je me trouve plus de disposition à la plaindre qu’à la blâmer. […] — Je vous avoue à mon tour, lui dit son ami, que vous êtes plus à plaindre que je ne pensais ; mais il faut tout espérer du tems. » Dans le mariage de Molière, dans les chagrins qui le suivirent, nous pouvons trouver le germe du misantrope ; Alceste, l’homme supérieur qui aime Célimène la coquette. — Cette donnée, toute personnelle, s’élargit, se féconda dans la tête puissante de Molière, et devint le chef-d’œuvre de l’artiste et du penseur; ici Molière saisit à la fois l’individu dans tous ses détails et la société dans son ensemble.

174. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

Elle trouve la poésie partout, parce que, en effet, la poésie est partout. […] S’il faut lui trouver une règle, M. […] Tous veulent boire, et il n’y a personne qui trouve de quoi étancher sa soif. […] Nous ne trouvons point étrange que vous damniez les poètes ; vous en damnez bien d’autres qu’eux. […] Racine trouva dans la religion la force qui lui permit de se surpasser et de tenir au delà des promesses de son talent.

175. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38

L’homme que nous avons supposé ne manquera pas de s’écrier que le Dépit Amoureux est une des plus belles pieces de Moliere, puisqu’il en est peu où l’on trouve un si grand nombre de beautés ; & il sera tout étonné quand on lui dira que c’est une des moins bonnes. […] Lisons les Romans Anglois ; on y trouve des caracteres fortement dessinés. […] La Chaussée a trouvé sa Mélanide dans un roman intitulé les Mémoires de Mademoiselle Bontems. […] D’après cet oracle, le bel esprit de la société trace le plan, chacun y met quelque détail ; le précepteur de l’enfant de la maison transcrit ce qu’on appelle une piece, & s’admire : les auteurs la jouent ; vous jugez bien qu’ils la trouvent divine, c’est le mot, & digne de paroître sur le Théâtre François.

176. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. De l’Intérêt. » pp. 385-398

Trouve-t-on que les larmes de Pantalon, que ses exclamations touchantes sur son malheur & celui de sa fille qu’il a immolée, se marient agréablement avec les ris qu’Arlequin excite lorsqu’il veut se cacher dans une cheminée, & que, le feu prenant dans la maison voisine, il reçoit sur la figure l’eau qu’on jette pour arrêter l’incendie ; lorsqu’il veut grimper dans la maison de Colombine par une fenêtre, & que le balcon lui tombe sur la tête ; lorsqu’après s’être fait un lit d’une botte de paille, des voleurs y mettent le feu ; & mille autres folies ? Toutes les fois qu’on joue cette piece, tout le monde se récrie sur l’intérêt que la fille de Pantalon excite ; pour moi, je la trouve moins intéressante dans son bois, au milieu de ses bêtes, qu’Arlequin dans son lit de paille entouré de brigands qui vont y mettre le feu. […] M. de Pourceaugnac arrive par le coche ; heureusement Sbrigani le sait déja par cœur, & il a trouvé en lui un esprit tout-à-fait propre à être berné : on exhorte Julie à feindre, à laisser croire que M. de Pourceaugnac lui plaît beaucoup ; nous ne savons pas pourquoi : tant mieux ; nous desirons bien mieux la suite, sur-tout lorsque nous avons vu M. de Pourceaugnac. […] Le Médecin dit à Sbrigani que le malade a pris la fuite, mais qu’il va trouver le beau-pere.

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