La critique des modes peut encore entrer avec grace dans les détails, & donner des leçons excellentes, tant aux hommes qui les suivent avec trop d’empressement, qu’à ceux qui se singularisent en ne les suivant pas lorsqu’elles sont bien établies. […] Nous allons donc dans le volume suivant placer Moliere au milieu des théâtres de tous les âges & de toutes les nations, l’entourer de ses prédécesseurs & de ses contemporains : là, nous le verrons, les yeux fixés sur un chaos, où rien n’est à sa place par sa nature, où rien n’est lié par ses rapports, rejetter des défauts, ramasser des beautés presque imperceptibles, & s’immortaliser enfin, en se rendant original, soit dans les scenes qu’il n’a faites, dit-on, que copier, soit dans les pieces qu’on lui reproche d’avoir traduites, & sur-tout dans celles qu’il a composées d’après plusieurs ouvrages différents.
L’Auteur s’est imaginé qu’il n’était bon qu’à dire des plaisanteries, puisqu’il le fait encore parler sur le même ton dans les pages suivantes, dans des aventures, qui sont même épisodiques à son sujet.
Elle ne parut à Paris que le 4 Novembre suivant.
En suivant mes leçons on court peu de hasard. […] Je roulais vers Bordeaux, où tendait mon voyage : Soudain vient à passer un brillant équipage Qui, par mon phaéton, dans sa course heurté, Aux cris des voyageurs s’abat sur le côté; J’arrête, et vois descendre une femme expirante ; Elle tombe sans force aux bras de sa suivante, L’œil éteint, le front pâle et les cheveux épars. […] Sa suivante à mon char, la conduit par la main ; Elle allait à Bordeaux, j’en reprends le chemin. […] Scribe où l’on pourrait apprécier son talent de peintre observateur ; c’est d’autant moins notre intention que, dans la période suivante, nous aurons à parler avec détails de beaucoup d’autres de ses ouvrages plus importants, représentés sur la scène française depuis 1830. […] Ils l’entendent; ils le voient marcher et agir : il a, suivant les passions qui l’animent, le regard doux ou fier, le geste brusque ou mesuré, la parole onctueuse ou véhémente; mais, comme l’imagination est frappée en raison de l’idée qu’on s’est faite de ce personnage, il importe de ne rien négliger de ce qui peut nous la rendre le plus juste possible.
On a cru que, dans ces sortes de Pièces, chaque Acteur de la Troupe de Molière, en suivant un plan général, tirait le Dialogue de son propre fond, à la manière des Comédiens Italiens ; mais si l’on en juge par deux Pièces du même genre qui sont parvenues jusqu’à nous, elles étaient écrites et dialoguées en entier. […] 1801, Moliérana, 98, p. 142 Tome III, p. 346 Un Abbé présenta à M. le Prince l’Épitaphe suivante, dont on a parlé au bas de la page 507, du Second Tome de cet ouvrage155. […] Il est un des créateurs de l’École royale de déclamation, et le maître de la plupart des comiques des générations suivantes. […] Orateur chargé à la fin du spectacle de présenter devant le public la pièce suivante, économe, secrétaire, il sut représenter et défendre la troupe à la cour et dans des procès, surtout après 1673.
56 Ceux qui voudront voir comment la Chaussée faisoit ses reconnoissances, lorsqu’il ne les montoit pas sur le ton larmoyant, peuvent comparer la suivante avec celle que nous venons de voir.
Pendant son sommeil il entend une voix qui chante les vers suivants : La gloire en d’autres lieux t’appelle, Samson, brise ton arc, abandonne ces bois : Que, sans tarder, le Philistin rebelle De ton bras triomphant éprouve tout le poids.
Il en profita en effet ; car ayant fort bien compris que c’étoit un avis que la Belle lui faisoit donner, il ne manqua pas, dès la nuit suivante, d’escalader le jardin, & de monter à la fenêtre par l’arbre indiqué.
Dans Les Femmes savantes, c’est encore la raillerie qui l’emporte sur l’enjouement : l’intrigue, assez insignifiante et dénuée d’intérêt, se dénoue suivant la coutume de Molière, par un moyen arbitraire et étranger au sujet. […] Je me souviens d’avoir lu dans un drame allemand, qui n’est pas plus mauvais que beaucoup d’autres, l’instruction suivante pour l’acteur : Il le foudroie de ses regards et sort.
» Heureusement, ce jour-là n’est pas venu ni près de venir : Corneille est populaire chez nous, autant que peut l’être un homme de l’ancien régime et qui « savoit la politique, » suivant le témoignage de son neveu, aussi bien que les belles-lettres et l’histoire, « mais les prenoit principalement du côté qu’elles ont rapport au théâtre.
Essayons de démêler son jugement au milieu de toutes les paroles qu’il met dans la bouche de ses personnages, et de découvrir si c’est toujours suivant les règles de la morale qu’il nous touche ou qu’il nous fait rire.
Il écrit à Racine les vers suivants : Et qu’importe à nos vers que Perrin les admire, Que l’auteur du Jonas s’empresse pour les lire ; Qu’ils charment de Senlis le poète idiot127, Ou le sec traducteur du français d’Amyot, Pourvu qu’avec éclat leurs rimes débitées Soient du peuple, des grands, des provinces goûtées, Pourvu qu’ils puissent plaire au plus puissant des rois, Qu’à Chantilly Condé les souffre quelquefois, Qu’Enghien en soit touché, que Colbert et Vivonne, Que La Rochefoucauld, Marsillac et Pomponne, Et mille autres qu’ici je ne puis faire entrer, À leurs traits délicats se laissent pénétrer !
Tircis répond : Alors ne pense pas que j’épouse au visage : Je règle mes désirs suivant mon intérêt. […] L’année suivante, Armande Béjart devait être la femme de Molière.
Ce qu’on veut, suivant le ternie de contradiction que l’on choisit. […] À cette critique spécieuse, Uranie répond que dans L’École des femmes les récits sont des actions, suivant la constitution du sujet.
Deux scènes dont il n’y avait point de modèle, et que lui seul pouvait faire, celle de la brouillerie des deux amants et du valet avec la suivante, annonçaient l’homme qui allait ramener la comédie à son but, à l’imitation de la nature. […] Ce ne fut qu’après la mort de Molière que Thomas Corneille versifia le Festin de Pierre, en suivant, à peu de chose près, le plan et le dialogue de la pièce en prose. […] D’abord il fallait que cette déclaration, qui, dans la bouche d’un homme tel que Tartufe, et dans les circonstances du moment, doit paraître si révoltante, fût pourtant reçue de façon qu’Elmire, dans l’acte suivant, ne parût pas revenir de trop loin, quand elle est obligée, pour faire tomber le fourbe dans le piège, de risquer une démarche qui ressemble à des avances.
C’est pourtant sur une scene du Misanthrope que j’ose porter un jugement qui aura peut-être le malheur de déplaire ; mais avant que de me condamner, qu’on daigne m’entendre, & lire avec moi la scene suivante.
L’égoïsme, forme plus accentuée et plus basse de l’amour propre, est aussi une des matières universelles de Molière : les pères de l’Etourdi et du Dépit amoureux, égoïstes qui ne songent qu’à leur argent et leur tranquillité168 ; ceux du Mariage forcé et du Mari confondu, égoïstes qui ne songent qu’à se débarrasser de leurs filles169 ; Harpagon, égoïste qui ne songe qu’à ses écus170 ; Arnolphe, égoïste qui ne songe qu’à se fabriquer une femme au gré de son souhait et un nom au gré de son orgueil171 ; don Juan et Tartuffe, égoïstes hardis qui courent au plaisir à travers le crime, l’un suivant ses effrénés caprices, et l’autre avec une prudence raffinée172 ; Chrysale, égoïste timide qui ne songe qu’à sa soupe173 ; Argant, égoïste douillet qui ne songe qu’à sa santé, et déshérite ses enfants pour s’assurer une garde-malade174 ; Philinte même, égoïste discret qui n& ménage les autres que pour n’avoir pas à les combattre175 : la liste en est longue, et comprend plus des trois quarts des personnages de Molière.
Il devait, au mois d’août suivant, donner encore une représentation au bénéfice de ce même Hôtel-Dieu. […] Le 4 février 1661, Molière donnait là sans succès son Dom Garcie de Navarre et ce n’était que le 24 juin suivant, avec L’École des maris, qu’il retrouvait sa veine et ses applaudissements ordinaires. […] Étienne Arago dans une étude excellente sur Molière22, semblerait assurément très louable si le manuscrit ne gardait pas en réserve la note suivante de la main même de La Grange : « Les trois cents livres n’ont jamais été payées. […] C’est Momus et Molière, et le dialogue suivant s’établit entre eux. […] » « L’écriture, dit l’archiviste dans son rapport au préfet, est rapide, nette, large, déliée, élégante ; on sent une main sûre d’elle-même, et déjà imbue des principes graphiques modernes, principes qui ne triomphèrent définitivement de la routine des scribes que vers le milieu du siècle suivant. » C’est sans doute au prince de Conti que Molière fut redevable de cette somme de 6 000 livres.
Ses amoureux sont autant d’heureux exemples du cœur humain suivant naturellement un de ses plus précieux penchants ; et, de tous ces tableaux vivants, ressort doucement la figure de l’amour vrai, naturel, partant moral.
UN SUIVANT DE BACCHUS.
En suivant cette seconde route on instruit le spectateur en feignant d’instruire un des personnages de la piece ; par conséquent ce personnage doit ignorer ce qu’on veut lui apprendre.
C’est de cette piece que les Auteurs du Muet ont tiré la scene suivante.