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148. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Dans l’essai que nous allons entreprendre, nous aurons donc plus d’une fois l’occasion de comparer à Molière les auteurs qui sont venus après lui, non sans doute pour faire ressortir leur infériorité, ce qui ne serait qu’un soin puéril et ridicule, mais afin, au contraire, de mieux apprécier leur mérite, et de reconnaître s’ils ont toujours suivi le bon chemin, ou s’ils en ont dévié. […] Celles-ci en étaient d’autant plus irritées que seules elles croyaient avoir le droit de les afficher; et, pour punir de leur impertinence ces petites bourguillones, comme elles les appelaient, elles saisissaient toutes les occasions de les humilier publiquement. […] Plus tard, nous aurons occasion de rappeler ce que Molière veut que l’on entende par vertu, et en quoi il l’a fait consister principalement dans les rapports sociaux. […] vous ne faites preuve vis-à-vis d’eux ni dé sincérité ni de franchise, vous ne leur montrer que de la grossièreté. — C’est par de semblables raisonnements que Philinte cherche en tout à éclairer son ami, et dans l’occasion il joint l’exemple au précepte comme dans la scène du sonnet.

149. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Il est cependant des occasions où l’un des personnages peut rappeller à l’autre des événements qu’il sait aussi bien que lui ; mais il faut que l’Auteur ait l’adresse de motiver cette répétition.

150. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

S’il eût pu prévoir qu’un jour dans ce Temple des Arts… Mais non, il meurt, et tandis que Paris est inondé, à l’occasion de sa mort, d’épigrammes folles et cruelles, ses amis sont forcés de cabaler pour lui obtenir un peu de terre.

151. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Je ne songe plus à me retirer. » La dévotion de madame de Montespan n’était pas si profonde qu’elle ne saisit toutes les occasions de nuire à madame de Maintenon.

152. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Ceci est un exemple curieux de cette loi, que la civilisation, en raffinant les sentiments, a multiplié les moyens et les occasions de souffrir et a multiplié aussi les types, les caractères. […] De ne vivre jamais pour soi… Voilà encore sur quoi nous aurons occasion de revenir, L’Amour peintre est un charmant chef-d’œuvre en un acte. […] Il plut des libelles contre Molière à l’occasion de Tartuffe et il y a une littérature de Tartuffe comme il y a une littérature du Cid. […] Quand on s’est habitué à supporter les défauts des hommes, on arrive à faire cas de ces défauts comme d’une occasion d’exercer sa philosophie et sa vertu, et l’on a à leur égard une espèce de gratitude et la bonté du pessimiste n’est pas autre chose que cette gratitude intelligente. […] Comme souvent dans Molière, et j’ai eu l’occasion de le dire, le vice d’Argan n’est qu’une vertu pratiquée sottement et gauchement.

153. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Mais je veux vous laisser le plaisir de les chercher vous-mêmes, et nous aurons d’ailleurs bien souvent l’occasion d’en signaler quelques-unes et de les analyser. […] Le frère est un philosophe, qui a d’un coup d’œil jaugé le pèlerin, et qui ne perd pas une occasion de dire à Orgon ce qu’il en pense. […] Mais j’aurai occasion d’y revenir. […] À cette phrase, un héros de Dumas fils répond en semblable occasion : « Est-ce qu’une femme d’esprit parle jamais de ces choses-là à un mari ?  […] Ce bonhomme a une femme jalouse ; on ira chez lui pour brouiller son ménage et pêcher en eau trouble quelque bonne occasion de scandale.

154. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Mais ce n’était pas là le compte de Bossuet ; il voulait répondre à Molière, il cherchait une occasion, un prétexte de dire son opinion sur la comédie : il trouve le père Caffaro sous sa main, et il s’en sert. […] Cette fois Sganarelle veut se marier et se marie malgré lui, excellente occasion pour Molière de nous faire l’histoire du mariage forcé de Sganarelle. […] J’ai embrassé cette occasion de me mettre à mon aise, et je l’ai fait, sur l’espérance de me voir bientôt délivrée du barbon que je prends. […] En pareille occasion, l’avare ( Plût à Dieu que je les eusse ces dix mille écus !

155. (1910) Rousseau contre Molière

Le misanthrope et l’homme emporté sont deux hommes très différents, et c’était là l’occasion de les distinguer. […] Sur ce pied vous aurez de l’occupation Et vous en trouverez souvent l’occasion. […] Ils sont essentiellement, par parenthèse, le contraire même du misanthrope, qui souffre toujours un peu du contact de ses semblables, qui, sans être malveillant, est solitudinaire, tandis qu’eux recherchent le commerce des hommes pour s’enquérir des services dont ceux-ci peuvent avoir besoin et ne pas laisser échapper les occasions d’être bienfaiteurs. […] Je le répète, et j’aurai l’occasion de le répéter, car c’est une clef, M.  […] Il lui reproche une seconde fois de triompher d’une contradiction qui n’en est pas une, en lui disant : « Et quant au transport amoureux du cinquième acte qu’on accuse d’être trop outré et trop comique, je voudrais bien savoir si ce n’est pas faire la satire des amants et si les honnêtes gens mêmes et les plus sérieux, en de pareilles occasions, ne font pas des choses…  » Et donc il reconnaît lui-même qu’Arnolphe est fort honnête homme et sérieux, ce qui est, à très peu près, ce que disait Lysidas.

156. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Grimarest raconte que, la femme de Molière s’étant brouillée avec celle d’un médecin chez qui elle logeait, les maris prirent parti dans la querelle avec beaucoup de chaleur ; il ajoute que Molière, pour venger sa femme et lui-même, composa L’Amour médecin, et que, depuis ce temps, il ne négligea aucune occasion de décrier la faculté.

157. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Nous ne nous amuserons pas à prononcer là-dessus ; nous ferions une faute bien plus essentielle que celle qui est reprochée par Despréaux, puisque nous deviendrions aussi minutieux qu’il l’est dans cette occasion.

158. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

(Il sort, & met bas la soutane ; puis, comme Fernand est entré, croyant faire sortir un autre frere, Crispin prend l’occasion, & monte fort diligemment par la fenêtre, & ensuite sort avec Fernand, comme si en effet il étoit frere du Médecin.)

159. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412

A présent que je n’ai pour moi que mon âge & ma figure, vous me traitez comme un enfant ; mais quand vous aurez entendu dire : Il s’est trouvé à telle affaire, son Régiment a donné dans telle occasion, il s’est distingué, il a pris un poste, il a couru mille dangers : c’est alors que votre petit cœur palpitera de crainte, de plaisir, peut-être d’amour ; que sait-on ?

160. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

BARBACOLA Son dotor per occasion Ha dotor più dei dotori, Ch’un dotor di profession, Non mai tanti auditori (bis).

161. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Molière, comme Lulli, contribuait aux plaisirs du roi, et c’est surtout à ce point de vue égoïste que Louis XIV semble les avoir associés dans ses regrets. « Il n’y a pas un an, écrivait Grimarest en 1706, que le roi eut occasion de dire qu’il ne remplacerait jamais Molière et Lulli. » On voit jusqu’au bouffon Scaramouche, de mœurs fort scandaleuses, jouir auprès de lui d’une sorte de faveur : c’était quelque chose que de réussir à amuser le grand roi.

162. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Ils en donneront, à l’occasion, dans les Provinciales, dans Tartufe, dans BBajazet. […] Tandis qu’on enseigne autour de lui, non seulement parmi les jansénistes, mais parmi les jésuites aussi,    que la nature humaine est corrompue ou insuffisante ; que nos plus dangereux ennemis, nous les portons en nous, et que ce sont certains de nos instincts  ; qu’en suivant leur impulsion nous courons de nous-mêmes à la damnation éternelle ; qu’il n’y a donc d’espoir de salut qu’à les tenir en bride, que la vie de ce monde nous a été donnée pour ne pas en user, et la nature pour nous être une perpétuelle occasion de combat, de lutte, et de victoire sur elle-même, Molière, lui, croit précisément le contraire.

163. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Pourquoi, malgré l’expérience toute récente que tu avois faite de l’injustice de tes soupçons, fondés cependant sur les plus fortes apparences ; pourquoi, malgré ces serments réitérés de bannir pour jamais la jalousie de ton esprit & de ton cœur, & de n’en pas croire même tes yeux, dès la premiere occasion qui se présente de me soupçonner, commences-tu par me déclarer coupable, & par me mettre au rang de ces femmes dont le nom seul fait rougir mon sexe ?

164. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Je ne sais si je survivrai au coup mortel qu’il m’a porté ; mais si tu fais quelque cas de ma tendresse & de mes ordres, si ton amour fut vrai, tu peux me le prouver dans cette occasion.

165. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Les poètes grecs, en pareille occasion, et lorsqu’ils voulaient se reconnaître au milieu des divers membres de plusieurs familles, avaient soin de marquer d’un certain signe le genre et l’espèce : ainsi tous les Séleucides étaient marqués d’une ancre, imprimée sur la cuisse gauche. — On rirait bien, de nos jours, de cette précaution dramatique des Séleucides, et comme on se moquerait de cette loi du drame antique qui exigeait que l’on fît grâce au spectateur de certaines actions des honnêtes ou criminelles, également offensantes à la conscience et à l’honnêteté publiques.

166. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Dufrény, qui fut longtemps lié avec Regnard, se brouilla avec lui à l’occasion du Joueur, dont il prétendit, avec assez de vraisemblance, que le sujet lui avait été dérobé; mais quand il donna son Chevalier joueur, il prouva que les sujets sont en effet à ceux qui savent le mieux les traiter.

167. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Il en prit occasion de représenter au roi qu’il était plus juste que jamais de lui permettre de faire jouer Le Tartuffe, puisqu’il n’avait que ce moyen de prouver au public l’innocence d’un ouvrage si odieusement calomnié par ses ennemis.

168. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

C’est le discours du procureur général Omer Talon, dans un procès de Renaudot : « Dès le début, il croit devoir, puisqu’il s’agit de médecine, profiter de l’occasion qui lui est offerte pour discuter le degré de certitude de la médecine… et naturellement il arrive à traiter cette question, savoir si l’intervention du médecin est ou n’est pas contraire à la prescience divine ; de là il passe à la biographie d’Hippocrate, discute en passant le sens d’un passage de Pindare, cite l’Odyssée, saint Jérôme, saint Paul… et voilà pourquoi le procureur général conclut au rejet de l’appel. » (Raynaud, p. 271) 13.

169. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Nous pourrons, Messieurs, dans notre étude sur Molière, trouver l’occasion de revenir en passant à ce théâtre des Jodelle, des Grevin, des Jean de la Taille, des La Rivey, des Hardy, des Mayret, des Gombaud, des Rotrou, ne fût-ce que pour y glaner quelques germes des situations que le génie de notre grand comique a su s’approprier en les transformant.

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