Arlequin fait des lazzi très peu nobles ; on l’interroge, il nie tout.
Les choses ne devaient pas tourner comme l’évêque de Condom, madame de Maintenon, madame de Sévigné, et leurs nobles amies l’avaient entendu.
Vous le prendriez souvent pour tout ce qu’il n’est pas ; pour un stupide, car il n’écoute point & il parle encore moins ; pour un fou, car outre qu’il parle tout seul, il est sujet à de certaines grimaces, & à des mouvements de tête involontaires ; pour un homme fier & incivil, car vous le saluez, & il passe sans vous regarder, ou il vous regarde sans vous rendre le salut ; pour un inconsidéré, car il parle d’une banqueroute au milieu d’une famille où il y a cette tache ; d’exécution & d’échafaud devant un homme dont le pere y a monté ; de roture devant les roturiers qui sont riches, & qui se donnent pour nobles. […] Une Noble Vénitienne, nommée Catharina Corner, fit jouer à Venise, en 1766, une comédie dans laquelle l’héroïne de la piece, appellée Elise, faisoit mille folies pour se conserver au commis de son pere, dont elle étoit amoureuse, & pour rebuter un Colonel auquel on l’avoit promise.
Lemaître20,— cet aspect si « difficile à prévoir » sous lequel Molière nous présente au cinquième acte le noble sacripant : « cet air confit, ce masque de dévotion ? […] Allier, qu’à partir de 1656, M. de Liancourt, le noble ami d’Arnauld et de Pascal, ne parut plus dans la Compagnie ; depuis ce moment, raconte le P.
Toutes les locutions et toutes les métaphores tirées du jeu ont été nobles au siècle de Louis XIV, comme celles qui venaient de la chasse, de la guerre et de l’écurie. […] Non, il ne vous est pas permis d’être noble et digne aux premiers actes, d’être pathétique au dernier. […] Elle a repoussé les vœux de ses prétendants et les a renvoyés à ses sœurs avec une compassion si noble qu’on sentait bien que ce n’était point une naïve et innocente Agnès, qui parlait ainsi par ignorance et sans trop savoir ce qu’elle disait. […] il pourra se faire qu’un jour il se rencontre à la Comédie-Française un financier que la nature ait doué plus spécialement d’un visage empreint de bonté noble ; d’une voix qui ait des accents de tendresse pénétrante ; que son goût le porte à répandre sur les rôles qu’il joue ce caractère de bonté qui lui est personnel. […] Le port noble et divin ?
Un homme nommé Americo, né en Corse, prit une femme noble dont il eut deux fils, Lionetto & Fulvio.
Apprenez, pour vous confondre, qu’il y a seize ans, pour le moins, que l’homme dont vous nous parlez, périt sur mer avec ses enfants & sa femme, en voulant dérober leur vie aux cruelles persécutions qui ont accompagné les désordres de Naples, & qui en firent exiler plusieurs nobles familles.
De tous leurs sentiments cette noble héritière Maintient encore ici leur secte façonnière, etc.
Par un prodige inouï, en attaquant l’excès de la vertu, en en montrant tous les dangers, il n’a pas cessé de la respecter ; et, par l’opposition continuelle de sa sévérité et de la dépravation de nos mœurs, il a fait naître des situations pleines d’un comique en même temps, noble et naturel.
Molière écrit son second placet, où se démêle, sous ses respects habituels, un très noble accent d’indignation ; et il le fait porter au roi par Lagrange et la Thorillière. […] C’est un personnage considérable, de la haute bourgeoisie, je pense, ou noble de robe ; il est du Parlement ou des Conseils, ce dont fait foi sa large barbe, et, comme M. de Harlay, il a montré durant la Fronde un beau courage et rendu des services.
Les personnages de la tragédie sont nobles ; ils nous montrent le principe moral vainqueur du principe animal : donc les personnages de la comédie doivent nous montrer le principe animal victorieux du principe moral ; ils doivent êtres ivres, poltrons, vains, débauchés, paresseux, gourmands ou égoïstes. […] Uranie ne tardera pas à reconnaître, pour la justification du genre humain, qu’un souffle de moralité inspire ce poème qui ruine la morale, et que cet athée faisant honneur aux plus nobles sentiments de la nature humaine, atteste sa divine origine.
Oui, quand je repassais sur sa bouche divine, Dont le vif incarnat tire son origine, Sur sa taille et son teint, sur ses yeux, ces beaux yeux Qui lancent d’un seul trait la flamme en mille lieux ; Quand je représentais à ma vive mémoire L’orgueilleux mouvement de sa gorge d’ivoire, Mais plus, de son esprit les brillantes clartés, Sa voix qui tient les cœurs par l’oreille enchantés ; Que de ses nobles pas la pompeuse justesse Surmonte de Vénus et la grâce et l’adresse ; Lorsque même, pour plaire au grand Dieu des combats, Elle étale en dansant tout ce qu’elle a d’appas2 ; Quand je repensai donc à de si puissants charmes : « Rendons, ma volonté, dépit, rendons les armes ! […] Jal se demande si elle était de famille noble, et si « marquise » est une qualité ou un nom. […] Ce sentiment se manifeste avec une candeur pénétrante, une ingénuité noble qui atteint à la vraie beauté, dans ces admirables vers de Martian : J’aimais quand j’étais jeune et ne déplaisais guère ; Quelquefois de soi-même on cherchait à me plaire ; Je pouvais aspirer au cœur le mieux placé, Mais, hélas ! […] Jeanne Bourguignon plut si fort aux nobles, bourgeois et manants de la cité lyonnaise, que Paphetin résolut de l’enlever à son rival.
Présenter des images très délicates et en même temps très pratiques de l’honnêteté la plus élevée, de l’amour le plus naturel et le plus pur, c’est évidemment rendre service aux hommes et leur insinuer doucement le sentiment de la joie intime et de la dignité que produit le noble usage de leurs facultés.
Armez-vous d’une noble fierté, & faites hardiment retomber sur eux le mépris dont ils voudroient vous accabler.
« Il n’était, dit-elle, ni gras ni maigre ; il avait la taille plus grande que petite, le port noble, la jambe belle ; il marchait gravement, avait l’air très sérieux, le nez gros, la bouche grande, les lèvres épaisses, le teint brun, les sourcils noirs et forts, et les divers mouvements qu’il leur donnait, lui rendaient la physionomie extrêmement mobile. » Tout cela pouvait faire de Molière un acteur aussi cher à Melpomène qu’à Thalie, mais un hoquet ou tic de gorge, qu’il avait contracté en voulant corriger la volubilité de sa langue, le rendit toujours insupportable dans le genre sérieux : il sauvait ce désagrément dans la comédie, par la vérité avec laquelle il exprimait un sentiment, et par l’art qu’il mettait jusque dans les moindres détails de son jeu. […] Je l’écoute avec les égards que mérite sa noble audace ; hélas ! […] Molière voulut en vain l’apaiser : par égard pour son maître, il joua un rôle de six cent vers dont il était chargé dans une pièce nouvelle ; mais il eut ensuite la noble hardiesse de demander sa retraite au roi, et se réfugia auprès de sa première directrice, laissant Molière avec Thalie pour unique consolation ; tâchons de surprendre quelques-uns de leurs secrets. […] Nous ne détaillerons pas les beautés du poème ; elles ne sont pas du ressort de Thalie : je dirai seulement que le génie serait en droit de réclamer plusieurs morceaux ; les neuf Muses doivent surtout applaudir à la noble fierté de celui-ci : Les grands hommes, Colbert, sont mauvais courtisans, Peu faits à s’acquitter de devoirs complaisants, À leurs réflexions tout entiers ils se donnent ; Et ce n’est que par là qu’ils se perfectionnent : L’étude et la visite ont leur talent à part, Qui se donne à la cour, se dérobe à son art ; Un esprit partagé, rarement s’y consomme, Et les emplois de feu demandent tout un homme. […] Les deux vieillards de cette pièce sont tantôt des pères Cassandre, tantôt des pères Grime : les Cassandre, bêtes par excellence, appartiennent exclusivement à la parade ; les Grime, faibles, crédules, impatients, colères, se rapprochent de la bonne comédie, et servent à contraster avec les Pères nobles.
C’est pourquoi, ajoûte l’Auteur, il seroit très-difficile dans une galanterie si confuse de dire qui en étoit le pere ; tout ce qu’on en sçait est que sa mere assûroit que dans son dereglement, si on en exceptoit Moliere, elle n’avoit jamais pu souffrir que des gens de qualité, & que pour cette raison sa fille étoit d’un sang fort noble ; c’est aussi la seule chose que la pauvre femme lui a toujours recommandée, de ne s’abandonner qu’à des personnes d’élite.
Une femme qui a été jugée sévèrement, mais qui n’en avait pas moins de belles qualités, Mme de Maintenon, en souvenir de sa jeunesse, de ses années difficiles, des attaques qu’elle avait repoussées si dignement, en se réservant sans doute pour la dernière, s’apitoie sur le sort de quelques jeunes filles, nobles encore, mais sans fortune, et dont les parents sont morts au service de l’État ; elle fonde la maison de Saint-Cyr.
Je sais que, graces aux soins de nos décorateurs, on voit, dès que la toile se leve, si la scene est dans les rues d’une ville ou à la campagne, même dans l’appartement d’une maison bourgeoise ou noble, pauvre ou opulente.
Des manieres nobles & franches qui gagnent le cœur de tout le monde !
Cette action noble & généreuse répare tous tes torts : viens dans mes bras, ma chere Peggy, & laisse-moi reprendre mon premier amour.
On verrait quel artifice particulier a présidé à chacun de ses Ouvrages ; avec quelle hardiesse il élève dans les premières Scènes son Comique au plus haut degré, et présente au spectateur un vaste lointain, comme dans L’École des femmes ; comment il se contente quelquefois d’une intrigue simple, afin de ne laisser paraître que les caractères, comme dans Le Misanthrope ; avec quelle adresse il prend son Comique dans les rôles accessoires, ne pouvant le faire naître du rôle principal, c’est l’artifice du Tartuffe ; avec quel art un seul personnage, presque détaché de la Scène, mais animant tout le tableau, forme par un contraste piquant les groupes inimitables du Misanthrope et des Femmes savantes ; avec quelle différence il traite le Comique noble et le Comique bourgeois, et le parti qu’il tire de leur mélange dans Le Bourgeois Gentilhomme ; dans quel moment il offre ses personnages au spectateur, nous montrant Harpagon dans le plus beau moment de sa vie, le jour qu’il marie ses enfants, qu’il se marie lui-même, le jour qu’il donne à dîner.
Je ne la regretterai pas, parce que, pour la remplacer, je compte absolument sur ces nobles esprits, sur ces talents d’un ordre si élevé qui nous ont donné, en définitive, toutes ou presque toutes les maîtresses œuvres de notre répertoire de genre.