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158. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

Je lui répondis là-dessus, qu’il n’étoit pas possible qu’une aussi belle Piece que celle-là, en cinq actes & dont les vers sont fort beaux, eût été faire en aussi peu de temps ; il me repliqua que cela paroissoit incroyable, mais que tout ce qu’il venoit de me dire étoit très-véritable, n’ayant aucun intérêt de déguiser la verité.

159. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Après dix années de fonds de culottes éclaircis sur les bancs, et quelques années encore succédant au baccalauréat, qui donc prend à Polyeucte, à Andromaque, au Misanthrope, ce vif et frais intérêt qu’il faut prendre à des drames ?

160. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Elle a de l’intérêt par elle-même ; il n’est pas indifférent à la morale, de voir comment cette femme, née dans une prison, d’un père protestant, qui se ruina au jeu et mourut à la Martinique, où elle fut laissée en gage à un créancier par sa mère obligée de venir chercher du pain en France ; renvoyée à sa mère, à quatorze ans, par ce créancier qui trouvait trop onéreux de la nourrir ; devient à quarante-cinq ans l’amie, la confidente d’un roi galant, parvient à le détacher de ses maîtresses, ne voulant prendre la place d’aucune, et à quarante-huit ans devient la femme de ce roi, plus jeune qu’elle de trois ans.

161. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

Aura-t-il l’adresse de proportionner le degré d’expression au degré d’intérêt que son personnage prend au sujet ?

162. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

L’Avare est déterminé à lui prêter à gros intérêt, pourvu qu’il n’y ait rien à péricliter.

163. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

Henriette retient Leuson qui lui fait voir son mépris pour Stukéli ; il la remercie du tendre intérêt qu’elle prend à lui, & la prie de couronner son amour en lui donnant sa main : elle ne peut s’y déterminer tant que sa belle-sœur est dans le chagrin.

164. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

Si le mariage n’a d’autre mobile que la volupté, il devient semblable aux mariages de don Juan, où « lorsqu’on est maître une fois, il n’y a plus rien à souhaiter, et tout le beau de la passion est fini525. » Si on y est poussé par l’orgueil d’une noble alliance, il tourne comme le mariage de George Dandin, « qui est une leçon bien parlante526. » Si l’on épouse par intérêt d’argent, les maris sont des Trissotins et des Diafoirus 527, les femmes des Dorimènes et des Angéliques 528.

165. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Mais elle est dépourvue d’intérêt, d’une véracité plus que suspecte, et a été désavouée et blâmée en termes énergiques par Évariste Gherardi.

166. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

N’est-il pas charmant de l’entendre recommander à Clitandre de ménager, dans l’intérêt de leur amour, les prétentions de Philaminte et les visions de Bélise ? […] Elle voit du monde ; mais, quoi qu’en dise Mme Pernelle, les méchants seuls peuvent trouver à mordre sur sa conduite, Elle est surveillée par Tartuffe qui l’épie, moitié par intérêt, moitié par convoitise brutale ; elle sait ménager même Tartuffe, et ne se résout que malgré elle, poussée par une nécessité inévitable, à la ruse qui doit le démasquer.

167. (1865) Les femmes dans Molière pp. 3-20

Comme elle prend à cœur les intérêts de la famille, et particulièrement de sa jeune maîtresse qui ne sait que se désoler et parle de se donner la mort si on la violente : Fort bien, c’est un recours où je ne songeais pas : Vous n’avez qu’à mourir pour sortir d’embarras, répond-elle.

168. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Mais ces grands traits de lumiere qui percent l’ombre de temps en temps, ne suffisent pas ; il faut un grand intérêt ; nulle langueur ne doit l’interrompre : les raisonnements politiques, les froids discours d’amour ne doivent pas le glacer ; & les pensées recherchées, les tours de force ne doivent point l’affoiblir.

169. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Ne soutenez plus une opinion flatteuse pour vous, à la vérité, mais qu’il est si facile de pulvériser Dorine va vous dire encore : Je n’en parle, Monsieur, que pour votre intérêt.

170. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Soyez surpris, avec raison, de voir la qualité & l’intérêt s’établir des privileges dans le sanctuaire des arts : dites-vous à vous-même qu’au théâtre les vrais nobles, les vrais riches, sont ceux qui ont hérité de Moliere, de Corneille, & qui les approchent de plus près : gémissez en secret ; mais gardez-vous d’insister si vous desirez qu’on vous joue par grace dans les petits jours, ou pendant les chaleurs de l’été57, encore serez-vous très heureux.

171. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

Aussi, après les deux longues comédies d’intrigue de l’Etourdi et du Dépit amoureux, las d’imiter les autres et de remplacer les personnages les plus charmants de la scène par des fictions sans caractère et sans autre intérêt que la beauté des comédiennes ou l’imprévu des situations, il quitta brusquement les contrées chimériques des romans d’aventures pour entrer sur le terrain de la vie réelle, et il attaqua du premier coup la femme par la juste critique du défaut qui dépréciait alors toutes ses autres qualités.

172. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

On trouve souvent dans les pièces les plus vantées de Molière, mais surtout dans Le Misanthrope, de ces dissertations dialoguées qui ne mènent à aucun résultat : voilà pourquoi, dans cette comédie, l’action, déjà pauvre par elle-même, se traîne péniblement ; car à l’exception de quelques scènes plus animées, ce ne sont guère que des thèses soutenues dans toutes les formes, et ce n’est que par des traits d’esprit et par l’agrément du style, que l’auteur réussit à dissimuler le défaut d’intérêt. […] Dans Les Femmes savantes, c’est encore la raillerie qui l’emporte sur l’enjouement : l’intrigue, assez insignifiante et dénuée d’intérêt, se dénoue suivant la coutume de Molière, par un moyen arbitraire et étranger au sujet.

173. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Évidemment il attache trop d’importance aux querelles religieuses, et j’ai peine à le croire lorsqu’il nous assure, par exemple, que l’intérêt dramatique de Polyeucte gisait pour les contemporains dans l’antithèse entre le molinisme et le jansénisme, autrement dit entre la doctrine du libre-arbitre et la thèse de la grâce irrésistible. […] Et en deux mots, Saint-Simon nous peint le juge ; « Dès qu’il apercevait un intérêt ou une faveur à ménager, aussitôt il était vendu. » Sans doute il y eut de glorieuses exceptions, et certains magistrats méritèrent leur renom de vertu.

174. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Serait-ce qu’elles ont besoin du charme de l’éloquence, et que, dépouillées de leur expression oratoire, elles perdent leur intérêt ? […] Sans doute l’individu est un, bien qu’il soit composé de facultés diverses, rempli d’idées contradictoires, combattu de passions opposées, et sollicité souvent en sens contraire par sa naissance et par son éducation ; de même la société est une, bien que ses membres soient en lutte d’intérêts, de passions et d’idées les uns contre les autres ; de même aussi l’humanité est une, bien que les peuples qui la composent soient si différents, que la guerre entre eux semble être l’état de nature. […]   Mais, le lendemain, je ne pus achever la lecture d’un article de revue qui parlait de La Flûte sur le ton de l’enthousiasme, je lus jusqu’au bout avec intérêt une biographie de Mozart, et je pensai, en continuant mon étude sur Molière, que les admirateurs de ce grand poète se soucieraient bien peu de la lire, si c’était un morceau de critique admirative.

175. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Mais pourquoi pour ces gens un intérêt si grand, Vous qui condamneriez ce qu’en eux on reprend ?

176. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

quel lien les unit, autre que le nom, la convenance, l’intérêt ?

177. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Ô toute-puissance de cet art fameux que ni la misère, ni l’abandon, ni la vieillesse de ses interprètes, tant que ces interprètes sont à l’œuvre, n’en puissent affaiblir la grâce, l’intérêt et la grandeur ! […] Entre toutes les associations, il n’y en a peut-être aucune où l’intérêt commun de tous et celui du public, soient plus constamment et plus évidemment sacrifiés à de misérables petites prétentions. […] C’en est fait, de toutes parts, dans l’univers comique, le bâton remplace l’éclat de rire, le mariage efface l’amour, les passions font place aux intérêts. […] Sa comédie a tout l’intérêt d’une chose devinée. […] (notez bien qu’Araminte et Cidalise sont là qui écoutent et qui ont le plus grand intérêt à ne pas laisser entrer dans leurs détails !)

178. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Ma passion est venue à un tel point qu’elle va jusques à entrer avec compassion dans ses intérêts ; et quand je considère combien il m’est impossible de vaincre ce que je sens pour elle, je me dis en même temps qu’elle a peut-être une même difficulté à détruire le penchant qu’elle a d’être coquette, et je me trouve plus dans la disposition de la plaindre que de la blâmer. […] Outre le soin de ses affaires, ses intérêts dans l’exploitation du théâtre, sa situation jalousée dans la troupe, elle avait eu de très graves ennuis.

179. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

L’espece de la sienne, à ce qu’il me paroît,   Ne porte point sur l’intérêt, Mais sur les sentiments...

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