Si ce fait est vrai, il fait également honneur au prince et au comédien. […] Il est très- pour l’honneur des lettres que Molière et Racine aient été brouillés depuis ; de si grands génies, dont l’un avait été le bienfaiteur de l’autre, devaient être toujours amis. […] Mme Dacier, qui a fait honneur à son sexe par son érudition, et qui lui en eût fait davantage si avec la science des commentateurs elle n’en eût pas eu l’esprit, fit une dissertation pour prouver que l’Amphitryon de Plaute était fort au-dessus du moderne ; mais ayant ouï dire que Molière voulait faire une comédie des Femmes savantes, elle supprima sa dissertation.
L’égalité de condition laisse du moins à l’honneur d’un mari liberté de ressentiment ; &, si c’étoit un paysanne, vous auriez maintenant toutes vos coudées franches à vous en faire justice à bons coups de bâton.
La Pièce étant achevée, Monsieur de Molière vint sur le Théâtre, et après avoir remercié Sa Majesté en des termes très modestes, de la bonté qu’elle avait eue d’excuser ses défauts et ceux de toutes sa Troupe, qui n’avait paru qu’en tremblant devant une Assemblée si Auguste ; il lui dit que l’envie qu’ils avaient eue d’avoir l’honneur de divertir le plus grand Roi du monde, leur avait fait oublier que Sa Majesté avait à son service d’excellents Originaux, dont ils n’étaient que de très faibles copies ; mais que puisqu’Elle avait bien voulu souffrir leurs manières de campagne, il la suppliait très humblement d’avoir agréable qu’il lui donnât un de ces petits divertissements qui lui avaient acquis quelque réputation, et dont il régalait les Provinces.
pour l’honneur de Dieu !
Car, comme on ne voit pas qu’où l’honneur les conduit, Les vrais braves soient ceux qui font beaucoup de bruit, Les bons et vrais dévots, qu’on doit suivre à la trace, Ne sont pas ceux aussi qui font tant de grimace. […] Mais Molière arrive trop tard ; la place est déjà prise par un certain Cormier, et, n’était l’insistance de Cosnac, qui veut dégager sa parole, on n’admettrait même pas la troupe à l’honneur de jouer devant le prince… Cette anecdote, que nous connaissons par les Mémoires de Cosnac, montre du moins la fausseté de la légende que nous avons rappelée plus haut, et selon laquelle on fait remonter la bienveillance dont le prince honora Molière au souvenir de leur camaraderie du collège de Clermont. — La troupe reçut pension d’Armand de Bourbon, et l’on s’intitula désormais « comédiens du Prince de Conti ». […] D’époux indulgent d’une jeune femme, le voilà devenu mari indifférent et quinteux ; le père tendre s’est changé en un tyran domestique ; l’homme d’honneur est devenu un dépositaire infidèle. […] Et si le Distrait, Turcaret, le Glorieux, le Méchant, sont des comédies assez bien écrites, qui font honneur à leurs auteurs, mais qui en font peut-être moins à la scène française, et dont la froideur pourrait venir d’être précisément trop bien écrites, on peut dire en revanche de Molière qu’il eut écrit moins bien, s’il avait mieux écrit ; que son style serait moins essentiellement comique s’il avait plus de tenue et d’unité, s’il n’était pas, avant tout, un style « parlé ».
On ne saurait donc s’étonner si, dans la brève étude qui suit, moi qui n’ai pas l’honneur d’être un de ces laborieux chercheurs, je me vois contraint de risquer, ça et là, quelque hypothèse après tant d’autres qu’ils se sont permises. […] Je considère comme probable qu’il lui en lut au moins la fin ; et cela expliquerait la permission verbale que donna le maître, un jour de libéralité ou de dépit contre les dévots, qui, à sa barbe et dans sa cour, faisaient poser des grilles aux fenêtres des filles d’honneur. […] Dès avant qu’il se fût déclaré, ses yeux et ses soupirs n’avaient rencontré qu’indifférence polie, et pas même d’étonnement : son aveu, chose pire, n’a pas eu l’honneur d’exciter de colère, ce qui eût indiqué au moins de l’émotion ; il a été méprisé.
Une fille d’honneur doit toujours se défendre De lire les billets qu’un homme lui fait rendre.
A prendre ce parti c’est l’honneur qui t’invite.
Boileau trouvait fort bon que l’on vantât dans Chapelain, l’honneur, la foi, la probité.
Plus les actions de l’intriguant sont multipliées, plus elles font honneur à l’Auteur qui les a réunies, si elles ne blessent pas l’unité de temps, l’unité de lieu & l’unité d’action.
Votre proposition me fait honneur.
La statue fait signe à son convive de s’y asseoir et de faire honneur aux mets qui composent le festin.
Mais il est un autre enfant de Paris, qui a porté haut et loin l’honneur de l’esprit français, et dont le nom semble résumer le dix-huitième siècle.
criait-il aux jeunes gens confiés à ses soins, ne perdez pas de temps à lire tant de modernes (15)… »Aussi, dépassé un moment, débordé, il put, avec l’orgueil d’une conscience satisfaite, s’écrier : « Je n’ai jamais donné de quinquina » (remède nouveau alors) (16), et sur la fin de sa vie, dans un moment d’enthousiasme, entonner en l’honneur de ses maîtres cet hymne magnifique : Vive la bonne méthode du Galien et ce beau vers de Joachim du Bellay : O bonne, ô sainte, ô divine saignée! […] Avouons-le simplement : Marphurius est un pyrrhonien, rien de plus, et pour moi, je ne saurais m’étonner que l’attention de Molière se soit portée sur cette doctrine, et qu’il lui ait fait l’honneur de se moquer d’elle.
La pièce étant achevée, M. de Molière vint sur le théâtre, et après avoir remercié Sa Majesté en des termes très modestes de la bonté qu’Elle avait eu d’excuser ses défauts, et ceux de toute sa troupe, qui n’avait paru qu’en tremblant devant une assemblée aussi auguste, il lui dit : Que l’envie qu’ils avaient eu d’avoir l’honneur de divertir le plus grand roi du monde, leur avait fait oublier que Sa Majesté avait à son service d’excellents originaux, dont ils n’étaient que de très faibles copies ; mais que, puisqu’Elle avait bien voulu leurs manières de campagne, il le suppliait très humblement d’avoir agréable qu’il lui donnât un de ces petits divertissements qui lui avaient acquis quelque réputation, et dont il régalait les provinces. […] « [*]Le 18 mai 1660, Molière donna pour la première fois Le Cocu imaginaire, qui eut beaucoup de succès ; cependant les petits auteurs comiques de ce temps-là, alarmés de la réputation que Molière commençait à se former, faisaient leur possible pour décrier sa pièce ; quelques personnes savantes et délicates répandaient aussi leur critique ; le titre de cet ouvrage, disaient-ils, n’est pas noble, et puisqu’il a pris toute cette pièce chez les étrangersa, il pouvait choisir un sujet qui lui fît plus d’honneur.
Clitandre est un jeune gentilhomme, qui n’est pas d’une assez haute naissance pour se mésallier en épousant la fille d’un roturier, et qui a trop peu de bien pour ne pas désirer de faire un riche mariage, mais qui ne fait pas de son nom un trafic, et de sa recherche une spéculation ; qui aime Henriette bien moins pour sa richesse, que pour ses vertus, ses charmes et ses grâces, et qui se montre désintéressé, en offrant de partager sa fortune avec une famille qu’il croit entièrement dépouillée de la sienne : d’ailleurs, plein d’honneur et de loyauté, sensible au mérite parce qu’il en a lui-même, trop naturel pour ne pas être ennemi de l’affectation, et trop franc pour cacher un sentiment qui peut lui nuire, il est le modèle de ces jeunes gens raisonnables sans froid calcul, sensibles sans exaltation romanesque ; et généreux sans faste, comme sans effort, dont je voudrais pouvoir dire que la société abonde, mais que certainement toutes les mères devraient vouloir pour gendres, ainsi que leurs filles pour maris. […] Un amour vif et sincère, né d’une rencontre fortuite, où l’une a reçu de l’autre un important service ; cet amour, traversé par la malveillance intéressée d’une marâtre et par l’imbécile entêtement d’un père ; dans Angélique, un mélange heureux de douceur et de fermeté, de candeur et de prudence ; dans Cléante, un grand fonds d’honneur et de générosité, que relèvent les agréments de la personne et les ressources de l’esprit : voilà ce qui recommande ce couple aimable à l’affection des spectateurs, ce qui range tous les cœurs du parti de leur tendresse. […] Il n’est comte danois, ni baron allemand, Qui n’ait à ses repas un couple si charmant ; Et, dans la Croix-de-Fer (**), eux seuls en valent mille Pour faire aux étrangers l’honneur de cette ville ; Ils ne se quittent point.
Toute la pièce était conçue pour mettre en relief ses diverses qualités, art de la parure, chant, danse ; et Euryale, représenté par La Grange, détaillait en son honneur un portrait qui dut être salué de longs applaudissemens : « Elle est adorable en tout temps, il est vrai ; mais ce moment l’a emporté sur tous les autres, et des grâces nouvelles ont redoublé l’éclat de ses beautés. […] Le poète dut éprouver les mêmes souffrances que son héros, avec ce surcroît d’irritation et d’inquiétude que donne la qualité de mari, c’est-à-dire la crainte de perdre non pas seulement ce que l’on désire, mais ce que l’on possède, et le souci de l’honneur en danger. […] Il faut ajouter à l’honneur de l’un et de l’autre que, dans leur ménage, la mémoire de Molière fut entourée non-seulement de « respect, » mais de « vénération. » Ce sont les propres termes qu’employait en parlant du premier mari de sa mère, un fils né de leur mariage : en 1698, à peine âgé de vingt ans, ce jeune homme avait imaginé d’achever et de mettre en vers libres la Mélicerte de Molière, et c’est dans la préface de ce travail bien inutile qu’il s’exprimait de cette façon.
D’honneur, votre parure est délicieuse....
Bien qu’il m’ait voulu perdre, un point d’honneur me presse De secourir ici l’oncle de ma maîtresse.
Et faites-moi l’honneur de me laisser mourir.
Oui, pour me faire honneur, je ne plains jamais rien ; Et mon plus grand plaisir est d’exciter l’envie.
Mon cœur, mon honneur, mon amitié, tout le veut.