Avec plus d’esprit. […] Comment l’esprit humain peut-il aller jusques-là ? […] Si mon maître ne croyoit avoir tant d’esprit . . . . […] Vous croyez qu’il n’y a que vous qui ayez de l’esprit ; M. […] Un petit esprit eût été piqué contre moi.
Ce que l’on sait de sa culture d’esprit et de ses talens donne à croire qu’elle reçut une autre éducation que celle d’une petite bohémienne. […] Mais si un comédien pense et écrit de façon spéciale, encore plus une comédienne, qui joint au tour d’esprit et de langage particuliers à sa profession celui qu’elle doit à son sexe. […] Mais j’eus le chagrin de voir qu’une personne sans beauté, qui doit le peu d’esprit qu’on lui trouve à l’éducation que je lui ai donnée, détruisoit, en un moment, toute ma philosophie. […] C’était une femme très séduisante, mais, comme la plupart des coquettes, égoïste et d’esprit borné quoique vif. […] Il est à croire qu’ils obéissaient ce soir-là à des sentimens assez mêlés : leur curiosité très vive pour tout ce qui touche au théâtre, la sympathie, enfin, et surtout leur éternel esprit badaud.
Son jugement exquis l’a toujours porté à ne jamais parler lui-même dans ses pièces, mais à y faire parler toujours ses personnages selon l’idée qu’il donne de leur condition et de leur tour d’esprit. […] Leurs trois talens ne formoient qu’un esprit, Dont le bel art divertissoit la France. […] C’étoit un homme de beaucoup d’esprit, et acteur universel. […] Elle roule sur l’experience d’un homme galant, qui, ayant vu quantité de femmes d’esprit infidelles, en voulut épouser une d’une sotise extrême, de laquelle il fut aussi trompé. […] Voici le texte du passage (des Ouvrages de l’esprit) : « Il n’a manqué à Moliere que d’éviter le jargon et le barbarisme, et d’écrire purement.
Un autre valet de chambre, qui le devait faire avec lui, se retira brusquement, en disant qu’il ne le ferait point avec un comédien Bellocq143, autre valet de chambre, homme de beaucoup d’esprit, et qui faisait de très-jolis vers, s’approcha dans le moment, et dit : « Monsieur de Molière, voulez-vous que j’aie l’honneur de faire le lit du roi avec vous ? […] Bellocq, pour son esprit et ses manières, était estimé de la cour et du roi, dont il était valet de chambre.
Ainsi le zanni Arlequin, qui à l’origine était niais et balourd, fut doué par la suite d’un esprit assez vif. […] L’esprit devait d’ailleurs se plier, se façonner à ce rôle perpétuel, et l’on finissait par entrer sans doute dans la peau de son personnage. […] Il était déjà question, au temps du roi Théodoric, de ces histrions « qui donnaient autant de soufflets et de coups de bâton qu’ils débitaient de paroles, et qui faisaient plus rire par les grotesques mouvements de leur corps que par les saillies plus ou moins heureuses de leur esprit ». […] Dès qu’un pitre s’installe sur la place publique et y débite des facéties de son cru, dès que l’esprit d’imitation suscite des grimaciers ou des mimes, elle existe, comme la statuaire existe dès qu’on essaye de pétrir l’argile ou de tailler la pierre, comme la musique existe dès qu’on essaye de moduler les sons de la voix.
J’ai l’esprit sans nuage ; & pour preuve sincere, Je vais te dévoiler le fond de ce mystere. […] Le jour que l’hymen se prépare, Son esprit imagine un moyen fou, bizarre, Mais le seul qui pouvoit causer ma guérison. […] Mais avec de l’esprit on compose une histoire.
Montrez aux Dames d’esprit certaines pensées d’Horace, d’Ovide, de Juvenal, &c. ; montrez-les leur en vieux Gaulois ; faites-en la Traduction la plus plate qu’il vous plaira, pourvu qu’elle soit fidelle, vous verrez que ces Dames conviendront que ces pensées sont belles, délicates, fines. Il y a des beautez d’esprit qui sont à la mode dans tous les tems. […] Il s’empressa fort à la faire revenir, en la conjurant de considerer que l’amour seul avoit causé son emportement, & qu’elle pouvoit juger du pouvoir qu’elle avoit sur son esprit, puis que malgré tous les sujets qu’il avoit de se plaindre d’elle, il étoit prêt de lui pardonner, pourvu qu’elle eût une conduite plus reservée. […] Il a peut-être dit mille fois avec Horace16, j’aimerois mieux passer pour le plus chétif de tous les Auteurs, & être content, que d’avoir un si grand esprit, & un génie si admiré, & souffrir tant d’inquiétudes. […] C’est blâmer Moliere de ce qu’il a travaillé non seulement pour les esprits fins, & de bon goût, mais aussi pour les gens grossiers.
Marguerite, femme du Meûnier, & Catherine sa fille, tricottent en faisant des contes de lutins, d’esprits. […] Richard se fait entendre : elles craignent que ce ne soit un esprit. […] Celles-ci détruisent l’esprit de la vraie piété ; ceux-là, toute sincérité & toute bonne foi. […] Cateau & sa mere Margot ont mis le couvert & préparé le souper : elles font des contes d’esprits en attendant Michaud. […] Dufresny emploie la même idée dans l’Esprit de contradiction.
[47, p. 80] Le maréchal de Vivonne221, connu par son esprit et par son amitié pour Despréaux*, allait souvent chez Molière, et vivait avec lui comme Lélius222 avec Térence*. […] Rochechouart, Louis-Victor de, duc de Mortemar et de Vivonne (16..–1688) : d’une très noble et illustre famille, dans laquelle il s’est distingué d’une manière particulière par sa bravoure et par son esprit.
D’abord j’appréhendois que cette ardeur secrete Ne fût du noir esprit une surprise adroite ; Et même à fuir vos yeux mon cœur se résolut, Vous croyant un obstacle à faire mon salut. […] Non, vous avez, mon oncle, un esprit vif & juste ; Vous jouissez encor d’une santé robuste ; Vous avez de gros biens. […] Ce traître de neveu qui m’aime & me chérit, Par son maudit caquet me fait tourner l’esprit. […] Un Auteur qui veut se piquer de précision, doit encore savoir sacrifier son esprit au bon goût, & se priver du plaisir de faire dire à ses interlocuteurs de jolies choses, à moins qu’elles ne tiennent tout-à-fait au sujet, à l’action, à la scene. […] Voilà la regle que les bons Auteurs ont puisée dans la nature, dans le cœur humain, & qu’ils se sont imposée : ils ont mieux fait ; ils ont oublié leur cabinet, le théâtre, leur esprit sur-tout ; ils se sont mis à la place de leurs personnages, ils se sont bien pénétrés de leur situation, & ils ont coupé, pressé, ralenti leur dialogue en conséquence.
J’ai donc bien des défauts dont votre esprit murmure ? […] Vous avez de l’esprit ; mais souvent il s’égare, Il vous rend d’une humeur inconstante, bizarre. […] C’est donc là cet esprit sage, modeste & doux, Qui devoit tout d’abord désarmer mon courroux ? […] Rare & fameux esprit, dont la fertile veine Ignore en écrivant le travail & la peine ; Pour qui tient Apollon tous ses trésors ouverts, Et qui sais à quel coin se marquent les bons vers : Dans les combats d’esprit savant maître d’escrime, Enseigne-moi, Moliere, où tu trouves la rime.
La scène cinquième du troisième acte, dans laquelle la prude Arsinoé vient donner des avis à la coquette Célimène, qui les lui rend avec tout l’esprit imaginable ; la septième, dans laquelle Arsinoé allume la jalousie d’Alceste, après l’avoir loué malgré lui ; là scène troisième du quatrième acte, de fureur et de rage de la part d’Alceste, de finesse et de coquetterie de la part de Célimène, qui s’apaise tant qu’Alceste est en colère, qui se fâche dès qu’Alceste s’apaise ; la première scène du cinquième acte., où Alceste, après avoir perdu son procès, veut renoncer à la nature entière et s’enfuir dans les bois ; le dénouement enfin : voilà les beautés principales d’un ouvrage dans lequel il n’y a pas un vers qui n’ait rapport au caractère principal. […] Jourdain reçoit Dorimène, et fait de l’esprit avec elle : voilà les beautés de cet ouvrage, dont le cinquième acte ne vaut pas les autres. […] La scène troisième du troisième acte, où le chevalier donné sa leçon d’italien, est jolie ; la scène huitième du quatrième acte, où le Distrait donne à son valet des raisons de sa distraction, est pleine d’esprit et de philosophie. […] L’ESPRIT DE CONTRADICTION. […] Mauvaise pièce, mais pleine d’esprit et d’intrigue.
Mais j’eus le chagrin de voir qu’une personne sans grande beauté, qui doit le peu d’esprit qu’on lui trouve à l’éducation que je lui ai donnée, détruisit en un instant toute ma philosophie. […] Alceste n’est pas comme les héros de Corneille, un composé d’une ou deux qualités éminentes, il a des défauts et il a aussi des qualités secondaires. — C’est non seulement un homme de génie, mais c’est encore un homme d’esprit et de goût. […] L’amour d’Alceste pour Célimène est facile à comprendre ; il est homme de goût, elle est femme de goût; il est homme d’esprit, elle est femme d’esprit ; mais Alceste a du génie : de là, l’inégalité et le malheur.
[59, p. 96-98] Boileau lut sa deuxième satire adressée à Molière, à quelques amis parmi lesquels était notre illustre comique ; en achevant la lecture des quatre vers suivants : Mais un esprit sublime en vain veut s’élever À ce degré parfait qu’il tâche de trouver ; Et toujours mécontent de ce qu’il vient de faire, Il plaît à tout le monde et ne saurait se plaire. […] Je ne suis pas du nombre de ces esprits sublimes dont vous parlez ; mais tel que je suis, je n’ai rien fait en ma vie, dont je sois véritablement content (I)240.
Ces comédiens, nourris de l’esprit de l’auteur, l’ont transmis à leurs élèves, ceux-ci à leurs imitateurs ; et c’est ainsi que, depuis Molière jusqu’à nous, s’est perpétuée, ou a dû se perpétuer cette tradition dont on parle tant. […] Sa femme réunissait les agréments qui peuvent engager un galant homme, à l’esprit nécessaire pour le fixer, et à la coquetterie la plus propre à le désespérer. […] L’inimitable mademoiselle Dangeville, remplie de grâces, d’esprit et de naturel, en débitait les tirades de manière à faire oublier qu’à force de justesse, de raison, de philosophie, elles sortent un peu du genre des soubrettes. […] Quelle différence avec ces représentations où l’on voit journellement l’esclave courir après l’esprit, la gentillesse, pour éclipser le dieu ; et celui-ci oublier son illustre origine, pour ne nous faire voir que la grossièreté du mangeur d’ail ! […] Pour jouer un rôle embelli par l’esprit et les grâces, on peut se passer peut-être de l’un et de l’autre, et plaire à la multitude, à l’aide de quelques bons conseils et de plusieurs répétitions devant un miroir, mais il faut avoir naturellement de l’esprit et de la grâce pour jouer un rôle dont la gaucherie est l’essence ; tel est celui du Bourgeois gentilhomme.
Ces Médecins étaient Messieurs de Fougerais, Esprit, Guenaut et d’Aquin. […] On loua son esprit. […] Œuvres principales : La Veuve, Les Esprits, Le Morfondu (1579). […] On peut retrouver cette anecdote dans L’Esprit de Molière de Beffara (1777). […] Il commence ainsi : « Esprit né pour la cour, [...] ».
Dominique, qui était homme d’esprit et de savoir, connaissant le génie de la nation française, qui aime l’esprit partout où elle le trouve, s’avisa de faire usage des pointes et des saillies convenables à l’Arlequin. […] Dominique, le confirmèrent dans son opinion, et nous voyons la forme qu’ils donnèrent au caractère d’Arlequin, qui est bien différente de l’ancienne… Depuis lors, le caractère d’Arlequin est devenu l’effort de l’art et de l’esprit du théâtre. […] L’esprit de Dominique, tel qu’il nous apparaît dans ses canevas, n’est pas des plus fins, et nous doutons fort, malgré le dire de Saint-Simon, qu’il le recueillît à la bibliothèque de Saint-Victor. […] Tel est l’esprit qui appartient en propre à Dominique, car, par la suite, Regnard, Dufresny, Fatouville, etc., lui en prêtèrent du plus vif et du meilleur.
Il n’est pas inutile d’ajouter qu’au moment où ces grands hommes fixaient la langue par leurs écrits, des esprits moins illustres, qui firent longtemps autorité, épuraient notre idiome et en déterminaient les lois : Balzac, Voiture, Vaugelas, étaient morts depuis plusieurs aimées, quand Louis XIV parut. […] et n’y trouve-t-on pas un accent plus franc, plus libre, plus original que dans ses chefs-d’œuvre officiels, dans ses oraisons funèbres, où l’étiquette du genre vient gêner son indépendance et imposer à cet esprit si fier et si honnête des altérations assez étranges de la vérité historique, quelquefois même (chose surprenante chez un génie si simple) un langage artificiel, des formules convenues ? […] à ce nouveau point de vue, comparez encore les deux époques : au-dessous de Corneille, vous trouvez, parmi ses contemporains, des poètes qui ont souvent un goût équivoque, mais où l’on sent encore une véritable sève ou tout au moins beaucoup d’esprit : Rotrou, Racan, Scarron, Sarrazin, Voiture. […] Féminisée par Racine et par Fénelon, chez Fontenelle elle n’a plus de sexe : malgré tout son esprit, c’est quelque chose d’uni, de clair et de froid. […] Enfin, quand Molière meurt, c’est à peine si Louis XIV daigne permettre d’enterrer la nuit, presque à la dérobée, le cadavre de cet homme qui avait honoré la France et l’esprit humain.
quelle tranquillité d’esprit ! […] « L’acteur qui quitte la scene pour quelque action importante, à laquelle il faut qu’il s’emploie ailleurs, doit avoir quelque temps raisonnable pour la faire ; & s’il revient aussi-tôt que la musique assez courte & assez mauvaise a cessé, l’esprit des spectateurs est trop surpris en le voyant revenir si-tôt. Au lieu que quand un autre a paru avant son retour, l’imagination du spectateur qui a été divertie par cet autre acteur, ne trouve rien à redire quand il revient ; & comme les spectateurs aident eux-mêmes au théâtre à se tromper, pourvu qu’il y ait quelque vraisemblance, ils s’imaginent facilement que ce personnage a eu assez de temps pour ce qu’il vouloit faire, quand avec la musique ils ont eu devant les yeux un autre objet qui a presque effacé l’image qu’ils avoient de celui qui leur étoit demeuré le dernier à l’esprit, dans l’acte précédent ». […] Apprenez, pour avoir votre esprit affermi, Qu’une femme qu’on garde est gagnée à demi, Et que les noirs chagrins des maris ou des peres Ont toujours du galant avancé les affaires.
Madame de Montespan ne considérait pas non plus que cet acte de domination et de jalousie tournerait contre elle dans l’esprit du roi, lorsqu’elle aurait perdu ce qui lui restait d’empire sur ce prince. […] Il y en a à Saint-Germain, mais ils n’ont pas encore paru. » Sans doute on travaillait à préparer l’esprit de la reine à les recevoir, et on ne voulait pas qu’ils parussent dans le monde avant cette espèce d’adoption d’un genre nouveau. […] Bourdaloue fait ici des merveilles ; la duchesse et moi nous le voyons tous les jours. » Cette lettre est un exemple de ces entretiens où madame de Maintenon, sans malice, et peut-être en prenant le change sur elle-même, mue par un double instinct d’amour et d’honnêteté, se joue de l’esprit grossier de son directeur, lui présente comme des griefs contre la cour, l’intérêt qui l’y attache, et comme dépit contre le roi, l’amour qu’il ressent et celui qu’il inspire, et se fait ordonner comme un sacrifice méritoire, de rester à sa cour. […] Le roi avait donné une marque de bienveillance à madame Scarron, la maîtresse le trouvait mauvais ; elle maltraitait la gouvernante en particulier et la calomniait dans l’esprit du roi, à qui elle reprochait de la rendre insolente et insubordonnée.
Si les modernes méritent des louanges à raison des distinctions qu’ils ont faites, nous allons ne pas tarir sur leur éloge, puisqu’ils ont encore distingué des caracteres ou des mœurs, les vices du cœur, les vices de l’esprit, la coutume d’une nation, les travers, les foiblesses, les ridicules de l’homme. […] Celui qui aura tracé un portrait des travers, des ridicules, des foiblesses, des vices du cœur ou de l’esprit d’un homme, nous aura peint nécessairement le caractere de cet homme, du moins en partie.
Ils l’ont saisi d’abord et avant qu’il ait eu le loisir de les trouver mauvais; il les a loués modestement en ma présence, et il ne les a pas loués depuis devant personne : je l’excuse et je n’en demande pas davantage à un auteur; je le plains même d’avoir écouté de belles choses qu’il n’a point faites 7 . » Et, de vrai, cela se comprend dans une carrière où l’imagination est continuellement surexcitée, où il faut créer sans cesse et avec le plus d’esprit possible, où il est nécessaire de plaire à un public. […] L’avocat n’a pas à créer; il prend les faits dans son dossier; il les explique non pas, avec son imagination, mais avec sa raison et son expérience des affaires ; et quant au public, ignore-t-on que les portes de l’audience ne sont pas ouvertes pour que des esprits oisifs ou blasés viennent chercher le plaisir dans le scandale, l’intérêt dans l’aspect d’un malheureux ? […] La Bruyère, Des Ouvrages de l’esprit. — Puisque nous avons cité la Bruyère, nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer que lui qui traçait aussi des caractères, loin de critiquer la profession d’avocat, n’en a parlé qu’avec éloge (De la ville.