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17. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516

Clitandre, amoureux de Lucinde qui feint d’être malade, s’introduit auprès de Sganarelle, pere de la belle, sous l’habit d’un Médecin. […] Quelle imagination n’a-t-il pas fallu pour épargner au spectateur la peine du travail dans une intrigue très vive, pour lui procurer le plaisir de la voir se dénouer tout naturellement, & celui de voir Sganarelle donner dans les pieges qu’il a voulu tendre ! […] Sganarelle, dans la piece que nous venons de citer, lâche la tirade suivante contre sa perfide & contre tout le sexe : Scene derniere. Sganarelle, dans l’accablement. […] Je pourrois encore citer Aristote, duquel j’ai pris ce que je viens de dire ; mais je me souviens de temps en temps que Sganarelle, dans le Médecin malgré lui, prouve, par le chapitre des chapeaux d’Aristote, qu’il doit se couvrir.

18. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Molière s’est réservé le rôle de Sganarelle, qui est des plus plaisants. […] Sganarelle glane pour son propre compte dans le gaspillage de don Juan ! […] » Sganarelle, tu parles bien, tu agis mal. […] Mathurine, de son côté, est sauvée par Sganarelle… Séducteur malencontreux, ce Don Juan ! […] berné par Sganarelle !

19. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. De la liaison des Scenes. » pp. 250-260

Sganarelle reste seul sur le théâtre, & dit : Voilà l’humeur de l’homme ! […] Sganarelle. […] Sganarelle, seul. […] On voit que Sganarelle ne quitte pas la scene, & que le théâtre reste toujours occupé. […] Thomas Corneille fait dire à Sganarelle : Quels grands coups il alonge !

20. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288

Sganarelle. […] Sganarelle. […] Sganarelle. […] Sganarelle. […] Et la fin de l’acte est motivée, puisque Sganarelle qui emmene Isabelle, rentre chez lui pour faire les apprêts de ce même mariage qui nous intrigue.

21. (1871) Molière

Sganarelle. […] Sganarelle en ce moment remplaçait Mascarille, empereur des fourbes. Sganarelle, autant que Cathos et Madelon, tenait à la bourgeoisie. […] Ariste est un sage et Sganarelle est un jaloux : le premier, pour plaire à Léonor, qu’il veut épouser, lui prodigue les petits soins, les tendresses, les respects ; Sganarelle, au rebours de son frère Ariste, est un malappris, un brutal. […] Si l’auteur de Sganarelle est malheureux, nous conviendrons volontiers que c’est un peu sa faute.

22. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

« Le troisième acte était rempli par les scènes de Sganarelle seul, de Sganarelle avec Alcantor, etc. enfin jusqu’au mariage. » Cinquième entrée : « Un Maître à danser (le sieur d’Olivet) venait enseigner une courante à Sganarelle. […] Huitième et dernière entrée : Quatre Galants, cajolant la femme de Sganarelle. […] Sganarelle ne profère pas un seul mot, et la pièce finit. […] La ruse est d’autant plus heureuse que Sganarelle n’a jamais vu Clitandre. […] Ensuite Clitandre fait entrer des joueurs d’instruments et des danseurs, qu’il mène, dit-il, à Sganarelle, toujours à sa suite.

23. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

C’est en effet Sganarelle qui représenté le rôle du bon sens dans la pièce, comme Sancho dans le roman de Cervantès. […] Eût-il été possible de faire réfuter Sganarelle par don Juan ? […] Au fond, n’est-il pas évident que Sganarelle n’a pas été réfuté, pas plus qu’il ne l’avait été plus haut ? […] L’impression est encore la même que dans les deux scènes de Sganarelle. […] Au moment où don Juan était englouti, frappé par la foudre, Sganarelle s’écriait : « Mes gages !

24. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Charmé du mérite de cette pièce, ainsi que du jeu de Molière dans le rôle de Sganarelle, il avait placé, en tête de chaque scène, des arguments destinés à faire valoir le talent du poète et celui du comédien. […] Le Cocu imaginaire n’est pas et ne doit pas être compté parmi les chefs-d’œuvre de Molière Ce n’est point une pièce de caractère ; la jalousie de Sganarelle n’est qu’accidentelle et momentanée. […] Quant à Sganarelle, c’est un de ces personnages, moitié réels, moitié imaginaires, dont le caractère et le langage sont convenus, ainsi que le nom et le costume, et qui, d’ordinaire, sont plus bouffons que véritablement comiques. […] Sganarelle, quoique appartenant à la classe des bourgeois, rappelle, en plusieurs endroits de son rôle, l’humeur de ce valet poltron, fanfaron et facétieux. Jodelet duelliste, armé de pied en cap et s’excitant à avoir du cœur sans pouvoir en venir à bout, a certainement inspiré la scène où Sganarelle, couvert de fer et ayant tout ce qu’il faut pour se battre, hormis le courage, recule devant l’ennemi qu’il avait cherché.

25. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

Quand don Juan fait sa belle tirade contre le mariage et le faux honneur d’être fidèle, quand il demande à Sganarelle, ébloui par son éloquence sophistique, ce qu’il a à dire là-dessus, le timide bon sens de Sganarelle répond : « Ma foi, j’ai à dire… Je ne sais que dire : car vous tournez les choses d’une manière qu’il semble que vous avez raison, et cependant il est vrai que vous ne l’avez pas… Je suis tant soit peu scandalisé de vous voir tous les mois vous marier comme vous faites, et vous jouer ainsi d’un mystère sacré502… » Et quand Sganarelle n’est pas bridé par la crainte, il ne se gêne pas pour appeler cet épouseur à toutes mains « le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un diable, un turc, un hérétique, qui ne croit ni ciel, ni saint, ni Dieu, ni loup-garou503 ; qui passe cette vie en véritable bête brute ; un pourceau d’Épicure, un vrai Sardanapale, qui ferme l’oreille à toutes les remontrances chrétiennes qu’on lui peut faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons504. » Qui ne rit encore, en repensant au refrain terrible qui met en fuite le pauvre Pourceaugnac : La polygamie est un cas, Est un cas pendable505 ? Les paroles de Sganarelle ne sont que celles d’un valet ridicule, et le refrain qui ahurit M. de Pourceaugnac n’est que le couronnement d’une farce folle ; mais sous ce ridicule et cette folie demeure et brille une vérité morale de premier ordre, affirmée nettement par Henriette et Clitandre dans les Femmes savantes, prouvée implicitement de la manière la plus victorieuse et la plus touchante par Elmire dans le Tartuffe. […] Si la nature y manque, c’est l’École des Maris ou l’École des Femmes 522 ; — si la raison, c’est « le beau mariage de la jeune Dorimène, fille du seigneur Alcantor, avec le seigneur Sganarelle, qui n’a que cinquante-trois ans… 0 le beau mariage, qui doit être heureux, car il donne de la joie à tout le monde, et fait rire tous ceux à qui on en parle523 ; » — si l’amour Savez-vous bien qu’on risque un peu plus qu’on ne pense À vouloir sur un cœur user de violence ; Qu’il ne fait pas bien sûr, à vous le trancher net, D’épouser une fille en dépit qu’elle en ait ; Et qu’elle peut aller, en se voyant contraindre, À des ressentiments que le mari doit craindre524 ? […] Mais ce malheur sans doute se pourrait éviter si l’on n’épousait pas comme Sganarelle ; si la nature dans toute sa pureté présidait à cette, union ; si ceux qui s’unissent s’aimaient de.

26. (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382

seigneur Sganarelle, tout est renversé aujourd’hui, et le monde est tombé dans une corruption générale. […] Écoutez ce même Pancrace proposer à Sganarelle de lui enseigner « si la substance et l’accident sont termes synonymes ou équivoques à l’égard de l’être ; si la logique est un art ou une science, si elle a pour objet les trois opérations ou la troisième seulement ; s’il y a dix catégories ou s’il n’y en a qu’une; si la conclusion est de l’essence du syllogisme ; si l’essence du bien est mise dans l’appétibilité ou dans la convenance ; si le bien se réciproque avec la fin, si la fin nous peut émouvoir par son être réel ou par son être intentionnel. » Le maître de philosophie du Bourgeois gentillhomme ne se montre pas moins habile que Pancrace dans les divisions et les subdivisions de la logique scolastique. […] A Sganarelle qui lui dit être venu pour lui demander conseil sur une petite affaire, Marphurius répond : « Changez, s’il vous plaît, cette façon de parler. Notre philosophie ordonne de ne point énoncer de proposition décisive, de parler de tout avec incertitude, de suspendre toujours son jugement, et, par cette raison, vous ne devez pas dire je suis venu, mais il me semble que je suis venu… Il vous apparaît que vous êtes là, il me semble que je vous parle, mais il n’est pas assuré que cela soit. » Ce scepticisme obstiné ne cède qu’aux coups de bâton de Sganarelle qui perd patience. Le philosophe se plaint des coups qu’il vient de recevoir, mais, à son tour, Sganarelle le reprend et lui rappelle qu’il ne doit pas dire j’ai été battu, mais il me semble que j’ai été battu.

27. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Le personnage de Sganarelle est digne d’une attention particulière. […] Sganarelle ne soupçonne pas que l’équivalent de sa plainte qu’il croit si fondée, est que les filles ne sont pas faites pour se marier et avoir des enfants à leur tour, mais pour vieillir en tenant la maison de leur père, s’il est veuf ; en l’amusant, s’il s’ennuie ; et en le gardant, s’il est malade. Il est possible que cette manie de Sganarelle ait fourni à Collé l’idée du principal personnage de Dupuis et Desronais. A la vérité, Dupuis, en refusant de marier sa fille, n’est jaloux que de sa tendresse, et la dot qu’il faudrait donner ne lui tient point au cœur : en général, il couvre d’une certaine délicatesse de sentiments, le fond d’égoïsme que Sganarelle montre à nu ; mais Dupuis est un homme de la haute finance du dernier siècle, et Sganarelle est un petit bourgeois de la jeunesse de Louis XIV ; mais Dupuis et Desronais est un drame, et L’Amour médecin est une comédie. […] Robert reçoit sur les épaules des mains de Sganarelle et de Martine.

28. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

L’obligation de croire est mieux prouvée dans les ridicules paroles de Sganarelle que dans plus d’un sermon : DON JUAN Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit. […] Ces nerfs, ces os, ces veines, ces artères, ce poumon, ce cœur, ce foie, et tous ces autres ingrédients qui sont là et qui… » La tirade est interrompue comiquement par nécessité de comédie ; puis le sérieux reparaît, quand Sganarelle conclut : « Mon raisonnement est qu’il y a quelque chose d’admirable dans l’homme, quoi que vous puissiez dire, que tous les savants ne sauraient expliquer. […] Le désintéressement de l’amour de Dieu, qu’il faut aimer par-dessus toute chose751, est exprimé eu action par le Pauvre qui « prie le ciel tout le jour, et qui est bien mal reconnu de ses soins, dit don Juan, puisqu’il est dans la plus grande nécessité du monde, et que, le plus souvent, il n’a pas un morceau depain à mettre sous les dents. » Pourtant, entre un louis d’or et un péché, il n’hésite pas ; et malgré le diable qui le tente et Sganarelle qui l’encourage, « il aime mieux mourir de faim752. » L’amour du prochain, qu’il faut aimer comme soi-même pour l’amour de Dieu753, quand a-t-il été pratiqué d’une manière plus touchante que par done Elvire, qui, trahie de la façon la plus injurieuse par un amant aimé, revient trouver ce scélérat, ce perfide, qu’elle a menacé de « la colère d’une femme offensée754, » pour adresser à ce cœur de tigre les paroles qui tirent des larmes à Sganarelle : «  Je ne viens point ici pleine de ce courroux que j’ai tantôt fait éclater ; et vous me voyez bien changée de ce que j’étois ce matin. […] Louandre. — On trouve la même intention dans la phrase où Sganarelle dit que don Juan « ne croit ni ciel, ni saint, ni Dieu, ni loup-garou » (le Festin de Pierre, act.

29. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

Le Sganarelle et le Valère du Médecin volant ne sont pas plus estimables que Mascarille et Lélie, quand ils inventent la farce insensée par laquelle ils enlèvent sa fille au bonhomme Gorgibus 241. […] Il est si gai qu’on lui pardonne tout : qu’il boive, qu’il mente, qu’il vole246, qu’il aide à enlever une fille247, et qu’il cajole une femme au nez du mari248 : le mari et le père, les trompés et les volés sont si niais, Sganarelle a tant d’esprit, qu’on applaudit toujours, et qu’on serait désolé de le voir pendre, comme le voudrait bien Lucas 249. […] — « Le personnage de Sganarelle est trop souvent invraisemblable pour offrir toujours de l’intérêt, trop souvent bouffon pour être toujours comique. […] IX, § 2), qui met trop de bonne volonté à trouver une morale à cette farce : « Sganarelle nous fait honte de la jalousie dans le ménage ; il nous rend moins chatouilleux aux apparences, nous rassure pleinement sur notre mérite. » — J.

30. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

seigneur Sganarelle (s’écrie Pancrace),tout est renversé aujourd’hui, et le monde est tombé dans une corruption générale. […] Il est vrai qu’un certain Sganarelle ose traiter ce grand homme de « bavard (24)». […] Il est vrai aussi qu’un autre Sganarelle, le valet de don Juan, prétend aimer le tabac en dépit (horresco referens), en dépit d’Aristote (25). Mais ce Sganarelle est presque partout un homme de bon sens, et cette seule considération suffit, ce me semble, pour faire tout à fait récuser ici le jugement de ce téméraire. […] Que voulez-vous de moi, seigneur Sganarelle ?

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Ecoutons Sganarelle & Ariste dans l’Ecole des Maris. […] Sganarelle. […] Le tableau que Sganarelle vient de nous retracer est extrêmement joli ; il sentira toujours la main du grand Maître. […] Les sueurs montent au front de Sganarelle, quand il découvre que c’est à tort. […] Sganarelle leur donne plaisamment de fort bonnes leçons80.

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

Son Don Garcie de Navarre, dans le Prince jaloux ; Sganarelle, dans le Cocu imaginaire, & George Dandin, sont trois jaloux, tous trois nés dans une condition différente ; aussi agissent-ils & s’expriment-ils d’une façon tout-à-fait opposée. […] Sganarelle, dans une pareille situation, veut se défaire de son rival moins noblement ; & le voyant, il s’écrie : LE COCU IMAGINAIRE. […] On m’avouera que si George Dandin & Sganarelle parloient & agissoient avec le courage de Don Garcie, & que si Don Garcie de son côté vouloit tuer son rival par derriere, ou donner des coups de bâton à sa maîtresse, ils seroient tous on ne peut pas plus ridicules.

33. (1802) Études sur Molière pp. -355

Sganarelle n’est que tuteur, me dira-t-on. […] comment Sganarelle aurait-il pu ne pas s’apercevoir qu’on lui faisait le mensonge le plus gauche ? […] Plus bas, Sganarelle, touché du chagrin dont il croit son rival pénétré, l’embrasse pour le consoler, lui dit-il ; et la scène finissait assez plaisamment, ce me semble : l’auteur l’avait pensé de même ; il se trompait : un acteur, plus ingénieux que Molière, a finement imaginé que Valère, après avoir reçu l’embrassade de Sganarelle, devait le jeter dans les bras d’Ergaste ; que celui-ci devait, à son tour, embrasser Sganarelle, et le retenir fort longtemps ; et pourquoi ? […] Sganarelle doit-il souffrir patiemment la burlesque embrassade d’un valet ? […] Lorsque la pièce fut jouée à la cour, des magiciens chantants déterminaient Sganarelle à rompre son mariage.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Dans le Médecin malgré lui, nous voyons Lucinde quitter fort tranquillement le théâtre pour suivre son amant qui est déguisé en apothicaire, & qui l’enleve après que Sganarelle lui a donné cette recette salutaire : ACTE III. […] Sganarelle, à Léandre déguisé. […] N’est-il pas encore bien édifiant que dans la même piece Sganarelle veuille voir & toucher le sein de la nourrice ? […] Sganarelle. […] Sganarelle.

35. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Le plus considérable est l’addition de la scene de Doriméne & de Lycaste, dont Sganarelle est témoin ; elle supplée au magicien chantant, qui détournoit Sganarelle de son mariage. […] & Alceste passa à la faveur de Sganarelle. […] C’est une comédie d’intrigue, dont le dénouement a quelque ressemblance avec celui de l’école des maris, du moins par rapport au voile qui trompe Dom Pédre dans le sicilien, comme il trompe Sganarelle dans l’école des maris. […] Non seulement il plaisoit dans les rôles de Mascarille, de Sganarelle, d’Hali, &c ; il excelloit encore dans les rôles de haut comique, tels que ceux d’Arnolphe, d’Orgon, d’Harpagon. […] Sganarelle, ou le cocu imaginaire, comédie en trois actes en vers, représentée à Paris sur le théatre du petit Bourbon, le 28 mars 1660.

36. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

On se rappelle la scene de l’Amour Médecin, de Moliere, dans laquelle Sganarelle demande à deux de ses amis, à sa voisine, à sa niece, ce qu’il pourra faire pour chasser la mélancolie de sa fille. […] Josse, qui est orfevre, conseille à Sganarelle d’acheter à sa fille une garniture de diamants : M. Guillaume, tapissier, croit qu’une tenture de tapisserie de verdure la guériroit mieux : la voisine, qui craint de se voir enlever un amant par la fille de Sganarelle, exhorte le pere à la marier bien vîte avec un jeune homme qu’elle aime ; & la niece est d’avis qu’on la mette dans un Couvent pour profiter de son bien. Sganarelle connoît les différents motifs qui les engagent, & leur répond fort sensément : Tous ces conseils sont admirables assurément ; mais je les trouve un peu intéressés, & trouve que vous conseillez fort bien pour vous. . . . . . . . . . . . . . . . . ainsi, Messieurs & Mesdames, quoique vos conseils soient les meilleurs du monde, vous trouverez bon, s’il vous plaît, que je n’en suive aucun. . . . . .

37. (1900) Molière pp. -283

Sganarelle reprend : « Mais vous croyez bien au paradis ?  […] Sganarelle : — « Alors, vous croyez à l’enfer ?  […] » — Et comme Dom Juan fait le même signe qu’auparavant, Sganarelle s’écrie : « Vous ne croyez pas au moine bourru… ? […] » et que Sganarelle lui répond : « Eh oui, sa qualité ! […] Et il y a à côté de cela, je regrette de dire un mot si vif, il y a un cuistre, un Sganarelle, une espèce de M. 

38. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

La juste mesure est partout dans Molière : il condamne les excès de dépense de la jeune Dorimène, qui épouse un riche vieillard pour payer ses parures322, et en même temps il se moque de Sganarelle, qui croit que par un édit on peut mettre un frein au luxe des femmes323. […] La piquante Lisette de l’École des maris est le bon sens incarné, quand elle répond, avec un délicieux mélange de finesse et de naïveté, au Sganarelle qui croit s’assurer une femme parfaite en tenant sa pupille bien enfermée : Notre honneur est, monsieur, bien sujet à faiblesse, S’il faut qu’il ait besoin qu’on le garde sans cesse325 ! […]   Pour l’ignorance, qui est la prison de l’esprit, la leçon n’est pas moins bien donnée, et la sotte $ Arnolphe lui échappe aussi bien que la cloîtrée de Sganarelle. […] C’est le même bon sens qui cric par la bouche de Lisette à Sganarelle qui ne veut pas entendre parler de marier sa fille : « Un mari !

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