[79, p. 121] « Pourceaugnac est une farce, a dit Voltaire ; mais il y a dans toutes les farces de Molière des scènes dignes de la hautes comédie (I) ».
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 506 Un abbé crut faire sa cour au grand Condé*, en lui présentant l’épitaphe qu’il avait faite pour Molière. « Ah !
Vous goûtez, vous admirez, vous aimez Molière, et vous avez bien raison. […] Quant à leur propre doctrine à eux, la voici : Laissons-nous aller, disent-ils avec Molière, laissons-nous aller de bonne foi aux choses qui nous prennent par les entrailles, et ne cherchons point de raisonnements pour nous empêcher d’avoir du plaisir.
[10, p. 41] Dans une préface que les Anglais ont mise à la tête d’une traduction de Molière, ils comparent les ouvrages de ce grand comique à un gibet.
[82, p. 127277] Molière ne s’est pas borné à peindre dans son Avare, l’Avare amoureux, l’Avare mauvais père, l’Avare usurier ; son Harpagon est tout cela ; il ne s’est pas contenté de saisir une seule branche de l’avarice, il les a embrassées toutes.
1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 93-94 Molière eut, comme les premiers farceurs, l’objet d’amuser et de faire rire ; mais par des moyens moins libres, et moins éloignés de la vraie comédie. « Je suis comédien aussi bien qu’auteur, disait-il, il faut réjouir la cour et attirer le peuple, et je suis quelquefois réduit à consulter l’intérêt de mes acteurs aussi bien que ma propre gloire. »
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 506 Molière était incommodé lorsqu’on représenta le Malade imaginaire.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 271 Despréaux* ne se lassait point d’admirer Molière, qu’il appelait toujours le contemplateur.
[91, p. 135] La farce du Médecin malgré lui, composée à la hâte, et dans laquelle Molière ne daigna pas même s’asservir à la règle de l’unité de lieu, eut le plus grand succès et soutint le Misanthrope, à la honte de l’esprit humain.
En effet, il vint un moment, et ce moment coïncide à peu près avec l’époque de la mort de Molière, où la comédie italienne, qui ne s’en allait plus, comme autrefois, respirer l’air natal, se fit de plus en plus française. […] Ceci est de la bonne comédie, mais de la bonne comédie française, entre Molière et Le Sage. […] Il est temps d’en venir aux conclusions que nous avons eues principalement en vue en traçant cet aperçu historique, et de préciser ce que cet art exotique, après avoir si longtemps habité et vécu parmi nous, a transmis et pour ainsi dire infusé à la comédie de Molière et par conséquent à notre comédie française.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 560 Boileau racontait que Molière, après lui avoir lu le Misanthrope, lui avait dit : Vous verrez bien autre chose.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 271 Les Précieuses ridicules mirent Molière en réputation.
[66, p. 102-103] Le refus que l’on fit de donner la sépulture aux restes de Molière, attira aux dévots l’épigramme suivante.
Quoiqu’il en soit, ci gît Molière ; Comme il était comédien ; Pour un malade imaginaire, S’il fait le mort, il le fait bien.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 284 Lorsque Molière fait dire à Chrisalde, dans L’École des femmes, acte premier, scène première : Je suis un paysan qu’on appelle gros Pierre, Qui n’ayant pour tout bien qu’un seul quartier de terre, Y fit, tout à l’entour, faire un fossé bourbeux, Et de monsieur de l’Isle en prit le nom pompeux.
[95, p. 139-140] Voici comme Piron* s’exprime sur le Misanthrope : « Un chasseur qui se trouve en automne, au lever d’une belle aurore, dans une plaine ou dans une forêt, fertiles en gibier, ne se sent pas le cœur plus réjoui que dût l’être l’esprit de Molière, quand, après avoir fait le plan du Misanthrope, il entra dans ce champ vaste où tous les ridicules du monde venaient se présenter en foule et comme d’eux-mêmes, aux traits qu’il savait si bien lancer.
1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 95 J’étais à la première représentation des Précieuses Ridicules de Molière, dit Ménage, et tout l’hôtel de Rambouillet s’y trouva.
1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 202 Lorsque Molière fit jouer son Tartuffe, on lui demanda de quoi il s’avisait de faire des sermons.
[63245, p. 100-101] Molière était sujet à de fréquentes distractions.
1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 346 Parmi les épitaphes qu’on fit pour Molière, il y en a de plaisantes, et quelques-unes de sérieuses.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 71 Madame Dacier 207, qui a fait honneur à son sexe par son érudition, et qui lui en eût fait davantage, si, avec la science des commentateurs, elle n’en eût pas eu l’esprit, fit une dissertation pour prouver que l’Amphitrion de Plaute était fort au-dessus du moderne ; mais ayant entendu dire que Molière voulait faire une comédie des Femmes savantes, elle supprima sa dissertation.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 559-560 Les hypocrites avaient été tellement irrités par le Tartuffe, que l’on fît courir dans Paris un livre abominable, que l’on mit sur le compte de Molière pour le perdre.