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55. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Boileau, le plus impatient de tous, et en même temps le plus assuré que Molière avait de quoi répondre, l’en pressait vivement, l’inquiétant sur la solidité de ses premières peintures, afin de l’exciter à les surpasser. […] S’il se résigna enfin à faire mieux que l’École des Maris, nous en devons une bonne part à Boileau, qui eut plus d’une fois à combattre ses scrupules, et à sommer son ami au nom de la postérité, dont nul autre, dans ce temps de merveilles, n’eut plus que Boileau le secret. […] Le Misanthrope, le Tartufe acquittaient Molière envers Boileau et le public délicat, dont il était l’organe. […] Boileau l’a caractérisé par un mot profond : il l’appelait le Contemplateur. […] Boileau, qui n’écrivait rien au hasard, qualifie ses peintures de doctes, Il l’entendait non-seulement du poète philosophe, mais du poète comique, savant entre tous dans son art.

56. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Toutefois quelques-unes de ces Scènes, admises depuis dans les chefs-d’œuvre de Molière, ramenées à un but moral, et surtout embellies du style d’Horace et de Boileau, montrent avec quel succès le génie peut devenir imitateur. […] Il a dans ses mains l’arme du ridicule, arme terrible, avec laquelle Pascal a combattu une morale dangereuse, Boileau le mauvais goût, et dont Molière a fait voir sur la Scène des effets plus prompts et plus infaillibles. […] Cet art qui manque aux satires de Boileau, de tracer une ligne nette et précise entre le vice et la vertu, la raison et le ridicule, est le grand mérite de Molière. […] L’homme le plus extraordinaire de son temps, comme Boileau le dit depuis à LOUIS XIV, celui chez qui tous les ordres de la société allaient prendre des leçons de vertu et de bienséance, se voyait retranché de la société.

57. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Boileau a regretté la perte du Docteur amoureux. […] Sa troupe représenta Nicomède et le Docteur amoureux, celte pièce regrettée par Boileau. […] Il avait pris au sérieux le vers de Boileau : Jamais surintendant ne trouva de cruelles ; mais Boileau n’avait pas prévu le cas où les surintendants seraient les rivaux des rois. […] Boileau fut si touché de ce procédé, que, dans les éditions suivantes de ses satires, il effaça le nom de Boursault ; mais comme il lui fallait une rime en ault, il substitua le nom de Perrault. […] Nous avons entre les mains cette prétendue pièce, dont la scène se passe au Palais, lieu où se vendaient les comédies et les livres, comme une satire de Boileau nous l’apprend.

58. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Dans le même temps, Molière en faisait des lectures en différents endroits, comme l’atteste ce vers de la troisième satire de Boileau, publiée en 1665 : Molière avec Tartuffe y doit jouer son rôle. […] Le premier président de Lamoignon, l’ami de Racine et de Boileau, l’Ariste du Lutrin, ne pouvait, en aucune manière, être comparé à Tartuffe. […] On a prétendu que Boileau, partageant sur ce point les préventions de madame Dacier, préférait l’Amphitryon de Plaute à celui de Molière. […] Mais que le monologue insipide où Mercure raconte tout ce qu’on va voir et entendre, comme s’il craignait qu’on n’y prît trop d’intérêt et de plaisir, lui ait semblé supérieur au charmant dialogue de Mercure et de la Nuit, qui prépare au merveilleux de l’action, sans la faire connaître ; surtout que le jeu du double moi lui ait paru plus ingénieux dans Plaute qui l’indique à peine, que dans Molière qui en a tiré un si grand parti d’après Rotrou, voilà de ces erreurs que Boileau ne pouvait commettre, et qu’il y aurait une témérité presque sacrilège à lui imputer sur la périlleuse parole d’un auteur d’ana. Une fausse allégation de la part du sieur de Monchesnay me paraît chose beaucoup plus croyable qu’un jugement absurde de la part de Boileau.

59. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Il fut bien moins attaqué que Racine et Boileau ; appartenant toutefois, comme eux, au siècle de Louis XIV, il ne put échapper entièrement à la disgrâce momentanée où tomba l’ancienne littérature. […] Il n’était pas exclusif dans le choix de ses modèles et il embrassait, dès le principe, dans toute son étendue, ce domaine dont Boileau aurait voulu plus tard lui supprimer la moitié. […] François de Neufchâteau, dans L’Esprit du grand Corneille, a arrangé et développé la réflexion de Voltaire en une anecdote qu’il prétend avoir tirée du Bolœana, mais qui ne se trouve dans aucun des deux ouvrages que l’on connaît sous ce titre : « - Oui, mon cher Despréaux, disait Molière à Boileau, je dois beaucoup au Menteur. […] Ô Boileau ! […] Si Boileau le lui avait demandé, il le lui aurait communiqué sans doute, mais il paraît que Boileau ne le lui demanda pas.

60. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [86, p. 130-131] »

Boileau fait allusion à cet empressement, dans ce vers de la troisième satire où il fait la description d’un mauvais repas.

61. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Oui, avant 1661, avant les beaux temps de Boileau, de Racine, de Bossuet, les genres étaient démêlés dans notre littérature. […] Molière même, à qui Boileau reprochait d’avoir partagé son talent entre Térence et Tabarin, entre Scapin et le Misanthrope, Molière n’a rien laissé percer de Sganarelle ni de Scapin dans Le Tartuffe et Le Misanthrope, ni des beautés sérieuses de ces deux chefs-d’œuvre dans les badinages de son théâtre.

62. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [62, p. 100] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 271 Despréaux* ne se lassait point d’admirer Molière, qu’il appelait toujours le contemplateur.

63. (1802) Études sur Molière pp. -355

Mais Molière lui fit dire par Boileau qu’il avait conservé sa véritable scène, et le menaça de la rendre publique, s’il continuait à vouloir usurper la gloire d’autrui. […] Le satirique Boileau l’aida dans le choix de ces noms, voilà des messieurs en bonnes mains. […] Boileau et madame Dacier préféraient, dit-on, la pièce latine ; mais persistons à ne pas juger sur parole. […] On connaît aussi l’anecdote de ce fameux souper que firent à Auteuil chez Molière, Lulli, La Fontaine, Boileau, Mignard, Chapelle, etc. […] Pourquoi, dans ses disputes avec Boileau, osa-t-il mêler un homme qui l’avait toujours assez dédaigné pour ne pas s’occuper de lui ?

64. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [54, p. 88] »

[54232, p. 88] 1742, Bolaeana, p. 150 Despréaux* n’approuvait pas le jargon que Molière mettait dans la bouche de ses paysans et de quelques autres de ses personnages. « Vous ne voyez pas, disait-il, que Plaute*, ni ses confrères, aient estropié la langue en faisant parler des villageois ; ils leur font tenir des discours proportionnés à leur état, sans qu’il en coûte rien à la pureté du langage.

65. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [6, p. 37-38] »

Coquille : Belcocq → Bellocq Bellocq, Pierre (Paris, 1646 – 1704) : lettré et poète, s’était lié d’amitié avec Molière, Racine et Boileau.

66. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [49, p. 81-82] »

Vers qui figure dans le Chant premier du recueil de Boileau intitulé le Lutrin.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273

Il composa contre Boileau une piece en un acte & en vers, intitulée la Satyre des Satyres. Despréaux eut le crédit d’en faire défendre la représentation, mais non l’impression. Quelque temps après, Boileau, surpris & touché d’un bon procédé que Boursault eut pour lui, se raccommoda sincérement.

68. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [34, p. 62-63 ] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 560-561 Molière voulait détourner Despréaux de l’acharnement qu’il faisait paraître dans ses satyres contre Chapelain ; disant que Chapelain était en grande considération dans le monde ; qu’il était particulièrement aimé de M.

69. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [47, p. 80] »

[47, p. 80] Le maréchal de Vivonne221, connu par son esprit et par son amitié pour Despréaux*, allait souvent chez Molière, et vivait avec lui comme Lélius222 avec Térence*.

70. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [52, p. 86] »

Même estime de la part de Bossuet, de la Fontaine, de Boileau. […].

71. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

Alceste et Célimène Racine, Boileau, Labruyère, nous font connaître le siècle de Louis XIV, parce qu’ils écrivirent constamment sous l’influence, on pourrait dire sous la dictée de leur entourage ; pour Molière, il nous peint aussi son époque, mais c’est un autre genre d’étude qu’il faut faire avec lui. […] La critique du sonnet d’Oronte vaut bien les meilleures satires de Boileau.

72. (1871) Molière

Le rire est leur domaine ; ils s’emparent triomphalement de la correction des mœurs ; ils sont, tout à la fois, des sages et des écrivains ; ils inventent leur comédie, ils inventent leur langage, et ce fut la plus juste admiration du dix-septième siècle, de trouver que Molière était un poète à côté de Racine, e non loin de Despréaux, un prosateur comparable à Pascal. […] Plaute eût applaudi, Despréaux partait au quatrième acte, et faisait bien. […] Un beau logis à la ville, un grand jardin dans le doux village d’Auteuil, où Racine, Despréaux, La Fontaine, égal à Molière, venaient partager sa vie et ses plaisirs. […] Et pendant que Despréaux, son ami, écrivait à sa louange une touchante élégie, toute mouillée de ses larmes, l’auteur du Tartuffe et du Misanthrope était, porté, le soir, au cimetière de Saint-Joseph, dans- la rue Montmartre, à la lueur de deux cents flambeaux.

73. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [58, p. 95-96] »

Pour venger Molière de tous ses détracteurs, Boileau fit les stances suivantes qu’il envoya à son ami :   En vain mille jaloux esprits,   Molière, osent avec mépris   Censurer ton plus bel ouvrage :   Sa charmante naïveté,   S’en va pour jamais d’âge en âge Divertir la postérité.

74. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

vont s’écrier les personnes qui, ne jugeant que sur parole, croient le Misanthrope sans défaut, & le mettent au-dessus de toutes les pieces de Moliere, parceque Boileau a dit : Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnois plus l’Auteur du Misanthrope. […] On raconte que Boileau 30 admira beaucoup le Misanthrope à la premiere lecture que Moliere lui en fit, & que ce dernier s’écria : Ah ! […] Nicolas Boileau, surnommé Despréaux, né en 1736 à Crone, petit village proche de Paris, où son pere, Greffier au Parlement, avoit une maison de campagne.

75. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Boileau, Satire VIII, v. 194. […] Cette tirade, qui date de février 1665 au plus tard (la première représentation est du 15 février 1665), donna à Boileau l’idée de sa Satire V, qui fut composée la même année, et qui avait d’abord pour titre : Discours sur la noblesse dépourvue de vertu. […] Boileau, Epître VII, v. 32.

76. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [50, p. 83-85] »

Boileau déplora alors la perte de ce célèbre comique dans son épître septième qu’il adresse à Racine.

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