Tchao-so rappelle à la Princesse les derniers avis qu’il lui avoit donnés, & se tue avec le poignard. […] Après bien des choses inutiles au sujet de la piece, l’Auteur se rappelle que Moliere lisoit ses pieces à sa servante ; &, sur le point de congédier Thibaut, il imagine de lui lire sa piece & son prologue, pour voir l’effet qu’ils feront sur son esprit. […] L’Auteur21 me rappelle le poëte de Gilblas, qui, réduit à l’hôpital par les Muses, compose une épître en vers, pour leur jurer qu’il renonce à la poésie.
Et au-dessous de Corneille, de Racine et de Molière, on se rappelle qu’il y a d’autres classiques, des quarts de dieux et des demi-quarts, entrevus jadis au lycée ou chez les pères, dans des recueils de morceaux choisis, et retrouvés depuis, par la ville, sur les plaques des rues. […] Mounet-Sully, dans le rôle d’Oreste, un peu avant le lever du rideau, je me rappelle avoir entendu ce dialogue entre deux spectateurs du parterre : « Sais-tu ce que c’est qu’Andromaque ? […] On peut trouver que ce n’est guère et que beaucoup manquent à l’appel ; mais sur ces disparus, encore une fois, ne prolongeons pas nos doléances ; rappelons-nous que non-seulement Les Fausses Confidences et Zaïre, mais Don Juan, aussi bien que Bajazet et que Rodogune, nous ont été enlevés : on ne geint pas une heure durant pour un ongle cassé à la main gauche, lorsqu’on est amputé du bras droit.
Dans la même année, il montra dans Titus la vertu triomphant d’une passion désordonnée ; c’était encourager le roi à la vertu par son propre exemple et rappeler à l’adorateur de madame de Montespan, le sacrifice qu’il avait pu faire de Marie de Mancini. […] Le prince de Condé, grand admirateur des beaux vers, toujours plein de mépris pour tout ce qui lui rappelait Mazarin, protégeait Racine. […] Il avait été frappé du plaisir qu’elle avoue avoir éprouvé à la lecture d’une critique de Bérénice, et n’avait pas remarqué que ce qu’elle appelle la folle passion de cette pièce lui déplaisait non seulement par sa folie, mais aussi parce que Bérénice rappelait cette Marie Mancini, nièce de Mazarin, que Louis XIV avait voulu épouser, et qui était odieuse à la société fréquentée par madame de Sévigné, Il n’avait pas lu ce qu’elle dit de Bajazet : La pièce m’a paru belle ; Bajazet est beau, mais Racine n’ira pas plus loin qu’Andromaque.
Ils ne se soucient ni de paye, ni de butin, ni de récompense ; ils ne songent ni aux fêtes de Rome, ni aux délices d’Italie ; ils ne veulent, ils ne demandent que le général ; ils appréhendent la fin de la guerre, de peur de le perdre à la paix ; ils murmurent contre le sénat qui le rappelle, et ne se peuvent consoler de la victoire qui leur ravit le victorieux. […] Vous croyez que la vertu se tient lieu de digne et de suffisante récompense, mais qu’elle accepte la gloire sans l’exiger ; que la gloire n’est pas tant une dette dont s’acquitte le public, qu’un aveu de ce qu’il doit, et tout ensemble une protestation qu’il est solvable. » Plusieurs trouveront les conversations rappelées par Balzac d’une gravité qui va jusqu’au ridicule ; les sujets qu’elles traitaient seraient ridicules, sans doute, dans la société d’une bourgeoise de petite fortune qui aurait à soigner elle-même son ménage et ses enfants.
Là, il la sermonne, lui rappelle la bassesse de son origine, vante sa propre générosité, fait enfin tout ce qu’il faut pour être détesté. […] Rappelons-nous ces mots qu’un orateur ancien adressait aux maris de son temps : « Plus vous avez de pouvoir, plus vous en devez user avec modération. […] Mais rappelez-vous la franchise habituelle de son caractère, l’espèce de solitude que les dédains de sa sœur et de sa mère ont faite autour d’elle, l’expérience précoce qu’elle y a acquise, l’extrême péril que court son bonheur, et enfin le langage du temps, moins réservé dans les termes, sans que peut-être le fond fût plus corrompu. […] Je rappellerai seulement un mot de Shakespeare bien propre à faire réfléchir ceux qui approuvent en elles de telles marques d’indépendance. Le vieux sénateur, abandonné par sa fille, lance au Maure qui l’emmène cette menace qu’il se rappellera aux heures de jalousie : « Elle a trompé son père, elle te trompera. » Desdémone ne trompa point Othello ; mais toutes les femmes ne sont pas des Desdémones, et la morale ne se fonde pas sur des exceptions.
D’où il faut conclure, à ce qu’il semble, que l’anecdote si souvent rappelée, et dernièrement encore par M. […] Ce sont eux qui le lui ont rappelé aussi souvent qu’il l’oubliait. […] Tartuffe éclaire la conscience d’Elmire rappelle un peu les adversaires de Pascal. […] Je veux seulement rappeler à M. […] Après tout, ce successeur des Tabarin, des Turlupin et des Gaultier-Garguille, qui s’en allait, comme nous le rappelle M.
Piombino lui rappelle le bassin et le vase d’argent qu’il a promis. […] Rappelez-vous L’ École des maris, acte II, scène 5.
Cette initiative si honorable pour la Comédie-Française méritait d’être rappelée. […] Rappelons ici d’abord le principe fondamental du beau en architecture.
D’abord elle rappelait les beaux-arts à leur plus haute mission, celle d’instruire les peuples de leur histoire, et par leur histoire, de la vertu. […] Mais tandis qu’au dehors ces cris retentissaient, Près du corps de Molière en larmes se pressaient Ses amis accourus, sa troupe désolée Par qui sa noble vie est alors rappelée, Qui redit ses bienfaits et pleure, en révélant La bonté de son cœur égale à son talent ; Quelques vieux serviteurs, et les pauvres encore Qui recevaient de lui des secours qu’on ignore. […] Permettez-moi, M. le Préfet, de saisir cette occasion pour rappeler à votre souvenir que c’est précisément en face de la fontaine projetée, dans la. maison du passage Hulot, rue Richelieu, que Molière a rendu le dernier soupir ; et veuillez excuser la liberté que je prends de vous faire remarquer que, si l’on considère cette circonstance et la proximité du Théâtre-Français, il serait impossible de trouver aucun emplacement où il fût plus convenable d’élever à ce grand homme un monument que Paris, sa ville natale, s’étonne encore de ne pas posséder. […] 4° Indépendamment des crédits ci-dessus rappelés, la ville de Paris souscrit pour trente mille francs audit monument ; cette somme sera imputée sur les fonds libres de 1839.
Vous vous rappelez ce brave Pierre Gringore de Notre-Dame de Paris, avec sa très plaisante moralité du Bon Jugement de madame la Vierge Marie, indéfiniment jouée ou plutôt indéfiniment interrompue, en la grand’salle du Palais de Justice. […] Le premier jour, qui était le 3 juillet, on commença par chanter une grand’messe dans cette superbe basilique de Saint-Êtienne, alors inachevée, qui rappelle tant de scènes de l’ancienne monarchie carlovingienne et où se conserve encore la chape de Charlemagne. […] Soixante mille spectateurs y purent trouver place et même s’asseoir, abrités, comme ceux de Bourges, contre les intempéries ou contre l’ardeur du soleil, par des charpentes et des toiles, « tant bien et excellemment peintes d’or, d’argent, d’azur et autres riches couleurs, qu’impossible est de le savoir réciter. » Vous vous rappelez peut-être, Messieurs, ce qui, dans ce théâtre d’autrefois, correspondait à ce que nous appelons aujourd’hui la scène. […] Vous en connaissez le sujet, que, pour clore notre séance, je vous rappellerai en peu de mots.
On se rappelle la situation ; dans une de ces ravissantes scènes de dépit amoureux, souvent reprises par le poète et toujours traitées avec le même bonheur, Cléonte s’excite à la colère contre Lucile : « Donne la main à mon dépit, dit-il à son valet Covielle, et soutiens ma résolution contre tous les restes d’amour qui me pourroient parler pour elle. […] Aussi Armande crut-elle pouvoir aborder le rôle avec tous ses avantages : le jour de la première représentation publique, elle s’était parée si magnifiquement que son mari dut lui rappeler qu’elle faisait « le personnage d’une honnête femme » et l’engager à prendre un costume moins éclatant. […] Que l’on se rappelle son portrait dans le Bourgeois gentilhomme : sa beauté toute dans le regard, le sourire et les manières, cette beauté, où la nature a la moindre part et la volonté de plaire la plus grande était, par excellence, une beauté coquette. […] Armande avait aussi de la coquette l’humeur impérieuse et vaine ; elle « vouloit, dit la Fameuse Comédienne, être applaudie en tout, n’être contredite en rien, et surtout elle prétendoit qu’un amant fût soumis comme un esclave. » On se rappelle de quel air et de quel ton, au second acte du Misanthrope notamment, Célimène réprime les révoltes d’Alceste. […] Je me moque de cela et ne veux point mourir si jeune… Je veux jouir, s’il vous plaît, de quelque nombre de beaux jours que m’offre la jeunesse, prendre les douces libertés que l’âge me permet, voir un peu le beau monde et goûter le plaisir de m’ouïr dire des douceurs. » Ces deux passages rappellent ce que nous apprend Grimarest du ménage de Molière.
C’est ce qu’on ne peut affirmer ; mais c’est aussi ce qu’on ne peut nier, et elle a l’avantage en tout cas de nous rappeler une autre des origines, je ne dis pas du génie, mais de la disposition d’esprit de Molière: son caractère de bourgeois libertin et indépendant. […] On ne perdra point de temps à imaginer des faits invraisemblables, ou à feuilleter avidement le théâtre espagnol pour en découvrir : il suffit de se mettre à la fenêtre et de regarder vivre les hommes, ou de se rappeler ses propres aventures et de faire son examen de conscience. […] Auprès d’eux, Molière semble un maître hollandais, un Téniers, un Gérard Dow, tandis qu’eux rappellent Watteau et nos peintres galants du XVIIIe siècle, très légers et artificiels. […] Qu’on se rappelle, à ce propos, l’aventure de Mmede Navailles, chassée de la cour et son mari dépouillé de tous ses emplois, pour avoir fait murer la porte qui mettait l’appartement de Louis XIV en communication avec la chambre des filles. […] Rappelons-nous Corneille, et comme le vers se moule à sa pensée.
On peut se rappeler le premier duo del matrimonio segretto. […] Me rappeler Brunswick, M. […] Il faut porter un exemplaire des Femmes savantes aux Français et noter les endroits où l’on rit. me rappeler ensuite le résultat de ces observations. […] Me rappeler ensuite, en composant, le résultat de ces opérations. […] (Me rappeler M. de Cassini chez Mme Michaud en 1806.)
Le philosophe se plaint des coups qu’il vient de recevoir, mais, à son tour, Sganarelle le reprend et lui rappelle qu’il ne doit pas dire j’ai été battu, mais il me semble que j’ai été battu. […] La lutte entre ces divers personnages rappelle la fameuse antithèse ironique, dans laquelle se résume toute la polémique entre Descartes et Gassendi.
En tête du volume, il y a une lettre de Francesco Andreini, comico Geloso detto il capitano Spavento, dans laquelle il fait l’éloge de son compagnon, « qui ne dérogea pas à la noblesse de sa naissance en s’adonnant au noble exercice de la comédie » ; il rappelle le succès que ces pièces ont eu pendant de longues années, et promet une seconde série non inférieure à la première ; mais il ne paraît pas que celle-ci ait jamais vu le jour. […] Les jeunes gens et les jeunes filles s’expliquent sur tout cela avec une simplicité tout italienne, et nous rappellent ces dames romaines dont parle Stendhal, qui, fermant leur porte à tous les visiteurs, font dire pour excuse que la signora est innamorata.
L’éclairage est brillant, et ne rappelle que de loin les deux lattes mises en croix avec une chandelle à chaque bout, qui composaient le luminaire, aux premiers temps de Louis XIII ; il est à présent de deux lustres de dix bougies, pendus au-dessus de l’avant-scène d’où l’on les descend pour les moucher, et qu’on lève quand la pièce commence. […] Arnolphe reparaît ; Agnès le suit ; notre homme s’est à-propos rappelé son Plutarque ; il contient son courroux ; il interroge doucement, et s’efforce même de prendre part à la peine d’Agnès, qu’émeut encore le trépassement du petit chat. […] D’ailleurs j’ai fait l’historique de la pièce ; et je n’ai qu’à rappeler que quand Molière composa sa pièce, il était en pleine lune de miel. […] Je suis bien aise de rappeler que sur ce point où j’ai été si vivement critiqué, j’ai pour moi Sainte-Beuve à qui l’on ne refusera pas certes l’intelligence de Molière. […] Dans la transparence de sa naïveté vous voyez toutes les qualités aimables de nos filles : elle est compatissante, témoin son affliction de la mort du petit chat ; elle est civile, rappelez-vous ses belles révérences ; elle est enfin docile, ordonnée, travailleuse ; avec cela, une petite pointe de coquetterie : c’est sa grosse passion : elle aime à être brave et leste ; ce sera bien la plus délicieuse petite bourgeoise !
L’enfance est gaie ; mais combien d’hommes, combien de poètes ont su conserver ou rappeler les joyeux celais de rire de l’enfance ? […] Tandis qu’une tragédie de Sophocle ou d’Eschyle rappelle, par sa structure grande et simple, la monarchie des temps héroïques, le théâtre d’Aristophane offre dans sa constitution intérieure, une fidèle image de cette démocratie excessive contre laquelle le poète dirigeait ses coups25. […] Rappelons-nous que les manuscrits de l’Aulularia sont mutilés, que le dénouement tout entier manque, et dans ces conditions désavantageuses comparons L’Avare de Molière à La Marmite de Plaute. […] Rappelons-nous les règles du comique d’observation : le ridicule qu’on n’avoue pas, mais que l’on cache ou que l’on ignore, ne doit se trahir qu’à la dérobée, à l’insu et contre le gré du personnage. […] Schlegel rappelle ce passage au début de sa leçon sur l’ancienne comédie, la sixième du Cours de littérature dramatique, et il part de là pour établir que la comédie est le contraire de la tragédie.
La poupée a rappelé les bouffons d’Italie, elle avait un faible pour Arlequin, pour Scapin, pour M. […] Il trouve que Dupont rappelait à merveille Abel, Nérestan, Nemours, Xipharès et autres innocents de même trempe. […] Elle ne rappelle en rien l’art des Grecs, cet art contenu dans les justes bornes, dans les strictes limites. […] Vous rappelez-vous ce terrible passage sur Roscius ? […] Don Juan, en effet, n’a rien qui rappelle la galanterie du beau Versailles.
Il suffit de se rappeler ce que dit Brantôme du goût de Catherine de Médicis pour les spectacles de la commedia dell’arte, pour qu’on ne doute pas que l’apparition des artistes italiens parmi nous dût suivre de près le mariage de cette princesse et devenir, dès lors, de plus en plus fréquente. […] Il suffit de rappeler les aventures qu’il courut après la clôture du Théâtre italien.
Le nom d’Agrippa fut joint à celui de Théodore, non, comme on l’a tant de fois répété, parce que sa mère était morte en lui donnant le jour, et qu’il était ægrè partus, mais par l’analogie de sa condition de posthume et de proscrit avec celle du Romain Marcus Julius Agrippa, surnommé le posthume, lequel fut proscrit par Tibère et tué à l’âge de vingt-six ans : cet Agrippa était petit-fils d’Auguste et le dernier de sa descendance mâle ; le père de d’Aubigné voulut que son nom rappelât à son fils sa propre condition et son serment. […] Il offre tant de sympathies diverses à satisfaire, il soumet les sympathies physiques à tant de sympathies morales et intellectuelles, il présente tant de points de défense et d’attaque en même temps, il fait naître tant désirs au-delà du désir même, il offre tant à conquérir au-delà de la dernière conquête, il donne tant de jeu aux craintes, aux espérances, il arrête les progrès si près du but et y rappelle si puissamment par l’effort même qui en éloigne, enfin il y a tant de distance entre les voluptés que l’art le plus exercé ou le naturel le plus aimable peuvent donner à l’abandon et le charme de cette retenue mystérieuse qui arrête les mouvements d’un cœur passionné, que rien n’est impossible à une grande passion dans le cœur d’une telle femme.
Enfin, et c’était là le point le plus sensible, cet état de domesticité qu’elle accepterait dans la maison de madame de Montespan, la placerait au-dessous des regards du roi, de ces regards qu’elle avait trouvés si doux, et qu’elle se sentait autorisée à rappeler sur elle, par l’aveu secret de ce prince pour l’éducation de ses enfants naturels. […] Voulant être distinguée du roi, lui être agréable, parce qu’elle l’aimait, mais voulant son estime et conserver le respect d’elle-même, pouvait-elle employer des moyens à l’usage des femmes ordinaires, mettre en pratique cet art de plaire, cet art de la cour, qui comprend l’art de nuire à tout ce qui n’est pas soi ; à intriguer contre une favorite a qui et le doit sa place ; à lui tendre des pièges, à lui opposer d’autres femmes dont elle pourra avoir bon marché, à rechercher les occasions de s’introduire près du maître, de surprendre ses regards, de les attirer par des soins et des parures qui déguisent son âge ; à se faire vanter, célébrer par des prôneurs ; à se distinguer tantôt par la finesse de la louange, tantôt par son enthousiasme, toujours par l’à-propos ; à rappeler d’une dis tract ion, à faire revenir d’un caprice par des bouderies, par des querelles, par des minauderies ; en un mot, à pratiquer le manège d’une coquetterie subalterne ?