La Princesse, qui n’a pas été insensible à l’amour de Sigismond, vient le délivrer à la tête d’une armée. […] On lui répond que l’illustre Sophronie, armée en sa faveur, vient le proclamer Souverain de l’Empire ; il répond : En ce cas-là je suis le Prince Sigismond. […] Tout beau, tout beau, Carlos : d’où vous vient cette audace ?
Quand viendra-t-il ? […] Deux Poëtes couronnés des mains de la Muse tragique viennent d’être honorés des bienfaits63 du maître : les Comédiens ont ordre de ne plus confier aux doubles64 les pieces de Moliere : encore un pas, & nous pourrons revoir les beaux jours de Thalie & de Melpomene. […] de Belloy vient d’obtenir une pension de douze cents livres ; M.
L’intrigue des Précieuses 285 est nulle : toute la comédie n’est qu’une scène où deux valets du grand monde, sous les habits de leurs maîtres, viennent flatter la préciosité de deux petites bourgeoises infectées de la maladie régnante. […] D’où vient qu’elle a l’œil trouble et le teint si terni ? […] Boileau, Satire X, v. 425. — Boileau, qui n’acheva cette satire qu’en 1693, emprunta plus d’un trait à Molière, particulièrement en ce qui concerne la précieuse : Mais qui vient sur ses pas ?
Mais sans nous étendre davantage sur ce sujet, venons à quelques réflexions que nous croyons nécessaires sur les ouvrages qui parurent au théâtre français, jusqu’à la fin du siècle passé. […] Tu viens, Silvestre, d’apprendre au port que mon père revient ? […] Ce fut chez monsieur de Bellièvre, Que cette bande gaie et mièvre, Vint, se rencontra, se rangea, Puis but, chanta, dansa, mangea. […] Trissotin, n’est pas moins plaisant ; et cet entêtement, aussi fort que celui du père dans Tartuffe, durerait toujours si, par un artifice ingénieux de la fausse nouvelle d’un procès perdu et d’une banqueroute (qui n’est pas d’une moins belle invention que l’exempt dans L’Imposteur), un frère, qui, quoique bien jeune, paraît l’homme du monde du meilleur sens, ne le venait faire cesser, en faisant le dénouement de la pièce. […] Fleurant apothicaire, brusque jusqu’à l’insolence, qui vient une seringue à la main, pour donner un lavement au Malade imaginaire.
Étéocle, roi de Thèbes, et Polynice, chef de l’armée ennemie, venue d’Argos, frappés par leurs mains fratricides, sont tombés sous les murs de la cité thébaine ; l’armée argienne a fui. […] De l’hymen, du bonheur l’espoir était venu À ma jeunesse amère : Je péris fiancée, et sans avoir connu La douceur d’être mère. […] Déjà le devin Tirésias est venu l’avertir que tous les autels étaient souillés des lambeaux arrachés par les oiseaux et les chiens au cadavre de l’infortuné fils d’Œdipe. […] Une pareille maison ouvre pour ainsi dire toutes ses portes et toutes ses fenêtres au comique, qui, de gaieté de cœur, peut venir y prendre ses ébats et en bonne conscience la ruiner, parce qu’elle est déjà une ruine. […] Viennent les enfants.
Elle vient des Œuvres de Molière de Bret, Tome I, 1773.
[95, p. 139-140] Voici comme Piron* s’exprime sur le Misanthrope : « Un chasseur qui se trouve en automne, au lever d’une belle aurore, dans une plaine ou dans une forêt, fertiles en gibier, ne se sent pas le cœur plus réjoui que dût l’être l’esprit de Molière, quand, après avoir fait le plan du Misanthrope, il entra dans ce champ vaste où tous les ridicules du monde venaient se présenter en foule et comme d’eux-mêmes, aux traits qu’il savait si bien lancer.
Chapelain par la main : monsieur, lui dis-je, nous approuvions, vous et moi, toutes les sottises qui viennent d’être jouées si finement, et avec tant de bon sens ; mais, croyez-moi, pour me servir de ce que Saint Remi dit à Clovis : Il nous faudra brûler ce que nous avons adoré, et adorer ce que nous avons brûlé.
Mais Molière qui s’aperçut de son étonnement, lui dit : ne soyez pas surpris de mon emportement ; je viens d’entendre un acteur déclamer faussement et pitoyablement quatre vers de ma pièce ; et je ne saurais voir maltraiter mes enfants de cette force-là, sans souffrir comme un damné.
Molière y eut un grand succès, et y était fort bien venu ; mais lui ayant été dit quelques railleries piquantes, il joua ses railleries, Cotin* et Ménage* : le premier sous le nom de Trissotin ; et le second sous celui de Vadius, qui eurent la querelle si plaisamment dépeinte dans les Femmes savantes.
» Cette aventure vint aux oreilles du roi, qui fut très-mécontent qu’on eût témoigné du mépris à Molière.
De là vint la brouillerie de Racine et de Molière, qui s’étudiaient tous deux à soutenir leur théâtre avec une pareille émulation.
Bret, autre commentateur, est venu et a remarqué qu’à l’époque où avait paru la pièce, la marquise de Rambouillet était morte ; elle l’était en effet depuis sept ans. […] Aimé Martin ; le premier, c’est qu’en 1672, le duc de La Rochefoucauld invita madame de Sévigné à venir entendre chez lui une comédie de Molière,comédie qui ne pouvait être autre que Les Femmes savantes, publiée au mois de mai de cette année ; le second, c’est que madame de Sévigné écrit elle-même à sa fille, dans le même temps, qu’elle a ménagé au cardinal de Retz, retenu chez lui par la goutte, la lecture des Femmes savantes, par Molière, et Le Lutrin de Despréaux.
[94, p. 138-139] L’abbé Dubos287 admire dans la scène 7 du troisième acte288 du Misanthrope, la saillie de ce même personnage, qui rendant un compte sérieux des raisons qui l’empêchent de s’établir à la cour, ajoute, après une déduction des contraintes réelles et gênantes qu’on s’épargne en n’y vivait point : « On n’a point à louer les vers de messieurs tels. »289 Cette pensée devient sublime, dit-il, par le caractère connu du personnage qui parle, et par la procédure qu’il vient d’essuyer, pour avoir dit que des vers mauvais ne valaient rien.
Fleurant, apothicaire, brusque jusqu’à l’insolence, qui vient, une seringue à la main, pour donner un lavement au malade.
Hors qu’un commandement exprès du roi ne vienne, De trouver bons les vers dont on se met en peine ; Je soutiendrai toujours, morbleu !
Et que par eux son sort de splendeur revêtu Fait gronder le mérite et rougir la vertu… Cependant sa grimace est partout bien venue On l’accueille, on lui rit, partout il s’insinue, Et s’il est par la brigue un rang à disputer Sur le plus honnête homme on le voit l’emporter. […] Il accuse, il injurie, il querelle ; il arrive chez elle armé en guerre, il ne vient pas lui faire sa cour, il vient la corriger ; ce n’est pas son amant, dirait une Marton d’aujourd’hui, c’est son type. […] Elle a le front de venir à moi, tranquillement, le sourire aux lèvres, quand j’ai dans ma poche une lettre qu’elle a écrite à un autre, à Oronte, à un homme qui fait des sonnets, et elle ne rougit pas de me demander ce que ça veut dire ? […] D’où vient donc, je vous prie, un tel emportement ? […] d’un juste courroux je suis ému contre elle, C’est moi qui me viens plaindre et c’est moi qu’on querelle !
Le grand Condé* exigeait de lui qu’il le vînt voir souvent, et disait qu’il trouvait toujours à apprendre dans sa conversation.
Molière, plein de cet ouvrage qu’il méditait, se trouva un jour chez le nonce du pape267, avec plusieurs personnes, dont un marchand de truffes vint par hasard animer les physionomies béates268 et contrites269.
Permettez-moi donc de rire un peu de la conversation que nous venons d’avoir ensemble. […] ne craignez point qu’il vienne jamais dans l’idée de personne que je sois un mari inquiet : il n’y a que vous & ma niece qui vous mettiez ces visions en tête ; & je blâme fort les précautions que vous prenez là-dessus.