[79, p. 121] « Pourceaugnac est une farce, a dit Voltaire ; mais il y a dans toutes les farces de Molière des scènes dignes de la hautes comédie (I) ».
Au surplus, si nous discutions ici l’histoire de ces deux comédies, (l’une portant et comportant l’autre,) je démontrerais que, contrairement à l’opinion généralement admise, ces pièces sont par le sujet, l’esprit satirique, l’observation des mœurs locales, bien plus d’essence languedocienne qu’italienne. […] C’est à Stettin — en Prusse — que Molière composa et joua ses premières comédies.
Ce trait (ainsi que quelques autres) ne saurait atteindre les grands talents, ornements de la scène française ; et, pour ne parler que de la comédie, si Molière lui-même y voyait représenter certains ouvrages qu’il n’a pu que lire sur les tristes bords du Léthé, ne ferait-il point grâce à Marivaux et à Lanoue en faveur de leurs interprètes ? […] Picard), je ne lui connais de rival dans le dernier siècle que Lesage, dont les romans sont aussi des comédies, comme l’a fort bien observé l’auteur des deux Gendres.
Elle vient de l’ouvrage de Jean François de Cailhava, L’Art de la comédie, vol. 1, 1771, p. 106.
1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 209 La première comédie que vit à Paris le célèbre Piron*, ce fut le Tartuffe de Molière ; son admiration alla jusqu’à l’extase.
1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 93-94 Molière eut, comme les premiers farceurs, l’objet d’amuser et de faire rire ; mais par des moyens moins libres, et moins éloignés de la vraie comédie. « Je suis comédien aussi bien qu’auteur, disait-il, il faut réjouir la cour et attirer le peuple, et je suis quelquefois réduit à consulter l’intérêt de mes acteurs aussi bien que ma propre gloire. »
Il regrettait fort qu’on eût perdu sa petite comédie du Docteur amoureux, parce qu’il y a toujours quelque chose de saillant et d’instructif dans ses moindres ouvrages.
Amphitrion, Comédie en trois actes & en vers, comparée pour le fond & les détails avec l’Amphitrion de Plaute ; les deux Sosies de Rotrou ; un Dialogue de Lucien. […] Ce dernier n’a pas grand mérite d’avoir réduit en trois actes une comédie qui étoit en cinq, & d’avoir encore alongé la courroie avec les scenes épisodiques de deux personnages subalternes, telles que celle de Sosie & de Cléanthis, & avec les scenes qui font de Jupiter un vrai petit-maître François ». […] de Voltaire dit là-dessus dans ses Observations sur les Comédies de Moliere. […] Toutes les éditions des Œuvres de Moliere marquent la premiere représentation de l’Amphitrion au 13 Juin 1668 : cependant, par le passage d’une lettre que nous rapporterons, on voit que cette comédie fut jouée devant le Roi le 16 Janvier précédent, & tout le monde convient qu’elle avoit été représentée à Paris avant d’être jouée à la Cour.
Molière avait composé six de ses comédies, quand Louis XIV commença à régner. […] On comprend que Boileau, vieux et chagrin, voyant cette décadence, s’écriât : « En vérité, les Pradons, dont nous nous sommes tant moqués, étaient des aigles auprès de ces gens-là. » Il faut être juste cependant : à cette époque où, sous Mmede Maintenon, la cour voyait succéder la dévotion et la tristesse aux fantaisies brillantes d’autrefois, où Louis XIV, frappé dans ses affections les plus chères, après avoir vu mourir autour de lui ses fils et ses petits-fils, restait presque seul de sa famille dans son palais morne et silencieux, il y a encore un coin de la littérature où toute la vie intellectuelle du temps semble s’être réfugiée : c’est la comédie. […] jamais la comédie n’a été d’une si folle gaîté qu’en ce temps de désolation, jamais si licencieuse qu’en ces années de dévotion austère. […] L’un lui trouve du jargon, l’autre veut bien convenir que ses pièces en prose sont moins mal écrites que ses comédies en vers.
Les Fourberies de Scapin, comédie entrois actes, en prose, comparée, pour le fond, les détails & le dialogue, avec la Sœur, comédie de Rotrou ; le Phormion de Térence ; le Pédant joué de Cyrano ; des Scenes italiennes ; une Scene du théâtre danois ; deux Farces de Tabarin ; un Conte de Straparole. […] Nous pouvons nous dispenser de faire un extrait bien étendu de cette comédie ; nous le devons même par économie, & pour ne pas trop nous répéter. […] Elle est filée, elle est une espece de petite comédie, & les voix différentes que prend l’acteur peuvent ajouter au plaisant, mais n’en font pas le principal mérite. […] Si Monsieur veut me permettre de lui représenter là-dessus une petite comédie en trois actes, il verra le commencement, la continuation & la fin de l’affaire. […] Les Auteurs de l’Histoire du Théâtre François assurent que le dialogue des premieres scenes des Fourberies ressemble tout-à-fait à celui des deux premieres scenes de la Sœur, comédie de Rotrou.
Les encourageantes répliques de Léonor sonnaient encore à son oreille, lorsque au dénoûment pour rire de la comédie, il faisait succéder ce prologue d’une pièce vraie, autrement sérieuse, et qui devait tourner au drame. […] Cette fois, elle entre en même temps dans la grande comédie et dans les grands emplois. […] A la grande comédie du Misanthrope (4 juin 1666) succède, deux mois après, la simple farce du Médecin malgré lui. […] » Armande poursuit avec le même flegme : « Ma foi, si je faisois une comédie, je la ferois sur ce sujet. […] Molière prévoit le sort qui l’attend, puisqu’il le fait pressentir lui-même. » Non ; il se sert ici, pour un effet plaisant, d’un simple lieu-commun de comédie, et, par cela même qu’il l’emploie, c’est qu’il n’en redoute pas l’application pour lui-même.
Elle est de Chapelle* : Puisqu’à Paris on dénie La terre après le trépas, À ceux qui, durant leur vie, Ont joué la comédie, Pourquoi ne jette-t-on pas Les bigots249 à la voirie ?
Au sortir de la comédie, prenant M.
Pourquoi sera-t-il permis au Père Maimbourg165, répondit-il, de faire des comédies en chaire, et qu’il me sera défendu de faire des sermons sur le théâtre ?
On a rapporté de lui ce trait comique : Un jour qu’il était pressé par l’heure du spectacle, il prit une brouette pour se rendre promptement à la comédie ; mais cette voiture n’allait pas assez vite à son gré.
De la mort comme de la vie, Voulant être le singe en une comédie, Pour trop bien réussir, il y réussit mal : Car la mort en étant ravie, Trouva si belle la copie, Qu’elle en fit un original.
[24, p. 52] Le Trissotin 171 de la comédie des Femmes Savantes, est l’abbé Cotin.
Les dévotes jetèrent les hauts cris, et le parlement défendit de jouer cette comédie.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 71 Madame Dacier 207, qui a fait honneur à son sexe par son érudition, et qui lui en eût fait davantage, si, avec la science des commentateurs, elle n’en eût pas eu l’esprit, fit une dissertation pour prouver que l’Amphitrion de Plaute était fort au-dessus du moderne ; mais ayant entendu dire que Molière voulait faire une comédie des Femmes savantes, elle supprima sa dissertation.
LE JALOUX DÉSABUSÉ, Comédie en cinq actes, & en vers, de Campistron. […] Je ne me suis engagé ni à faire les comédies dont je viens de parler, ni à fournir les matériaux suffisants ; mais, je le répete, je suis fermement persuadé qu’on pourroit donner dans plusieurs pieces suivies l’histoire d’une passion, d’un vice, d’un ridicule, &c.