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142. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Ce fut l’époque d’une réconciliation sincère et d’une amitié qui dura autant que leur vie. […] Il avait alors près de quarante ans, et la vie qu’il avait menée jusque-là, son goût pour le plaisir, le jeu et les voyages, semblaient promettre si peu ce qu’il est devenu, que quelques détails sur sa personne et ses aventures, d’ailleurs curieux par eux-mêmes, ne feront que répandre plus d’intérêt sur la notice de ses ouvrages dramatiques. […] Rien ne s’opposait plus à leur union; et ils croyaient, après tant de traverses, toucher au moment le plus heureux de leur vie, lorsque Deprade, que l’on croyait mort, reparut tout à coup avec deux religieux mathurins qui l’avaient racheté. […] Elle retrouve le beau Zelmis, dont la vie et la fidélité ont aussi couru les plus grands dangers. […] Regnard rapporte les dernières paroles de Boileau, adressées à ses vers : « O vous, mes tristes vers, noble objet de l’envie, Vous dont j’attends l’honneur d’une seconde vie!

143. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Il le représente comme ne sentant dans sa conscience aucun précepte du bien, comme inaccessible à la crainte des punitions et à tous les bons sentiments, passant sa vie en bête brute au point de vue moral, bien qu’il soit très intelligent. […] En général, les criminels commettent le crime, non parce qu’ils trouvent du plaisir à faire le mal comme mal, mais pour satisfaire quelqu’une des passions naturelles à l’humanité : tantôt c’est la convoitise du bien d’autrui excitée par les besoins matériels de la vie et le désir des jouissances, convoitise toujours alliée à une répugnance extrême pour la vie laborieuse, régulière et honnête ; tantôt c’est quelque passion violente, telle que la haine, la jalousie, la vengeance. […] Dona Elvire, abandonnée par Don Juan, son époux, poursuit celui-ci pour tâcher de l’amener à une vie régulière. […] Tous ces défauts humains nous donnent dans la vie des moyens d’exercer notre philosophie. […] Don Juan, à bout de ressources et menacé de toute part, prend le masque de l’hypocrisie afin d’échapper aux poursuites dont il est l’objet et afin de pouvoir continuer sa vie criminelle sans être inquiété.

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