Quand un enfant s’est annoncé avec ce caractere, ses vices se fortifient nécessairement avec l’âge. […] Après avoir adressé les prieres les plus touchantes au Ciel, Leuson débite ces vers moraux : Tel qu’un torrent fougueux, le vice nous entraîne.
Celui qui a fait Tartuffe s’est élevé jusqu’au sacerdoce ; l’hypocrisie est encore un des vices des sociétés modernes dont l’antiquité se doutait à peine, odieux vice ou plutôt crime abominable qui méritait une histoire à part ; or cet historien ne pouvait être que Molière, soutenu de toute la bienveillance du grand roi ! […] Il est beau, sans doute, d’être entouré d’ennemis ; de jeter à pleines mains, le sarcasme et le ridicule autour de soi ; de flétrir les vices, d’arracher d’insolents masques, de forcer à la retraite la sottise qui se pavane, de châtier Cottin et Tartuffe jusqu’au sang ; mais peu à peu grandit l’envie, et grandit la haine, en même temps que se montrent les hommes et les vices à châtier. […] Molière a vu de l’homme, ses ridicules plutôt que ses vices. Rousseau n’a fait la guerre qu’aux vices de l’homme, il a laissé de côté ses ridicules, comme indignes de sa colère. […] Savez-vous que l’éloquence n’a jamais parlé un plus fier langage, que la morale n’a jamais flétri le vice avec plus d’indignation !