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83. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Caracteres propres à tous les rangs. » pp. 328-330

Les caracteres dont nous avons parlé dans le chapitre précédent, sont tels par leur nature, que Destouches ne pouvoit choisir pour son héros qu’un des premiers Seigneurs de la Cour, & Louis Halberg qu’un Artisan : l’ambition du premier seroit devenue une vertu, du moins par rapport à nos mœurs, s’il n’eût ambitionné que la place d’un sujet plus en faveur que lui ; & les raisonnements politiques de maître Herman de Breme pourroient être à leur place dans un homme instruit & en place.

84. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Monsieur le Président est ce Lamoignon que nous vénérons au collège, dans les épîtres de Boileau, et dont le Lutrin chante les louanges… Vertu sincère, universellement respectée ; ce qui rend impossible autant que bien d’autres causes, la prétendue annonce de Molière à l’occasion de Tartuffe : « Monsieur le Président ne veut pas qu’on le joue. […] Molière, fort au courant du droit, comme on sait11, ne l’ignorait pas, et il subsiste un vers qui prouve qu’il y avait pensé, et peut-être s’était servi de ce cas de nullité dans sa première copie ; c’est le vers d’Elmire (acte V, scène v) : Ce procédé détruit la vertu du contrat. […] cet homme-là n’aura jamais un sol… N’est-ce pas conscience aussi qu’une vertu si parfaite dépende de la merci d’un hôtelier, qui peut bien ne pas se payer de prières et le faire coucher à la belle étoile ? […] Mais l’Oreste de Guimond Latouche dit dans Iphigénie : Pour être criminel me crois-tu sans vertu ? […] oses-tu bien par cette fausseté Vouloir de sa vertu ternir la pureté ?

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