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113. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

Par-là, la vengeance de Maître Jacques est mieux motivée que celle d’Arlequin ; par-là Harpagon, apprenant l’intimité de sa fille avec un intendant, doit être dans une situation bien plus cruelle que Magnifico, parcequ’un négociant devient tous les jours le beau-pere d’un commis entendu, & qu’il n’est pas d’usage qu’on choisisse un gendre parmi ses domestiques. […] Il agit suivant l’usage ordinaire.

114. (1910) Rousseau contre Molière

Non que ma vanité s’abaisse à recevoir De l’encens pour un trait qui ne fut qu’un devoir ; Mais enfin, dans un siècle égoïste et barbare, Où le crime est d’usage et la vertu si rare, Je prétends qu’un arrêt en termes solennels Cite mon innocence en exemple aux mortels. […] Toujours disciple de Plutarque, il ne tient pas pour vertu véritable celle qui n’est pas un peu mêlée d’héroïsme, et l’héroïsme, si rien ne le force à être provoquant et provocateur, tranche un peu, malgré lui, sur les communs usages, et c’est précisément ainsi que Rousseau aime la vertu. […] Par quelles lois, par quels édits, par quels rescrits leura-t-on défendu d’ouvrir les yeux et de lire… Ne se sont-elles pas au contraire établies elles-mêmes dans cet usage de ne rien savoir… » De même Rousseau écrit : « Les femmes ne cessent de croire que nous les élevons pour être vaines et coquettes, que nous les amusons sans cesse à des puérilités pour rester plus facilement les maîtres. […] Cet usage était plus raisonnable et maintenait mieux les mœurs. […] Donc, il faut exercer la psychologie mondaine de la jeune fille par l’usage du monde, après et avec de salutaires avertissements.

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