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71. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

En voilà assez, je pense, pour expliquer les travaux que les moliéristes continuent d’accomplir sur l’existence et l’œuvre de leur dieu, pour justifier leur persistance à fouiller une mine qui, bien qu’exploitée déjà dans presque tous les sens, garde encore pourtant quelques filons inexplorés. […] Il y a d’excellentes pages dans les articles sur Madeleine et Armande Béjart, des pages toutes brillantes de ces qualités littéraires qui conviennent h une grande revue de vulgarisation destinée surtout aux gens du monde, auxquels suffisent des résumés élégants de travaux originaux habilement rapprochés et combinés. […] Ce fut Molière, comme on sait, qui, sans se faire connaître, et sous le nom de son ami le savant Jacques Rohault, prêta en deux fois à son père les dix mille livres que devaient coûter les travaux, et pour lesquelles ce dernier constitua une rente perpétuelle de cinq cents livres au profit de Rohault, qui la rétrocéda tout de suite au véritable créancier. […] Molière, cette fois, pensa moins à son père qu’à sa fille ; ce fut, en effet, Madeleine Molière qui profita de cet acte de prévoyance. » Pocquelin père, quand il fit cet emprunt, avait soixante-quatorze ans ; il était sur le bord de sa tombe, car il mourut moins de six mois après le premier prêt fait par Rohault et deux mois seulement après le second, c’est-à-dire au moment même où les travaux qui avaient motivé l’emprunt arrivaient à leur terme. […] Il l’a émise dans un curieux travail publié par le Moliériste de juin 1884, sous ce titre : La sépulture ecclésiastique donnée à Molière.

72. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Un pareil moment ne se reproduira plus jamais pour le jeu de ces pièces immortelles. » Les travaux sur l’auteur comique se multiplièrent. […] Nous croyons, d’ailleurs, quel expression de maître écrivain n’a pas le sens de professeur d’écriture, mais celui d’écrivain public ou d’homme faisant des travaux d’écriture. […] Nous avions conjecturé, dans notre premier travail sur Molière, que ce nom de Menou pouvait être un sobriquet enfantin désignant Armande Béjart dont nous allons parler. […] Molière, dans la vie infernale de travail et d’affaires qu’il menait à la fois, ne disputait guère avec elle. […] Il se montrait, lui et toute sa troupe, dans le travail des répétitions, sans noms d’emprunt, chacun dans son costume de ville, chacun avec sa personnalité réelle et son propre caractère.

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