Les personnages qui entourent l’Avare le mettent dans des situations qui finissent toutes par lui faire développer son caractere ; mais c’est en le contrariant : aucun personnage ne l’engage à faire des traits d’avarice : au contraire, c’est en dépit de tout le monde qu’il les fait. […] Point de contraste d’intérêt à intérêt, point de contraste de situation avec le caractere ; par conséquent point de comique, point de trait saillant.
On a imprimé, dans une vie de Pocquelin & dans l’Histoire du Théâtre, que Moliere avoit mis dans sa piece des traits arrivés à un homme puissant qui étoit un vrai Dandin. On ajoute que l’Auteur, craignant son courroux, fut le trouver, lui lut sa comédie, & que le héros rit le premier des plaisanteries ou des traits satyriques qui l’auroient choqué sans cette précaution.