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91. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

L’hiver est la saison des tragédies, à cause des belles recettes qu’elles font ; cela changera peut-être… Molière cependant risque aujourd’hui sa comédie nouvelle. […] On se jette quelques noms à l’oreille : c’est M. le duc de la Feuillade, c’est M. le commandeur de Souvré, c’est M. le comte de Broussin… J’entends nommer Plapisson. un personnage assez dédaigneux, de ceux-là évidemment qui, à l’hôtel de Bourgogne, partent avant la fin du spectacle, pour ne pas ouïr la farce qu’on donne après la tragédie. […] ce serait pis qu’à là tragédie ; où l’on pleurait sur ce pauvre Holopherne si ; méchamment mis à mal par Judith !

92. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

La statuaire serait interdite comme contraire à la pudeur ; la comédie et la tragédie comme excitant les passions ; la satire comme contraire à la charité ; l’élégie amoureuse comme libertine ; l’éloquence elle-même comme fardant la vérité par l’appel au sentiment4. […] Néanmoins, nous croyons pour notre part que le trait n’est pas juste12 et qu’il est né simplement du besoin de conserver le caractère comique de la pièce, qui dans la catastrophe tournerait à la tragédie ; mais ce n’est pas moins un démenti donné au caractère de Sganarelle, qui ne peut être en ce moment qu’épouvanté par le spectacle qu’il a devant les yeux et qui ne doit pas nous faire rire au moment où la vengeance divine éclate d’une manière triomphante. […] La tragédie elle-même, au moins dans Racine, a le même caractère : elle est plus remarquable par la psychologie que par l’invention dramatique ; plus par la science et par l’art que par l’imagination et la poésie.

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