La méprise de Bernadille, qui ne reconnoît pas sa femme, & qui croit avoir affaire à un juge très sévere, produit des choses charmantes ; mais elle est très mal amenée, puisqu’il n’est pas vraisemblable qu’un homme, à moins d’être aveugle, ne reconnoisse pas une femme avec laquelle il a eu les liaisons les plus intimes, sur-tout lorsqu’un long espace de temps ne s’est pas écoulé, & lorsque la femme ne met pour tout déguisement qu’un habit d’homme. […] On voit qu’elle a été amenée avec vraisemblance, & que pendant le temps qu’elle a duré, elle n’a eu rien de forcé, rien de tiraillé, rien qui distillât la sueur de l’Auteur.
Pendant ce temps-là le tuteur d’Orphise a découvert le rendez-vous des amants ; il veut donner la mort à Eraste avant que de lui donner sa niece. […] On n’étoit pas difficile dans ce temps-là.