Lulli, justement décrié pour ses mœurs infâmes, ne méritait d’entrer dans aucune compagnie honorable ; et, suivant les idées du siècle, il venait peut-être de s’en rendre plus indigne encore, en montant comme farceur sur un théâtre. […] Deux fois reprise dans le courant de l’année suivante, elle eut treize représentations la première fois, et trente-une la seconde1. […] C’est dans le royaume de Naples aussi que, suivant une ancienne tradition, peu démentie par l’état de choses actuel, se trouvent le plus de ces hommes d’intrigue et d’exécution, qui, pour le moindre salaire, sont capables de tout, même d’une bonne action ; et voilà encore pourquoi Molière, attentif aux mœurs et au costume dans les pièces mêmes où il semble les avoir le moins observés, a fait de Scapin et de Sbrigani deux Napolitains.
Il voit venir Délia, suivante de la Princesse, & Florente ; il se cache pour écouter ce qu’ils disent. […] Bélise, Duchesse de Tyrol, y est en habit de cavalier, avec Thérese sa suivante, déguisée en Page Thérese lui conseille, si elle veut passer pour un homme, de cacher ses oreilles percées, de mettre son chapeau en mauvais garçon, d’écarter les jambes, & de lâcher quelques maugre-bleu : elle lui fait avouer ensuite qu’elle est venue autant pour Don Pedre que pour Delmire. […] Elle lui explique la raison qui a fait déguiser Bélise avec sa suivante, & sort en promettant de ne paroître plus aux yeux de son indigne amant.