Ce n’est point une histoire de la société polie, c’est un mémoire ou la compilation d’une suite de mémoires rédigés pour faciliter la composition d’une histoire suivie, ou plus simplement pour éliminer désormais de l’histoire des mensonges accrédités. C’est une suite de discussions de critique historique, rédigées à l’occasion des erreurs répandues dans une multitude d’éditions nouvelles des écrivains du XVIIe siècle ou dans leur biographie.
Chapitre XXII Année 1667 (suite de la septième période). — Madame de Montespan supplante madame de La Vallière. — Jalousie du marquis de Montespan. — Insulte à madame de Montausier. […] En effet, on voit bientôt, dans la suite de ses mémoires, le marquis de Montespan se déchaîner contre sa femme et contre le roi. […] Il est fâcheux, ce me semble, que l’ordre chronologique amène à la suite du premier éclat que fit l’intrigue du roi avec madame de Montespan et de la colère du mari, la première représentation de la comédie d’Amphitryon, qui eut lieu le 3 janvier 1668. […] La suite prouverait qu’alors les yeux de cette femme respectable furent dessillés sur les relations du roi avec madame de Montespan ; qu’elle fut épouvantée de l’idée d’avoir opposé de la résistance à un mari qu’elle croyait follement jaloux d’une femme irréprochable : il est du moins certain, par le témoignage de mademoiselle de Montpensier, par celui du duc de Saint-Simon, qu’à la suite de l’apparition qui eut lieu dans le passage de l’appartement de la reine, madame de Montausier rentra chez elle malade, ne sortit plus de sa chambre que pour quitter la cour et rentrer dans sa propre maison, à Paris, où elle languit, ne recevant qu’un petit nombre d’amis particuliers.