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107. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Il y a dans cette page, d’un si excellent style, presque autant d’erreurs que de mots. […] et cependant toute sa résistance se borne à deux vers : Ce langage à comprendre est assez difficile, Madame, et vous parliez tantôt d’un autre style.

108. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Aimer et chérir Molière, c’est être antipathique à toute manière dans le langage et l’expression ; c’est ne pas s’amuser et s’attarder aux grâces mignardes, aux finesses cherchées, aux coups de pinceau léchés, au marivaudage en aucun genre, au style miroitant et artificiel. […] Quelle verve brillante et quel éclat de style et de gaieté ! […] Voici même les vers qu’il était chargé de débiter : Je fais d’aussi beaux vers que ceux que je récite          Et souvent leur style m’excite À donner à ma muse un glorieux emploi. […] On a décrit, dans le style judiciaire de pareils actes, les meubles en bois doré « à pieds d’aiglon feints de bronze » et recouverts d’étoffe verte ou aurore, le lit surmonté d’un dôme peint de « couleur d’azur », les guéridons, les tapisseries de Flandre et d’Auvergne, le linge en toile de Hollande, les serviettes de table en toile damassée, les tableaux, les miroirs, tout ce que l’auteur d’Élomire hypocondre reprochait avec tant d’envie à Molière : Ces meubles précieux, sous de si beaux lambris, Ces lustres éclatants, ces cabinets de prix, Ces miroirs, ces tableaux, cette tapisserie, Qui seule épuise l’art de la Savonnerie. […] Mais Molière (et c’est là sa grandeur suprême) est non seulement français, étroitement, purement français, par son horreur de toute hypocrisie, son amour de la vérité, de la netteté absolue dans les actions et dans les paroles, dans la vie et dans le style ; Molière est en outre profondément humain.

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