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114. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Les romans de d’Urfé, de La Calprenède, des Scudéry, frère et sœur, y avaient semé la galanterie précieuse et vaniteuse, jusque dans la petite bourgeoisie. […] Le mariage de Marie avec le prince était le premier fruit de l’école de séduction et de plaisir ouverte à la cour durant la minorité de Louis XIV, et où le jeune roi avait été presque entraîné à épouser Hortense Mancini, la même qui depuis fut la connétable Colonna, et courut le monde en chercheuse d’aventures, avec sa sœur la duchesse Mazarin, comme elle galante sans retenue.

115. (1802) Études sur Molière pp. -355

Le faux Fédéric a déjà vingt ans, quand son père s’avise d’avoir des remords, qu’il n’écoute pas longtemps, grâce à son avarice et aux conseils de son valet Brighel ; ce Brighel est aussi le confident de Diane, elle lui avoue que, sous le nom de sa sœur Beatrix, elle a épousé secrètement Flaminio, amant de cette même sœur. […] Don Rodrigue, roi de Valence, voit Delmire, sœur de don Pèdre, roi d’Aragon, en devient épris, la demande en mariage, et ne l’obtenant pas, il l’enlève, la conduit dans son palais, où elle est traitée avec tout le respect dû à son rang et à son sexe ; la princesse devient sensible, mais elle craint l’excessive jalousie de son amant. […] Encore un reproche, acte IV, scène ii , madame Jourdain surprend son époux à table avec Dorimène, et trouve mauvais qu’il l’envoie dîner chez sa sœur pour festiner les dames en son absence ; Dorante répond que c’est lui qui régale, et que M. […] Dans la même scène, madame Préville, jouant le rôle de madame Jourdain, se souvenait qu’elle revenait de dîner chez sa sœur, elle arrivait sur la scène avec une pelisse et un manchon ; par là, elle nous disait d’avance comment il se pouvait qu’elle n’eût pas vu les préparatifs de la fête qui la choque ; son mouvement brusque, en quittant sa parure de ville, annonçait une maîtresse de maison, et préparait encore mieux sa sortie contre les convives. […] L’auteur de La Partie de Chasse de Henri IV, Collé, disait un soir, dans le foyer de la Comédie-Française : « Tout le monde sait Molière par cœur, excepté les comédiens. » Combien semblent en effet ne pas connaître ces quatre vers : Quand sur une personne on prétend se régler, C’est par les beaux côtés qu’il lui faut ressembler ; Et ce n’est pas du tout la prendre pour modèle, Ma sœur, que de tousser et de cracher comme elle.

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