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124. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Les écrivains qui accréditent cette erreur ne remarquent pas que si leur opinion était juste, la gloire de Molière, qu’ils croient rehausser, serait au contraire rabaissée : car, s’il était vrai qu’il eut fait la guerre à la marquise de Rambouillet, à sa fille Julie, aux Sévigné, aux La Fayette, aux La Suze, au lieu de la faire seulement aux Scudéry, on pourrait dire qu’il est sorti vaincu d’un côté, étant vainqueur de l’autre, un effet, s’il a purgé la langue et les mœurs des affectations hypocrites et ridicules des Peckes, d’un autre côté les femmes illustres, qui ont survécu à l’hôtel de Rambouillet et en avaient fait partie, ont banni du langage et des mœurs des grossièretés et des scandales qu’il protégeait, et y ont apporté des délicatesses et des larmes dont elles ont eu les premières le sentiment.

125. (1802) Études sur Molière pp. -355

Le style. — Déjà bien supérieur à celui de L’Étourdi, mais dans les scènes seulement où l’auteur, se trouvant à son aise, n’a pas à lutter contre l’invraisemblance. […] n’est-il pas plus vraisemblable que dans la province on les ait seulement exagérés ? […] Il se passa cinq à six jours avant que l’on représentât la pièce pour la seconde fois, et Molière, tout mortifié, se tint pendant ce temps caché dans sa chambre ; il envoyait seulement Baron à la découverte, qui lui rapportait toujours de mauvaises nouvelles ; toute la cour était révoltée. […] Voilà quelques légères taches ; mais rachetées par mille beautés, et d’un genre à mériter que Voltaire ne rangeât pas l’ouvrage au rang des pièces seulement plaisantes. […] Jourdain prête seulement sa maison ; celui-ci confirme ce que vient de dire le comte : rien de tout cela qui ne soit raisonnable, naturel et utile à la fable de la pièce ; pourquoi donc tout gâter en faisant dire à Jourdain la plus ridicule des balourdises ?

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