/ 215
127. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Le jeune homme, plus fin que le bon Pere, sentit d’abord qu’il y avoit du mystere là-dedans, fit semblant d’avoir une espece de honte, & promit de ne donner à l’avenir aucun sujet de plainte. […] Il a senti, d’ailleurs, qu’un tel confident, ne prenant pas un intérêt bien vif à la chose, ainsi que la parente & le précepteur, étoit bien moins comique que le vieillard Espagnol, puisqu’il croit être sur le point d’épouser, & qu’il réunit par-là le double intérêt d’amant & de mari.

128. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Cette comparaison des deux scènes de la comédie de La Sœur, de Rotrou, avec deux autres des Fourberies de Scapin, loin de faire tort à Molière, doit faire sentir la finesse du goût de cet auteur, et combien les plus faibles idées devenaient supérieures entre ses mains. […] On sentit bientôt avec quel art l’auteur avait su tirer cinq actes entiers d’un sujet aride en lui-même, sans y rien mêler d’étranger ; et on lui sut gré d’avoir présenté sous une face comique ce qui n’en paraissait pas susceptible. […] Despréaux eût succédé à Cotin, l’embarras qu’il aurait senti en composant sa harangue, aurait produit une scène fort curieusea. […] Plus l’accusation était délicate, plus Molière sentit le coup.

/ 215