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112. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Mon sentiment n’est pas qu’on prenne la méthode De ceux qu’on voit toujours renchérir sur la mode, Et qui, dans cet excès, dont ils sont amoureux, Seroient fâchés qu’un autre eût été plus loin qu’eux. […] Je pourrois aussi, avec le même avantage, comparer une des farces de Moliere à l’un de ces drames modernes où l’on croit mettre tant de philosophie : mais on me taxeroit de méchanceté, & je ne le ferai jamais, à moins qu’un Auteur intéressé à soutenir un sentiment contraire au mien, ne me fasse l’honneur de me donner un défi ; alors je suis tout prêt. […] La société est inondée d’un essaim de prudes qui introduisent la fadeur & l’affectation jusques dans la galanterie, qui n’étalent que des sentiments outrés & romanesques, n’ont que des expressions bizarres, composent un jargon nouveau & inintelligible qui gagne insensiblement le cabinet des Auteurs : l’affectation se répand dans la parure, dans la prononciation, dans le commerce de la vie ordinaire. […] On ne m’a jamais vu ce fol entêtement, Et d’un Grec là-dessus je suis le sentiment, Qui, par un dogme exprès, défend à tous ses sages L’indigne empressement de lire leurs ouvrages.

113. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Il résulte de ce qui précède : i° que Saint-Simon s’est trompé sur le motif qui fit renvoyer madame de Navailles, et qu’ainsi son accusation contre madame de Montausier tombe ; 2° que la cause du renvoi de la maréchale fut une intrigue issue de main de courtisan, avec de telles circonstances, que ni le roi, ni les personnes instruites de ses motifs, ne pouvaient douter de la faute grave qui était imputée à la dame d’honneur, et qu’ainsi, madame de Montausier, en achetant sa charge, ne fit que partager le sentiment général qui la condamnait.

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