Y a-t-il une femme qui ait l’ame & l’élévation des sentiments de Constance ? […] Ces sentiments sont excités par un portrait que Silvia a fait mettre dans la poche de Lélio par Arlequin : ce même portrait, & une lettre de Lélio qui est perdue par Arlequin, causent une équivoque qui persuade à Mario que la mélancolie qu’il a remarquée dans son ami n’est causée que par l’amour qu’il a pour sa sœur, & par les efforts que l’amitié fait pour ne point apporter d’obstacle à l’hymen avantageux de Silvia avec le Comte Octavio.
Moliere récitoit en Comédien sur le Théatre & hors du Théatre : mais il parloit en honnête homme, rioit en honnête homme, avoit tous les sentiments d’une honnête homme ; en un mot, il n’avoit rien contre lui que sa profession, qu’il continuoit plus pour le profit de ses camarades que pour le sien propre. […] Cet homme, le premier de notre temps pour l’esprit, & pour les sentiments d’un vrai Philosophe, cet ingénieux censeur de toutes les folies humaines, en a une plus extraordinaire que celles dont il se moque tous les jours !