Notre philosophie ordonne de ne point énoncer de proposition décisive, de parler de tout avec incertitude, de suspendre toujours son jugement, et, par cette raison, vous ne devez pas dire je suis venu, mais il me semble que je suis venu… Il vous apparaît que vous êtes là, il me semble que je vous parle, mais il n’est pas assuré que cela soit. » Ce scepticisme obstiné ne cède qu’aux coups de bâton de Sganarelle qui perd patience. Le philosophe se plaint des coups qu’il vient de recevoir, mais, à son tour, Sganarelle le reprend et lui rappelle qu’il ne doit pas dire j’ai été battu, mais il me semble que j’ai été battu. […] Cependant, d’après un passage de Grimarest, Molière semblerait avoir été Cartésien et non Gassendiste, et même il aurait eu de vives discussions contre Chapelle en faveur de Descartes. […] Je m’accommode aises pour moi des petits corps, Mais le vide à souffrir me semble difficile, Et je goûte bien mieux la matière subtile.
Fouquet, et comblé de ses bienfaits, il donna la tragédie d’Œdipe, qui fut reçue avec de grands applaudissements, malgré les défauts qu’on remarque dans ce poème, et dont l’auteur semble convenir en partie dans l’examen qu’il en a publié. […] « Je ne doute point que je ne hasarde beaucoup en donnant cet ouvrage au public ; il a eu tant de bonheur au théâtre qu’il est difficile qu’il en ait autant sur le papier, et que la méditation de la lecture n’y laisse découvrir des défauts que les agréments de la représentation semblent avoir jusqu’ici assez heureusement déguisés. […] Ce long équivoque de Cléomène qui, tâchant de rendre la princesse favorable à Timocrate pour prendre l’occasion de se déclarer, semble toujours agir contre soi, laisse les auditeurs dans une suspension d’esprit si agréable que, ce plaisir cessant par la reconnaissance, on veut que la pièce soit finie ; et sans faire un examen plus exact des parties qui doivent composer un poème, on prend droit de dire que le cinquième acte est inutile. […] Il disait que la nature semblait lui avoir révélé tous ses secrets, du moins pour ce qui regarde les mœurs et les caractères des hommes. […] Le personnage de Sganarelle semble avoir été introduit à l’imitation de ceux de Jodelet, de Gros-René, etc.