On découvrira, dans ces rencontres, que ces grands hommes sont des hommes, et on leur saura gré de leurs faiblesses : on sera bien aise de traiter avec eux plus familièrement qu’on ne faisait. […] C’est qu’un tel divertissement n’était pas une solennité médiocre : c’était à la fois un carrousel, un bal costumé, un opéra, une féerie, un festin, que sais-je ? […] Direz-vous qu’à la ville, trois mois après, les Fâcheux surent se priver de ces agrémens ? […] Molière, qui, le plus souvent, nous montre en action et en conflit des types universels et éternels, nous donne ici la lanterne magique avec des fantoches qu’il a pris au passage ; si l’on découvre, à cette occasion, que le grand homme ne dédaigna pas d’être de son temps, on lui en sait gré ; on s’amuse de le surprendre dans cette occupation familière. […] Got et Coquelin, savent s’attirer la considération et partager la recette, — en vérité, l’entreprise a quelques attraits.
Jeune, belle, capable d’inspirer une passion folle, elle s’est enfermée dans sa famille, et, sans quitter le monde, elle a su renoncer aux triomphes mondains. […] C’est là qu’apparaît Elmire dans sa gloire, quand elle sait rester chaste en étant coquette, et rehausser son honneur en jouant le rôle le moins honorant. […] Qu’elle imite Eliante, sœur idéale d’Henriette, et qu’elle sache, comme elles deux, allier toute la sincérité avec toute la grâce et toute la politesse386. […] Quel mérite n’est-ce point que d’avoir seul, sans modèle ancien ni exemple contemporain, su voir et dépeindre avec tant de finesse.et d’énergie ce que doit être la femme : pure, simple, franche, douce, naturelle gracieuse ! […] Si de nos jours des auteurs plus hardis qu’heureux ont tenté de nous intéresser à des courtisanes héroïques, le succès a trompé leur attente ; et s’ils ont su plaire quelquefois, ce n’est que par l’introduction de vertus impossibles dans des caractères faux, inacceptables à la scène parce qu’ils sont inconnus dans la réalité.