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36. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

On jugera de son intensité par la colère même de la satire qui sut égaler la rigueur du châtiment à la scélératesse du coupable. […] Bref, entre les victimes de ces deux satires il n’y a guère qu’une différence, celle qui sépare des laquais travestis en hommes qualifiés, et deux auteurs qui déshonorent leur profession. […] Mais il faut bien reconnaître que le poète usa du droit de représailles ; car, dans sa Satire des Satires, l’abbé Cotin avait eu l’insolence de diffamer tout ensemble Boileau et Molière par les outrages que voici : Despréaux, sans argent, crotté jusqu’à l’échine, S’en va chercher son pain de cuisine en cuisine. […] C’est une satire dramatique du bel esprit, et des ravages que sa manie peut produire dans un ménage d’honnête bourgeoisie. […] Le pendant de cette satire envenimée est L’Optimiste de Collin d’Harleville.

37. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

Boileau, Satire X, v. 141. […]   Satire X, v. 131 :   Par toi-même bientôt conduite à l’opéra,   De quel air penses-tu que ta sainte verra   D’un spectacle enchanteur la pompe harmonieuse,   Ces danses, ces héros à voix luxurieuse,   Entendra ces discours sur l’amour seul roulans,   Ces doucereux Renauds, ces insensés Rolands ;   Saura d’eux, qu’à l’amour, comme au seul dieu suprême,   On doit immoler tout, jusqu’à la vertu même ;   Qu’on ne sauroit trop tôt se laisser enflammer ;   Qu’on n’a reçu du ciel un cœur que pour aimer ;   Et tous ces lieux communs de morale lubrique   Que Lulli réchauffa des sons de sa musique ? […]   Doileau, Satire X, v. 159 :   Recevant ses amants sons le doux nom d’amis.

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