— Le sublime chante que l’homme est le roi de la création ; mais le comique le montre tremblant de peur entre les bras d’un grand singe qui le flatte doucement avec sa patte148. — Le sublime est le troubadour qui récite, tôle nue et à distance, des vers épiques à la table des rois ; le comique est le petit chien impertinent qui saule sur la table du festin, salit les plats d’argent et d’or, met les rois en colère, le menu peuple en liesse, et mord en se sauvant le pied du troubadour. — L’architecte héroïque se cache derrière son œuvre, qui semble s’élever toute seule aux sons de sa musique, comme Thèbes aux doux accords de la lyre d’Amphion. […] Le comique romantique est le roi de la subjectivité.
Malgré la beauté de la saison et le mariage du roi qui retenait toute la cour hors de Paris, cette pièce fut très suivie : elle eut plus de quarante représentations consécutives. […] Nous voulons que les imperfections des rois et des héros ne prêtent en rien au ridicule, et que les passions des personnages privés ne puissent exciter ni pitié ni terreur. […] Après la représentation, le Roi dit à Molière, en lui montrant le marquis de Soyecourt : Voilà un grand original que tu n’as pas encore copié. […] Quoi qu’il en soit, la scène du chasseur fut faite et apprise en moins de vingt-quatre heures, et le Roi eut le plaisir de la voir dans son cadre à la seconde représentation, qui fut donné à Fontainebleau huit jours après la première. […] Un jour il demandait au duc de Vivonne, général des galères : Quand est-ce que le Roi ira à la chasse ?