Si le fait est vrai, ce nombre extraordinaire de représentations ne lui a pas porté malheur comme à Timocrate, qui n’a jamais reparu; au contraire, il est peu de pièces qu’on joue aussi souvent que le Mercure galant. […] Le sort à d’Esope à la ville fut aussi très-brillant : il eut quarante-trois représentations; mais il ne s’est pas soutenu depuis, tant ce premier éclat d’une nouveauté est souvent un présage trompeur.
Il trahit l’empire de la partie sensitive de l’être sur la partie spirituelle. « Un peuple théâtral, disait le professeur de Lausanne, porte partout la soif des impressions sensibles et de la représentation. […] Pendant que sa verve se répandait ainsi en un rire sans fin, la tristesse de son cœur allait croissant avec la gaieté de son génie ; le contraste entre le rire et les pleurs devint chaque jour plus intense jusqu’à celui où Molière, au sortir d’une représentation comique, tomba mourant dans les bras de deux religieuses qu’il avait comblées de ses bienfaits. » La vie de Molière, comme celle de Racine, se réfléchit dans son œuvre.