Au titre d’Inavvertito, l’auteur italien a cru devoir joindre celui de Scappino disturbato, e Mezzetino travagliato, et il ne l’a fait, dit-il, que pour remplir son frontispice, per infrascar la facciata. […] Le style est rempli, à la vérité, de négligences et d’impropriétés ; mais dans les phrases même les plus vicieuses et les plus embarrassées, le mouvement est toujours juste et le sens toujours exact. […] Elle fut ensuite représentée à Paris, sur le théâtre du Petit-Bourbon, les uns disent au commencement, les autres à la fin de décembre 1658 ; et Molière, selon toute apparence, y remplit le rôle de Mascarille.
Ce serait faire un Volume, que de vous faire remarquer toutes les expressions hardies qui sont dans ce Livre ; il en est tout rempli, et je crois, Monsieur, que vous vous en êtes aussi bien aperçu que moi ; mais n’avez-vous point laissé passer le verbe, représenter, que l’Auteur fait neutre, pour signifier remontrer ? […] Il me paraît que ce Livre n’a point d’autre ordre que celui des temps ; mais l’Auteur a mal fait, selon moi, d’y assujettir les Aventures dont son Ouvrage est rempli ; cela fait oublier la suite des Pièces de Molière, qui occupent plus les Gens de lettres, que des faits peu intéressants. […] Mais à le prendre dans le sens de l’Auteur, je ne vois pas qu’il ait trop bien rempli son grand dessein. […] Et bien, il n’y avait qu’à dire qu’il ne mourut point sur le Théâtre, c’en était assez : on l’aurait cru sans ces particularités ridicules : il faut bien qu’on le croie sur le reste, dont il ne dit pas la moitié de ce qu’il faut dire, par exemple, sur son enterrement dont il aurait eu de quoi faire un volume aussi gros que son Livre, et qui aurait été rempli de faits fort curieux, qu’il sait sans doute ; car pour être mystérieux avec esprit, comme l’Auteur, il faut savoir toutes les circonstances des faits que l’on rapporte.