/ 189
130. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Le comique de situation se fait surtout remarquer dans les ouvrages de Beaumarchais. […] Figaro dit encore : « Il m’a presque enfiévré de sa passion, moi, qui n’y ai que voir. » Et dans le quatrième acte du Mariage : « Depuis qu’on a remarqué qu’avec le temps vieilles folies deviennent sagesse, et qu’anciens petits mensonges assez mal plantés ont produit de grosses, grosses vérités, on en a de mille espèces, etc. » Somme toute, et comme ce n’est pas l’absence de défauts qui fait les hommes et les œuvres remarquables, Beaumarchais est digne d’être mis au rang de nos meilleurs comiques. […] On remarquera que dans toutes leurs discussions Alceste n’avance aucun argument qui ne soit aussitôt, et en peu de paroles, ruiné par Philinte : c’est que Philinte est doué de ce jugement, de cette raison qui font voir les choses sous leur véritable aspect et nous montre les distinctions que l’on doit établir entre elles; dons précieux, qu’il faut absolument posséder pour être vertueux, puisque, sans leur secours, on ne saurait être juste. […] Car remarquez bien qu’Éliante, à la fin de l’ouvrage, semble avoir fait un retour sur elle-même. […] J’en citerai, entre autres, un exemple : pour dissimuler l’exiguïté de sa taille et se donner autant que possible l’air imposant du personnage, je remarquai que dans ce rôle du Misanthrope, Fleury prenait grand soin de se tenir à distance de ses interlocuteurs.

131. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Saint Polyeucte étant (pour nous servir des termes de l’auteur) un Martyr, dont beaucoup ont plutôt appris le nom à la comédie qu’à l’Église , il a jugé à propos de faire précéder cette tragédie par l’abrégé de son martyre, écrit par Siméon Métaphraste, et rapporté par Surius : et de faire remarquer qu’il a ajouté à son sujet, pour le rendre plus théâtral, le songe de Pauline, l’amour de Sévère, etc. […] Vous remarquerez qu’on a encore lardé cette pièce d’une comtesse de Pimbêche, vieille plaideuse, parente du capitaine, laquelle est bien la plus plaisante créature, et le meilleur caractère qui soit au théâtre. » Nous demandons maintenant à tout lecteur si ce prétendu Misanthrope anglais peut entrer en quelque comparaison avec celui de Molière ? […] Le défaut le plus essentiel ne fut pas remarqué : il est des images dangereuses qu’on ne doit jamais exposer sur la scène ; mais si l’on ne considère que l’art qui règne dans cette pièce, on sera forcé de convenir que L’École des femmes est une les plus excellentes productions de l’esprit humain. […] Le second jour* la comédie, Par le sieur de Molière ourdie, Où l’on remarqua pleinement, Grand esprit et grand agrément.

/ 189