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104. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Quand la critique conjecturale va jusque-là, elle n’offre plus aucun danger, et l’on aurait tort de s’en plaindre : c’est un passe-temps comme un autre, et qu’on peut ranger parmi les jeux innocens ; mais parmi les lieux communs historiques auxquels la question des influences littéraires a donné lieu, il en est un dont les conséquences n’échappent à personne : c’est l’influence personnelle qu’aurait eue Louis XIV sur la littérature de son temps. […] Bornons-nous à rappeler qu’il vécut si bien en dehors de son siècle, que son siècle ne le comprit point, que son ami Boileau l’oublia absolument, lui et la fable, dans son Art poétique, et qu’enfin Mmede Sévigné elle-même, toujours citée parmi les rares esprits de son temps qui paraissent avoir apprécié le grand poète à sa juste valeur, parle pourtant de ses chefs-d’œuvre comme de bagatelles 3, jolies, il est vrai, mais peu dignes d’occuper des gens nés pour s’occuper de questions infiniment plus graves, comme celle de savoir quel a été le costume de M. d’Hocquincourt à la dernière promotion des chevaliers de l’ordre, ou si Mmede Ventadour aura le tabouret.

105. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

Avant que d’abandonner le théâtre italien, parcourons tout ce qui peut avoir fourni des idées à Moliere pour composer la piece dont il est question. […] Je suis bien aise d’apprendre cela : mais ce n’est pas là l’affaire dont il est question maintenant. […] Ergaste & Sylvestre répondent aux questions qu’on leur fait, en peu de mots, ou bien en répétant les dernieres paroles qu’on leur a dites : c’est dans ce morceau seulement que le dialogue de Moliere ressemble à celui de Rotrou D’ailleurs ce sont des minuties, qu’il est bon d’indiquer pour prouver que Moliere faisoit attention à tout, qu’il sentoit tout, mais sur lesquelles il ne faut pas s’arrêter long-temps.

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