L’opinion commune est que Moliere doit entiérement la piece dont il est question au canevas italien ou au Médecin volant de Boursault, qui n’en est qu’une traduction presque littérale ; mais il m’est aisé de prouver que s’il doit à l’un ou à l’autre quelques idées, il a pris le plus grand nombre & les plus essentielles ailleurs.
C’est une suite de traits dont aucun n’est perdu; celui-ci est pour moi, celui-là est pour mon voisin ; et ce qui prouve le plaisir que procure une imitation parfaite, c’est que mon voisin et moi nous rions du meilleur cœur du monde de nous voir ou sots, ou faibles, ou impertinents, et que nous serions furieux, si on nous disait d’une autre façon la moitié de ce que nous dit Molière.